Dernier 1 000 milles

© Alexis Courcoux

Loïck Peyron a entamé sa dernière ligne droite en empannant vendredi au coucher du soleil, cap direct sur la Guadeloupe : il ne devrait plus avoir trop de manœuvre à faire avant d’atteindre la Tête à l’Anglais sur ces 1 000 derniers milles… Et Yann Guichard dans son sillage, est à plus de 160 milles. En Class40, Conrad Humphreys a démâté vendredi soir.

16% de marge alors qu’il ne reste que 1 000 milles à parcourir (soit environ deux jours) avant de franchir la ligne d’arrivée devant Pointe-à-Pitre : le delta est certes important, mais en multicoque Ultime, pas encore suffisant pour se décontracter réellement. Loïck Peyron (Maxi Solo Banque Populaire VII) navigue certes dans des alizés désormais un peu mieux établis (quoique faibles cette nuit) et surtout mieux orientés puisqu’il fait route directe vers la Guadeloupe après un dernier empannage vers 19h30 vendredi. Mais Yann Guichard (Spindrift 2) n’a que huit heures environ de retard (163 milles).

Or les trimarans Ultime sont capables d’aligner plus de trente nœuds de moyenne et lorsqu’il faudra contourner l’île papillon, le vent va s’écrouler sous les reliefs de la Guadeloupe… Mais à ce stade, le leader peut tout de même espérer améliorer le temps de référence de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe établi par Lionel Lemonchois en 2006 : 7 jours et 17 heures…

Contenus de la page

Deux duels

Plus en retrait, les cinq autres solitaires de la Classe Ultime tentent de se démarquer en ayant empanné quasiment à la même heure mais avec 300 milles de décalage : Lionel Lemonchois (Prince de Bretagne) et Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) ne peuvent pas pointer leurs étraves vers l’arrivée, ce qui laisse entendre qu’ils auront encore des manœuvres à faire…

Pour les IMOCA et les Multi50 qui naviguent 800 milles derrière, le final se transforme en duel depuis que Marc Guillemot (Safran) cumule les ennuis techniques : François Gabart (Macif) et Jérémie Beyou (Maître Coq) sont désormais sous l’anticyclone et peuvent faire route directe vers l’arrivée, avec quelques empannages à négocier peut-être dans ces alizés modérés. De même pour les deux premiers Multi50 : Erwan Le Roux (FenêtréA-Cardinal) et Lalou Roucayrol (Arkema Région Aquitaine) sont dans la même zone avec les mêmes conditions : vent de Nord-Est à Est 12-18 nœuds avec des grains.

Chez les Class40, Kito de Pavant (Otio-Bastide Médical) a repris le commandement grâce à deux petits empannages de recadrage vendredi soir : il a ainsi pu glisser vers le Sud pour contrôler Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton) qui a trop rasé la bulle anticyclonique et a sérieusement ralenti. Le soleil n’est pas au rendez-vous et les alizés ne sont pas encore au programme avant deux jours. Le Britannique Conrad Humphreys (Cat Phones) qui a démâté vendredi soir fait route vers Lisbonne sous gréement de fortune. Quant à Anne Caseneuve (Aneo), elle glisse avec les premiers Class40 au Nord de Madère et grappille les milles sur le leader de la Classe Rhum, l’Italien Andrea Mura (Vento di Sardegna).

Ainsi après six jours de course, la hiérarchie se décante et Loïck Peyron pourrait discerner à l’horizon dimanche soir, les reliefs des Antilles pour un sprint final à l’issue de moins en moins incertaine. Les arrivées vont donc se succéder toute la semaine prochaine !

Ils ont dit

Loïck Peyron – Maxi Solo Banque Populaire VII (Ultime) – 1er au classement de 4h00

C’était magnifique cette nuit. Là, nous sommes dans des grains dans lesquels il n’y a pas de vent : ça ralentit un peu en ce moment. C’est un grand bord bâbord du coup, mais on verra si je ne vais pas empanner une dernière fois avant l’arrivée en Guadeloupe. C’était pas mal en bordure anticyclonique, mais il faut traverser sans se faire engluer dans les grains sans vent. La nuit, c’est à chaque fois un peu plus perturbé je trouve, je ne sais pas pourquoi. J’ai bien dormi, j’ai fait une grosse sieste. Avoir la pleine lune en fond d’écran, c’est génial : j’ai rarement vu une lune aussi belle au lever de nuit, une lune digne de la Guerre des étoiles…

Lalou Roucayrol – Arkema Région Aquitaine (Multi50) – 2ème au classement de 4h00

On a entre 12 et 18 nœuds de vent. C’est dorénavant une grande ligne droite : c’est vraiment super. Mais je pense qu’il y a encore un grand nombre d’empannages à faire avant l’arrivée. Le bateau va bien, le skipper est bien fatigué mais on va bientôt rentrer dans les alizés. Cela remettra du baume au cœur à tout le monde. Hier, j’ai croisé Marc Guillemot, c’était sympa.

Kito de Pavant – Otio – Bastide Medical (Class40) – 1er au classement de 4h00

La lune est cachée par les nuages, il pleut, il y a de la brume… Il me tarde de la voir ! Je crois que la nuit s’est pas mal passée, j’ai gardé un peu de vent jusqu’à 25 nœuds. Là, j’arrive juste en restant tribord, à glisser vers la route. Je suis sous grand spi et grand voile haute. J’ai du vent de Nord-Est 18 à 20 nœuds. Il n’y a pas de grosse difficulté, on va tous faire route vers le Sud-Ouest. Du vent, il y en a à peu près partout je pense. On va voir avec les fichiers d’aujourd’hui ce que cela va donner.

Anne Caseneuve – ANEO (Catégorie Rhum) – 2ème au classement de 4h00

Depuis minuit j’ai récupéré du vent portant, c’est très sympa. Avant, j’étais dans une bulle sans air. J’ai eu pas mal de problèmes techniques dans la semaine, des petits soucis de safran. C’est reparti depuis le début de nuit : c’est bien. J’ai 18 nœuds de vent : c’est parfait. Je glisse très bien depuis minuit. C’est une belle transat pour l’instant. Il n’est pas très loin devant mon collègue italien Andrea Mura, mais il est très Nord et cela ne m’inquiète pas. Je n’ai pas encore mon programme pour la suite : je vais réfléchir à la stratégie.

Source

Rivacom

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