Paroles de Solitaires – Jour 02

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Loïck Peyron, Ultime, Maxi Solo Banque Populaire VII : 

On a enfin du très joli soleil, la température se réchauffe la mer s’aplati. Je viens de larguer un petit ris. On ne pourrait pas imaginer meilleur monde pour l’instant. Ça secoue encore pas mal, on a encore une trentaine de nœuds mais c’est nettement mieux que les 48 dernières heures. Je me porte bien. Il y a plus malheureux que moi dans la flotte je pense notamment à Thomas. Je suis un peu fatigué mais c’est normal. J’ai enfin réussi à dormir quelques minutes ce matin. Nous avons fait un joli travail avec Marcel Van Triest et Armel Le Cléac’h (ses routeurs). Parce que sur l’eau, c’était un peu dantesque ! Dès le départ on a tout eu, des mauvaises surprises, des gros coups de stress mais avec une bonne gestion et une bonne anticipation et une vision maximum sur le chemin et les manœuvres à faire. Je me suis un peu blessé une côte en tombant. Il y avait des mouvements vraiment extrêmes, une mer atroce, pas drôle du tout. Maintenant, on est en train de faire le début de la grande louche, la grande chistera anticyclonique. On va passer à côté de Madère. Tout doucement, le vent va tourner à droite en mollissant. Ce sera alors le choix de l’accélération vers le moins de vent ou la politique de descendre un peu plus bas. Ce sera aussi des choix de voiles : gennaker ou voiles pour naviguer plus lofé, plus rapide. Il va y avoir encore du boulot dans les têtes et dans les bras. Avec une petite guerre d’empannage dans les jours qui viennent.

Pierre Antoine, Multi50, Olmix 

En fait, la foudre a touché le haut du mât, j’ai d’ailleurs retrouvé l’ampoule de tête de mât après parterre. Elle est passée par le mât, elle est arrivée en bas du mât. Le bateau est en bois, donc elle a fait son trou, dans le bois, dans les câbles électriques qui se sont mis à brûler. Je pensais que ce n’était que du feu. J’étais parti pour éteindre avec des extincteurs, je ne pensais pas qu’il avait un trou. Je suis descendu dans le bateau, il y avait déjà 50 cm d’eau, il commençait à plonger du nez. Après, l’eau montait, montait. J’ai retrouvé des bouts de bois qui se baladaient. Ce genre de choses, ça n’arrive jamais. C’est délirant ! Heureusement que je n’étais pas dans le bateau, vu que ça a brulé de partout. J’aurais été en face de l’ordinateur, je n’ose pas imaginer… Les écrans ont explosé, tout est parti en poussière…

François Gabart, Imoca, Macif : 

Ça va bien mais c’est loin d’être simple. Il y a beaucoup de vent depuis le départ : entre 30 et 35 nœuds et aussi pas mal de vagues. J’ai été assez surpris par l’état de la mer. Il faut se tenir dans le bateau pour ne pas voler. C’est assez sportif et cela devrait se renforcer encore dans les heures qui viennent après le passage du cap Finisterre. C’est un début de course difficile mais je me régale, je suis content d’être devant… mais je suis navré pour Vincent (Riou). Je pensais qu’on allait se tirer la bourre jusqu’au bout. Hier, j’ai eu hier un problème assez important, la galette (le petit tambour pour rouler les voiles d’avant) de J3 a explosé, ça ne m’était jamais arrivé. J’ai fait de gros vols planés sur le pont. Vers 22 heures, j’ai réussi à remettre une galette de J3 et c’est à ce moment que Jérémie (Beyou) est un peu revenu.

Vincent Riou, Imoca, PRB, sur son abandon : 

Il y a un gros gros chantier pour remettre PRB en état de route. Je pense qu’on va s’arrêter là avec beaucoup de regrets. Hier, en me déroutant à 160 milles d’ici, je savais que la Route du Rhum, pour y faire ce que je voulais, c’était terminé. Ce n’est pas raisonnable de penser repartir. On va rester ici pour le réparer, ce sera plus raisonnable. Le bateau n’aurait pas pu résister longtemps avec la cloison arrière de barre d’écoute complètement décollée. Cela aurait amené des dégâts beaucoup plus lourds rapidement. Le choix que j’ai fait hier après-midi s’avère être le bon.

Kito de Pavant, Class40, Otio – Bastide Médical : 

Les conditions sont difficiles, musclées avec une première nuit particulièrement difficile à 40 nœuds. La mer est très forte. On est un peu plus au portant à 90 degrés du vent et avec un vent moyen à 30 nœuds. Ca va vite et c’est très humide. En ce moment, cela n’est pas très confortable mais on espère que ce sera mieux demain.

Juliette Petres, Class40, Eau et Patrimoine : 

Les conditions restent très ventées en début de Golfe. La première nuit a vraiment été très, très dure. J’ai fini épuisée sous 3 ris trinquette. Le front a été très actif et on a subi derrière des averses de grêle avec du gros vent. Ma trinquette (voile d’avant triangulaire) est déchirée mais je pense pouvoir la réparer très vite. Le bateau tient bien, j’ai pu faire un petit somme mais je reste prudente. Je suis maintenant avec 2 ris direction le sud. Vivement la rotation au nord-ouest. J’ai appris pour les abandons et j’en suis très triste. Courage à toutes les équipes.

Andrea Mura, Classe Rhum, Vento di Sardegna : 

Il y a beaucoup de houle encore et je suis sensible au mal de mer… Je n’ai pas mangé grand-chose et j’ai une petite forme. Le vent était très fort, ces derniers temps ! La brise est de secteur Ouest-Sud Ouest avec 20-25 nœuds et les vagues se calment progressivement. J’ai vu que les prévisions indiquaient une rotation au Sud-Ouest prochainement, alors je préfère être dans le sillage des IMOCA, sur la trajectoire directe vers les Antilles. Nous allons donc refaire du près, contre le vent, mais je n’ai pas connu de problème technique sur le bateau.

Source

Rivacom

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Mis à l'eau le: 4 novembre 2014

Matossé sous: Course au Large, Route du Rhum

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