Passer en mode solitaire, entrer dans ma bulle

  • © Vincent Curutchet / MACIF
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  • Aerial view of the IMOCA MACIF with french skipper Francois Gabart training in bad weather off Groix Island, south brittany, prior to the Route du Rhum Destination Guadeloupe on october 06, 2014 - Photo Jean Marie Liot / DPPI
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Deux jours avant le départ de sa première Route du Rhum – Destination Guadeloupe, François Gabart est entré dans cette phase de transition entre deux mondes : celui de son quotidien toujours chargé entre sollicitations et briefings à terre et celui, hors normes, de sa vie de marin solitaire en compétition. Confidences du skippeur de MACIF, « complètement prêt » à affronter, dimanche, une sortie de Manche ventée, au près, dans une houle de plus de 3 mètres avant d’entamer la traversée du Golfe de Gascogne sous les rafales.

François, quels sont tes sentiments à deux jours du départ ?

Je ressens l’excitation de partir ; à chaque départ, c’est ce même picotement. Et j’ai envie de profiter des derniers moments à terre. Mais le plus important est de rester concentré sur la course, regarder les fichiers météo, décider d’un début de stratégie de course, entrer dans cette mécanique particulière…

Quelles conditions météo pouvez-vous attendre ?

 Les différents modèles commencent à converger. Cela reste trop tôt encore pour une stratégie globale, à moyen terme. Mais voilà ce qui se dessine : on peut s’attendre dimanche à du vent, de la pluie et, comme toujours sur la Route du Rhum, beaucoup de bateaux au large ! Le départ est forcément compliqué sur cette transatlantique, c’est une première spécificité. Ensuite, il va falloir jouer avec les dépressions hivernales présentes à cette époque de l’année sur l’Atlantique Nord.

Que disent aujourd’hui les fichiers météo sur ces fameuses dépressions ?

A priori, on ne devrait pas en avoir beaucoup à traverser. L’anticyclone des Açores semble assez costaud, et suffisamment loin du Portugal pour glisser dessous. Ainsi, on ne devrait pas rester très longtemps dans cette circulation d’Ouest assez forte de l’Atlantique Nord. Mais elle risque d’être assez active, c’est-à-dire qu’on devrait avoir du vent fort, à très fort dans les premiers jours de course, dans le Golfe de Gascogne. Avec ce vent de nord-ouest derrière les dépressions, un vent froid avec des rafales, assez irrégulier en force, il va falloir être vigilant au niveau de la gestion du matériel et des voiles. Il me faudra préserver MACIF car la route est encore longue devant.

Ces conditions délicates, comment les appréhendes-tu ?

Il ne faut jamais oublier que nous sommes dans un sport mécanique. Et encore plus sur la Route du Rhum. Tous les marins peuvent connaître un problème technique. Nous sommes parfois en mesure de réparer, parfois pas. Après, avec l’équipe, nous avons préparé le bateau MACIF afin qu’il soit solide et fiable, capable d’affronter des zones de navigation comme l’Atlantique Nord au mois de novembre.

Ton statut de favori change-t-il ton approche de la course ?

Je ne pense pas que cela ait changé quoique ce soit dans ma préparation, ni même pendant la course. Ce statut, ce sont les autres qui le donnent mais je sais aussi très bien ce dont sont capables mes concurrents. Mes objectifs restent les mêmes : me dépasser et faire une super belle course. Je suis avant tout concentré sur ce que je vais faire sur le bateau en termes de trajectoire et de manœuvres. Bien sûr, je regarderai mes adversaires mais il faudra être capable de les oublier pour faire son chemin. Après, si certains veulent me suivre, ça me va bien…

Comment vis-tu tes dernières heures à terre ?

Plus on approche du départ, plus on entre dans sa bulle, plus on passe en mode marin et solitaire. Samedi, si je passe du temps avec mon équipe dans la journée, je vais profiter de ma dernière soirée en petit comité. J’ai envie de vivre les dernières heures à terre… plus silencieusement. Je sais que les membres du team sont là, à mon écoute mais nous essaierons de ne pas trop échanger, de nous focaliser sur l’essentiel.

Serais-tu plutôt taiseux au moment du départ ?

Entrer doucement en mode solitaire ne veut pas dire s’isoler complètement car il y a aussi des bons moments à vivre en quittant la terre ! Ce sont aussi de beaux moments populaires ; et tous ces milliers de gens qui viennent à Saint-Malo comprennent cette nécessité du sportif d’entrer dans sa bulle pour relever un défi qui n’est pas simple : traverser seul l’Atlantique en compétition.

Brèves de RHUM…

  • R comme Routage. 0, aucun routage pour les IMOCA sur la Route du Rhum mais 3 bulletins météo par jour.
  • H comme Heures. 14 heures 02min c’est l’horaire du coup d’envoi de la Route du Rhum-Deastination Guadeloupe dimanche 2 novembre, devant la Pointe du Grouin à Cancale.
  • U comme Un. Au classement des IMOCA à Pointe-à-Pitre, cela voudrait dire pour François être le premier à goûter… à la cuisine créole, qu’il apprécie beaucoup : « les blaffs de poissons, le Columbo… Mais mon péché mignon reste les mangues, les ananas et les bananes, tous ces fruits exotiques. »
  • M comme Mythe. « Ce départ offre chaque fois un spectacle unique au large du cap Fréhel avec une armada incroyable de bateaux et le public posté sur la côte! »

Source

WindReport'

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 31 octobre 2014

Matossé sous: Course au Large, IMOCA, Route du Rhum

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