Erwam Le Roux en Mode Course

© Jean Marie LIOT

C’est désormais dans moins de trois jours que sera donné le départ de la 10e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe. D’ores et déjà en « mode course », Erwan Le Roux, le skipper du Multi50 FenêtréA-Cardinal, ne cache pas son impatience d’en découdre mais il prend le temps, ce jeudi, de parler du départ, de la météo, des derniers moments passés à terre ou encore du mal de mer.

Le « mode course »

Je suis rentré chez moi, dans le Morbihan, pendant trois jours, après la présentation officielle des skippers de la course au grand public, samedi soir. J’ai fait mes petits footings dans la forêt, je suis allé chercher mon pain à la boulangerie… bref, j’ai fait des choses normales et j’ai profité de ma petite famille tranquillement avant de revenir à Saint-Malo hier, en milieu d’après-midi. Je suis donc maintenant pleinement en « mode course » mais, pour l’instant, je reste cool. J’ai encore quelques petits trucs à faire, charger l’avitaillement notamment. Pour ça, j’attends le dernier moment. Huit, neuf, dix, onze ou douze jours de nourriture… je ne sais pas encore combien de sacs je vais embarquer mais ce dont je suis sûr, c’est que je vais prendre juste ce qu’il faut. Je vais donc déjà charger dix sacs et j’ajouterai ou déchargerai ce que je juge nécessaire au tout dernier moment.

La météo

 Ce qui nous attend, si ça se confirme, est plutôt intéressant. Un petit régime dépressionnaire commence à arriver et il va se renforcer d’ici à la fin de la semaine. Entre samedi et dimanche, plusieurs fronts sont prévus de passer. Après, nous aurons un peu d’ouest puis du sud-ouest… On ne sait pas trop comment la situation va évoluer car il est encore un peu tôt. On ne sait pas non plus quelle sera l’intensité du vent que l’on va avoir, en revanche, il y a une certitude, c’est que ça va être compliqué et qu’il va y avoir beaucoup de mer pour sortir de la Manche. Ce n’est d’ailleurs pas génial comme entrée en matière car les organismes vont être mis à rude épreuve d’entrée de jeu. En clair, les 40-48 premières heures de course vont être mouvementés. Nous allons avoir un premier front à passer, sûrement un virement de bord à effectuer puis un petit bord à 90° du vent un peu dantesque à réaliser. Ce dernier risque de faire mal au bateau et il faudra être vigilant pour ne pas se mettre sur le toit. Après, ça déroulera bien et ça devrait être sympa jusqu’au bout.

Le mal de mer

Comme beaucoup d’autres coureurs au large, je suis sensible au mal de mer… Dès que je ne navigue pas pendant une semaine, c’est radical. Je vais prendre un anti-vomitif car les médicaments contre le mal de mer donnent des insomnies ou, à l’inverse, font dormir. Etre malade, ça ne me dérange pas car ça ne m’empêche pas de bosser. Ce que je veux, c’est ne pas perdre ce que j’aurais mangé pour garder de l’énergie. Je vais donc prendre un comprimé une heure avant le départ. Ensuite, j’en avalerai deux par tranche de 24 heures jusqu’à ce que ça aille bien.

Les derniers moments à terre

Je ne sais pas dire si je vais bien dormir ou pas dans la nuit de samedi à dimanche. En tous les cas, il ne faudra pas que je rate le créneau, sans doute vers 22 heures. En fait, il faudra que je file au lit dès que sentirai les premiers signes de la fatigue. Après, je risque bien d’être réveillé vers 5 heures, comme pratiquement à chaque départ de course. Pour le petit déjeuner, je ferai comme d’habitude : je mangerai des céréales avec un yaourt nature et des fruits frais, un petit sandwich au jambon-beurre puis je terminerai par deux cafés et roule ma poule ! Vers 10h-10h30, je me rendrai au bateau avec Antoine Carpentier et Daniel Souben en zodiac. Nous retrouverons alors Simon Vasseur et Adam Currier qui auront passé la nuit à bord, au mouillage, devant Dinard.

Le départ

Nous allons partir en fin de matinée et je vais confier le bateau et la nav’ à mon équipe pour me mettre dans la bannette et faire une petite sieste jusqu’à la zone de départ. J’avais déjà fait ça lors de la dernière édition, en 2010, et cela m’avait fait un bien fou. Une fois à la pointe du Grouin, on décidera de la toile à envoyer. Depuis la veille, le bateau sera matossé afin d’avoir le moins de manip’ possible à faire. Tout sera bien carré et ainsi, à mon réveil, je n’aurai qu’une petite collation à prendre et les essais de timing de passage de ligne. Après, ce sera « En avant ! ». Les gars, équipés en combinaisons sèches, sauteront à l’eau ou débarqueront avec le zodiac. Entre 20 et 30 minutes avant le coup de canon. Tout dépendra la météo et du contexte. Quoi qu’il en soit, j’espère prendre le meilleur départ possible. 

Source

Rivacom

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 30 octobre 2014

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