Après une nuit encore difficile, la flotte progresse vers le sud dans un flux plus léger

L’équipage a vécu un peu sur le fil pendant quarante huit heures en raison des vents faibles. Nous sommes neuf dans un tout petit espace avec toutes nos affaires, nos odeurs et nos ronflements. Il y a beaucoup de bricolages à faire à bord après notre navigation au près dans 30 nœuds de vent.
L’une des plus grosses réparations que nous avons à faire est de fixer l’outrigger que nous avons cassé. Nous avons aussi prévu de jeter un coup d’œil sur les voiles et de les réparer. On essaye de s’organiser pour que la vie soit plus facile à bord même si rien n’est vraiment confortable ici.
Toujours apprendre. C’est ce que nous faisons. Et particulièrement hier. C’est incroyable de voir à quel point les bateaux sont toujours aussi proches. Les habitués de la Volvo Ocean Race n’en reviennent pas !

A bord d’Abu Dhabi Ocean Racing, les gars commencent tout juste à prendre leur rythme après trois premiers jours de course sans sommeil. Mais c’est vrai que c’est difficile de se reposer quand tu sais que les autres bateaux sont tous autour de toi et que tu peux voir leurs feux à l’horizon..

On peut vivre avec des rêves brisés, mais pas avec un bateau cassé. Après la nuit, nous avons été pas mal contrariés. Les choses ne fonctionnaient pas comme prévu à bord. Ça a commencé par Wouter qui s’est rendu compte que notre AIS ne fonctionnait pas sur l’ordinateur du bord. Comme je vous l’ai raconté hier, un de nos ordinateurs a pris l’eau et ne fonctionne plus. L’état de la mer était encore assez dur et nous avons décidé de prendre les problèmes les uns après les autres.
A priori, les outils de base semblaient fonctionner. La seule question était de savoir si les antennes n’étaient pas tombées ! On a fait monter Tom en haut du mât dès que les conditions se sont calmées. Et la réponse a fusé : « Oui ! » La girouette s’est envolée ! Chris a essayé d’imaginer quand c’est arrivé. Il pense que c’est peut-être le long de l’Espagne. Trae a commenté en souriant et en regardant vers le haut du mât : « Je n’aurais vraiment pas voulu être une girouette ou une antenne la nuit dernière. »
Ensuite, les problèmes ont continué … Impossible de pousser la quille à son angle maxi de 40 degrés. Chris a fait des mails et passé des coups de fils toute la journée pour trouver une solution.
Et on a plusieurs fuites à bord. C’est d’ailleurs comme ça que l’ordinateur de Wouter a été inondé. Nicolai a passé pas mal de temps hier avec un tube de Sikaflex à la main.
Aujourd’hui, nous étions à l’école. On est passé de l’appartement de grand standing à une petite dépendance au fond du jardin… On a perdu beaucoup de terrain. Tout le monde avait cela en tête en permanence. Mais le défi de ces dernières 24 heures était d’apprendre de ces erreurs. Cette qualité est en train de devenir la principale de tout le team. Charlie entretient un journal de bord dans lequel il raconte ces quelques jours de météo de dingue, guidés par les nuages et les conditions imprévisibles, ces conditions qui demandent de la patience et de la chance, bien plus que la capacité physique à bien faire avancer le bateau.
Des conditions difficiles mais il garde et partage son optimisme :  » Quatrième jour, heureux d’aller vers un vent qui va nous permettre de commencer à naviguer réellement avec le bateau ». On peut parier que le prochain résumé dans le carnet de bord de Charlie commencera par quelque chose du type « Et nous sommes toujours aussi lent dans notre progression…”.
n.c.
L’excitation de découvrir de nouveaux mails comme on reçoit du courrier est la même qu’à terre. En réalité, elle est même probablement amplifiée. 6 000 milles du Cap et seulement cinq jours que nous avons quitté Alicante sur ce Volvo Ocean 65.
Hier, Sophie est arrivée sur le pont en courant et en s’exclamant : « J’ai un e mail ». Ce mail, c’était juste quatre phrases mais son visage rayonnait. « Je ne pensais pas que quelqu’un allait m’écrire ! C’est génial » a-t-elle dit.

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