Châteaux en Espagne

© Alexis Courcoux

Terre ! Finalement, le premier rivage que les solitaires de la Lorient Horta Solo sera celui des falaises de Galice, puisque tout le groupe des Sudistes devrait atterrir sur la côte entre l’entrée de La Corogne pour les plus sud et le cap Ortegal au nord. Soit une bande d’une trentaine de milles qui va décider de l’endroit du virement de bord pour remonter vers Lorient. La tentation est, bien évidemment, de tenter de prolonger ce bord bâbord amure le plus loin possible pour essayer de récupérer un peu de gras dans la remontée vers Lorient. Mais dans le même temps, il ne sert à rien de faire de la route en trop. C’est d’ailleurs, partant de ce principe que quelques concurrents pourraient jouer leur carte personnelle en anticipant la manœuvre. Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) qui déclarait toujours souffrir d’un petit déficit de vitesse à la vacation de ce midi était tenté de jouer le coup, d’autant plus que les possibilités de réajustements stratégiques risquent d’être rares dans la traversée du golfe de Gascogne. Pour l’heure, la principale préoccupation des marins était de traverser les rails des cargos, à proximité immédiate du DST du cap Finisterre.

Classements trompeurs

« Route sous le vent, route devant » avaient coutume de dire les anciens de la marine à voile. Aujourd’hui, les temps changent puisque ce sont plutôt les concurrents les plus au vent qui ont réussi à raccrocher des positions flatteuses. Ainsi Paul Meilhat (SMA) est revenu en quatrième position, de même que Charlie Dalin (Normandy Elite Team) qui en se maintenant dans le sillage de Xavier Macaire (Skipper Hérault) a réussi à chiper la deuxième place à Adrien Hardy (Agir Recouvrement). Il reste que ces classements sont à prendre avec des pincettes : les écarts sont faibles et traduisent surtout le décalage latéral par rapport à la route directe. La vérité de la hiérarchie sera autrement plus parlante demain matin quand toute la flotte des Sudistes aura viré de bord. C’est clairement ce que visent des navigateurs comme Gildas Morvan (Cercle Vert) Isabelle Joschke (Generali Horizon Mixité), Thierry Chabagny (Gedimat) ou bien encore Milan Kolacek (Bohemia Praha) qui espèrent bénéficier les premiers des effets de côtes, le long de la Galice. Pour autant pas question de s’arrêter pour déguster quelques tapas, c’est un des aspects frustrants de la course au large de frôler parfois des havres prometteurs sans pouvoir goûter les plaisirs de l’escale.

Nord, y croire encore

La bande des quatre exilée sur la route nord se trouve maintenant un peu plus de 200 milles au large de la Bretagne. S’ils ont resserré l’écart en distance au but – 12 milles seulement séparent Gildas Mahé (Interface Concept) de la tête de course – jamais l’écart latéral n’a été aussi grand, 300 milles au pointage de 14h00. Autant dire, qu’il y avait longtemps que l’on n’avait vu le jeu aussi ouvert sur une course du circuit Figaro. La stricte lecture des fichiers prévoit une arrivée samedi dans la soirée pour les premiers de la route du sud, tandis que les hommes du nord pourraient se trouver bloqués par des calmes dans la journée de demain. Mais, si jamais Gildas, Alexis Loison (Groupe Fiva), Frédéric Rivet (DFDS Seaways) et Vincent Biarnes (Guyot Environnement) arrivaient à continuer de progresser comme ils le font aujourd’hui, les mouches pourraient alors changer d’âne. Quoi qu’il advienne, la bagarre est somptueuse

Ils ont dit :

Charlie Dalin (Normandy Elite Team) :

Le vent était très instable en force et en direction, il a fallu passer la nuit à régler. On va pousser jusqu’à la côte pour aller chercher le vent d’est qui nous emmènera vers Lorient. Je me creuse la tête pour savoir quel sera le bon moment pour le virement de bord. C’est un gros investissement de continuer de naviguer en bâbord, il faut bien réfléchir. Là, j’ai franchi le rail descendant et ce n’est pas évident, car j’ai un groupe de bateaux sur ma route et il va falloir que je négocie le passage sans perdre trop de temps.

Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) :

Je me suis un peu décalé au vent pour essayer de créer une situation où je n’aurais pas à subir la stratégie des autres. Je ne suis pas certain que ce sera efficace, mais il fallait tenter. J’ai toujours mon petit souci de vitesse, donc ce n’est pas très simple à gérer. Je suis en train de voir le moment où je vais déclencher mon virement de bord. Je vais peut-être essayer de virer dans les premiers, histoire de diminuer la route jusqu’à l’arrivée. Mais, il ne faut pas se faire d’illusions : il n’y aura pas beaucoup de coups tactiques à jouer d’ici l’arrivée.

Source

Lorient Grand Large

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