Rupture de bande

© Alexis Courcoux

Ils l’avaient tous plus ou moins anticipé. Cette étape retour se jouerait sur les capacités des uns et des autres à négocier au mieux les différentes transitions qui se présenteraient sur leur route. La journée de dimanche en est la parfaite illustration. En rangs serrés jusqu’à ce matin, les solitaires se présentent dans le nouveau régime de vents de nord en ordre plus ou moins dispersé.

A l’est, Gildas Morvan (Cercle Vert) joue crânement son option. A une quinzaine de milles plus au sud que le reste du paquet, le skipper de Landéda tente un coup. En s’écartant des chemins balisés des routages, il prend toutefois un risque mesuré, car la météo n’est pas spécialement limpide pour les jours à venir avec notamment une arrivée au large du golfe de Gascogne qui risque de se jouer dans les petits airs et qui pourrait encore redistribuer les cartes. Trois autres navigateurs semblent avoir bien tiré leur épingle du jeu en négociant parfaitement cette zone de vents faibles qui, en l’espace de quelques heures sont passés du secteur sud-est au nord. Les trajectoires en lignes brisées des navigateurs traduisent bien les affres par lesquelles tous ont dû passer pour trouver en premier la porte de sortie. Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Xavier Macaire (Skipper Hérault) et Gildas Mahé (Interface Concept) pointent maintenant quelques milles devant un peloton relativement groupé. Pour d’autres, la journée a été plus difficile puisque Frédéric Rivet (DFDS Seaways), Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste), Milan Kolacek (Bohemia Prahia), comme Vincent Biarnes (Guyot Environnement), pointent à près de vingt milles de la tête de flotte. Compte tenu des incertitudes météo à venir, cela n’a rien d’irrémédiable, mais chacun sait qu’il est toujours plus facile de faire la course en tête que de tenter de revenir dans le match.

Course dans la course

Cette journée n’est peut-être que le prélude à une course par élimination successive des candidats au podium. Comme souvent, dans ce genre de conditions, ce sont les hommes de tête qui parviennent à négocier au mieux les changements de rythme et qui peuvent s’extraire les premiers des zones délicates. Seul bémol à cette règle d’or : la flotte fait actuellement route vers l’Europe, dans le même sens que l’évolution générale des systèmes nuageux. On peut donc imaginer des retours par l’arrière possibles plus facilement que dans le sens est – ouest.
Une autre bataille se joue aussi à l’occasion de ce retour sur Lorient : quatre hommes sont encore en lice pour le titre de Champion de France. Parmi les trois premiers, Charlie Dalin (Normandy Elite Team) a pour le moment une position plutôt enviable puisque ses deux adversaires directs, Corentin Horeau (Bretagne Crédit Mutuel Performance) et Paul Meilhat (SMA) sont sagement alignés quelque cinq milles dans son tableau arrière. Un quatrième larron pourrait tirer les marrons du feu en la personne d’Adrien Hardy. Reste qu’il lui faudra intercaler plusieurs concurrents entre lui et ses adversaires pour revenir sur le podium. Gageons qu’il va surveiller attentivement les performances de Sébastien Simon (Bretagne Crédit Mutuel Espoir) comme d’Isabelle Joschke (Generali Horizon Mixité), susceptibles de venir jouer les trouble-fêtes. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Le plus sage, à l’heure actuelle, est de continuer de faire sa course sans se soucier outre mesure des positions respectives des uns et des autres. A trop vouloir calquer sa trajectoire sur celle de ses adversaires, on risque d’en oublier que la route la plus sûre est bien souvent celle qu’on a choisie.

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Lorient Grand Large

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