C’est déjà demain

© François Van Malleghem

Demain à 15 heures les vingt solitaires en lice pour cette dernière épreuve du circuit Figaro Bénéteau 2014, verront s’ouvrir devant leurs étraves quelque 1150 milles de course au large en direction des Açores. Nouvelle destination, météo complexe, rythme à trouver entre épreuve de fond ou sprint, ce sont toutes ces inconnues que devront affronter les solitaires.

Equilibres instables

A moins de 24 heures du départ, les concurrents sont petit à petit entrés dans leur bulle. Le briefing météo de Richard Silvani de Météo France ne devrait être que la confirmation des hypothèses échafaudées par chaque coureur, en liaison avec son routeur. Plusieurs écoles se confrontent : les sociétaires des centres d’entraînement ont tendance à pratiquer le tir groupé auprès d’une sommité de l’analyse des mouvements des isobares, des rotations des vents et des variations de pression en altitude, quand d’autres préfèrent des entretiens individualisés avec leur routeur. Une seule chose est certaine : les conditions seront très instables. Il va falloir négocier toutefois un petit centre de basses pressions relatives qui barre la route directe entre le cap Finisterre et les Açores. Trop près du centre, on risque de se retrouver dans des vents variables faibles, trop loin, on fait un détour inutile. Il faudra aussi veiller à la tendance orageuse liée à cette dépression où, sous les grains, les rafales peuvent accroitre de 20 nœuds le vent moyen rencontré. Trouver le bon équilibre, tant des trajectoires que de la toile du temps, sera surement une des clés de la victoire.

A chacun sa vérité

Pour cette épreuve, chacun arrive avec ses armes. Il ya déjà ceux qui connaissent la destination parce qu’ils l’ont fréquenté à l’occasion des épreuves de Mini ou de Class40. Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) a déjà à son actif une étape retour en Class40 depuis Horta jusqu’aux Sables d’Olonne. Les transfuges du circuit Mini comme Xavier Macaire (Skipper Hérault), Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Isabelle Joschke (Generali Horizon Mixité), Milan Kolacek (Bohemia Praha) ou bien encore Charlie Dalin (Normandy Elite Team) ont déjà eu l’occasion de se familiariser avec les pièges occasionnés par les dévents des îles, et l’atterrage si particulier sur l’archipel portugais.
D’autres espèrent faire jouer leur expérience des parcours hauturiers comme Gildas Morvan (Cercle Vert) vainqueur d’une Transat en solitaire, Gwénolé Gahinet (Safran Guy Cotten) et Paul Meilhat (SMA) vainqueurs en duo de la dernière Transat AG2R ou bien encore Thierry Chabagny (Gedimat) dont l’expérience en haute mer est incontestable.
Pour d’autres, cette épreuve est en quelque sorte un saut dans l’inconnu. Mais pas question pour autant de se laisser impressionner. Corentin Horeau (Bretagne Crédit Mutuel Performance) compte bien démontrer que sa progression est bien le fruit d’une maturation évidente quand Alexis Loison (Groupe Fiva), régulièrement aux avant-postes, voudra rééditer sa victoire d’étape sur la Solitaire du Figaro.

On le voit, les arguments des uns et des autres ne sont pas sans fondement. Mais huit jours de course peuvent aussi mettre à mal bien des certitudes, faire émerger des leaders que l’on n’attendait pas. C’est aussi le charme de ce parcours de créer de l’incertitude jusqu’au bout.

Ils ont dit :

Milan Kolacek (Bohemia Praha) :

C’est la troisième fois que je viens aux Açores. J’espère que le fait de connaître bien la route va me servir. Mais c’est ma première course en Figaro. Il faut donc surtout que j’apprenne à me servir du bateau, je découvre et me prépare pour la saison prochaine. Mais retourner aux Açores, c’est vraiment génial…

Charlie Dalin (Normandy Elite Team) :

J’estime que j’ai déjà réussi une très belle saison. Je vais faire ma course sans me préoccuper de mes adversaires, il sera toujours temps de faire les comptes à Horta. Ce sera la troisième fois que je viens aux Açores et je suis vraiment ravi d’y retourner. Il faut voir les paysages quand on arrive avec ces îles volcaniques et le Pico qui trône au milieu, c’est incroyable. Après, je pense qu’il faut être vraiment reposé quand on arrive sur les Açores, il faudra être très lucide. Et puis, je suis content de repartir sur un format de ce type avec plusieurs jours de mer d’affilée. Je n’aurai pas passé autant de nuit en mer depuis ma dernière Mini Transat, c’est bien.

Procédure de départ

Départ à 15 heures (TU+2)
Début de procédure à 14h 52mn (soit H-8mn)
Il est impératif que les bateaux spectateurs se tiennent largement à l’écart de la zone de départ.

Zone de départ

Elle se situera dans la partie sous le vent du cercle défini dans l’image en pièce jointe. Une bouée de dégagement dans l’axe du vent, sera mouillée si nécessaire. Les concurrents se dirigeront ensuite vers la pointe de Pen Men qu’ils laisseront à bâbord.

Source

Lorient Grand Large

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