Rentrée musclée lors du premier stage IMOCA

© Jean-Marie Liot / DPPI

Jérémie Beyou, Vincent Riou et François Gabart ont terminé jeudi le premier stage d’automne d’entraînement en solitaire, organisé par le Pôle France. Les skippers de Maître Coq, PRB et Macif ont obtenu ce qu’ils étaient venu chercher : des conditions musclées, la validation de leurs chantiers d’hiver… et le plaisir de se confronter en solo sur leurs belles machines. Débriefing…

Les dépressions qui sont passées la semaine dernière sur l’Atlantique n’ont pas contrarié tout le monde. En tous cas pas les skippers du Pôle France Course Au Large de Port-La-Forêt, qui recherchaient des conditions les plus proches possibles de la Route du Rhum ou du Vendée Globe pour leurs entraînements en solo. Ils ont été servis mercredi et jeudi, en bouclant un parcours de 240 milles qui les a emmené de Port-La-Forêt à Ouessant avant de redescendre vers Belle-Ile et retour : mer croisée inconfortable, vents soutenus entre 25 et 30 nœuds, navigation de nuit… Jérémie Beyou, Vincent Riou et François Gabart ont pu faire parler la poudre. Les vitesses de ces trois ténors du Vendée Globe ont souvent dépassé les 20 nœuds, les manœuvres se sont enchaînées et les situations de contact également, à toutes les allures et sous toutes les voilures. Entre de tels marins – deux vainqueurs du Vendée Gobe et un triple vainqueur de La solitaire du Figaro – ce genre d’exercice est forcément très instructif.
Christian Le Pape, directeur du Pôle France, explique : « François, Vincent et Jérémie ont beaucoup d’expérience. Ils ont des automatismes et maîtrisent très bien leur bateau. Avec eux, on n’est pas dans une problématique d’essais et de correction d’erreurs, mais bien dans le domaine du micro-détail, de la recherche de performance en allant vite sur de longs bords au contact. D’ailleurs, on n’hésite pas à les neutraliser de temps à autre pour qu’ils attendent celui ou ceux qui ont éventuellement pris un peu de retard, afin de les remettre en confrontation directe. »

En faux solitaire

L’exercice se fait « en faux solitaire », c’est à dire que si le marin est seul à gérer son bateau, sa navigation et ses manœuvres, il embarque deux ou trois membres de son équipe technique, qui n’ont pas droit de l’aider. Cela permet d’enregistrer des données, de vérifier les vitesses théoriques, de pouvoir comparer les différentes configurations (ballasts, matossage, angle de quille etc). Le tout – c’est la spécificité du pôle – donne lieu à échanges entre les marins, en mer et lors du débriefing. Progresser ensemble pour être plus fort en solo ensuite, la formule a largement fait ses preuves. Le prochain stage aura lieu du 9 au 11 septembre prochain, avec probablement des participants supplémentaires, comme Marc Guillemot, voire Bernard Stamm.

Commentaires de Vincent Riou et Jérémie Beyou

Vincent Riou (PRB) :

Dans le sport prototype, l’hiver tu es beaucoup plus proche du bureau d’études et du chantier que de la voile. Ensuite tu mets ton bateau à l’eau, tu fais les mises au point et une fois que tout fonctionne, seulement tu commences à pouvoir naviguer… Ce stage correspond donc à cette phase qui est vraiment sympa : naviguer, se perfectionner à régater, optimiser tous les facteurs de course, du point de vue des réglages, de la performance ou de la stratégie. On prend du plaisir et c’est utile. Je suis particulièrement content car le bateau est tel que je l’imaginais après les travaux de cet hiver où nous avons notamment changé la géométrie des dérives et le système de ballasts, pour nous conformer à la nouvelle jauge. Les performances sont au rendez-vous et s’entraîner avec des marins comme François ou Jérémie est un super avantage. Quand tu navigues avec les meilleurs, tu sais tout de suite si tu es dans le coup ou pas, s’il y a des choses à revoir. J’adore ça et cela permet de ne pas avoir de mauvaises surprises. Nos performances sont homogènes, c’est d’autant plus intéressant…

Jérémie Beyou (Maître Coq) :

Nous sommes allés chercher un passage de front et ça rinçait un peu ! A 115 degrés du vent, la vitesse du bateau flirtait entre 18 et 21 nœuds. Entre Maître Coq, Macif et PRB on constate que les bateaux sont prêts : aucun souci, on peut tirer dessus à fond… et c’est ce que nous avons fait ! François et Vincent sont affûtés, nos niveau sont proches. J’ai peut-être un peu de physique à récupérer car j’ai ma Solitaire du Figaro dans les pattes et j’ai commis quelques petites erreurs. Rien de bien grave, mais des détails du genre un aller-retour de trop à l’avant du bateau ou une poignée de secondes perdues dans une manœuvre. Ce genre de stage permet entre autres de corriger ces petites choses. En tous cas, c’est très agréable d’arriver comme ça à la phase d’entrainements en solitaire. On en profite aussi pour récupérer des données de performance, affiner les vitesses cible, optimiser les réglages de pilote automatique, etc. On s’éclate, on progresse au contact les uns des autres… il y aura une belle empoignade lors de la Route du Rhum, c’est certain !

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IMOCA

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 2 septembre 2014

Matossé sous: Course au Large, Divers, IMOCA

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