Entre deux

Depart de la 4eme etape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire 2014 entre Les Sables d'Olonne et Cherbourg - Les Sables d'Olonne le 29/06/2014

© Alexis Courcoux

La première nuit de cette quatrième étape de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire confirme que les 36 solitaires encore en course n’ont pas la même vision tactique : la flotte est étalée sur près de quinze milles en latéral, comme sur une nouvelle ligne de départ !

Depuis que le coup de canon a été donné dimanche à 17h00 devant Les Sables d’Olonne, les 36 solitaires ont dû tirer des bords après le parcours préliminaire devant la grande plage où Charlie Dalin (Normandy Elite Team) avait pris le commandement. Mais dans un régime de secteur Nord-Ouest musclé de plus de vingt nœuds, tirer des bords provoquait un éclatement du peloton dès les dangers des Barges parés. Le premier à se démarquer était Corentin Douguet (Un maillot pour la vie) qui préférait se caler au vent de la flotte alors que Adrien Hardy (Agir Recouvrement) ou le Britannique Sam Goodchild (Team Plymouth) continuaient à piquer vers le large.

D’Yeu à Belle-Île

C’est au milieu de la nuit que tout le monde basculait en bâbord amures, cap au Nord-Ouest dans un vent légèrement mollissant vers l’île d’Yeu et il y avait déjà près de dix milles de différentiel latéral entre le plus à l’Ouest, Alain Gautier (Generali) et le plus à terre, Corentin Douguet… Un deuxième recadrage dans une brise qui ne dépassait plus les quinze nœuds provoquait un éclatement encore plus grand lorsqu’il fallut enchaîner deux nouveaux virements de bord

Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) était alors le plus au large, quinze milles plus au vent que Yoann Richomme (Skipper Macif 2014)… A 25 milles de Belle-Île, la rotation de la brise attendue au secteur Sud-Ouest est au programme et c’est comme si les 36 solitaires étaient alignés sur une ligne de départ entre les deux îles du Ponant ! Et si la mer s’était un peu rangée au lever du jour, le vent commençait à sérieusement mollir à moins de huit nœuds et les vitesses s’échelonnent entre quatre et six nœuds.

Ce premier louvoyage entre les îles devrait donc créer des écarts conséquents dans les heures qui viennent lorsqu’il faudra traverser une dorsale en piquant directement sur la mer d’Iroise. D’ors et déjà, cette dispersion démontre que tous les solitaires n’ont pas la même vision stratégique sur cette entame de course et que les attaques vont fuser de toutes parts jusqu’à l’arrivée à Cherbourg…

Ils ont dit…

Corentin Douguet (Un maillot pour la vie) – 2ième au clessement de 5 heures :

Il n’y a plus beaucoup de vent là, ça a bien molli, nous sommes passé de 6-8 à 4-5 nœuds. On fait route directe et nous enverrons le spi dans pas longtemps. Vu d’ici, je ne suis pas mal placé. J’avais commencé à me décaler dans le Nord de la flotte car au début, je trouvais que nous n’étions pas sur le bord approchant : il fallait virer de bord, le vent allait adonner. Quand je vois maintenant le résultat, je suis content. Il y a un gros décalage avec le gars dans l’Ouest. La mer s’est calmée, cela n’a plus rien à voir avec le départ ! Les bateaux glissent bien et c’est plutôt sympa. J’ai pu dormir en début de nuit, le bateau était sous pilote…

Yann Eliès (Groupe Quéquiner-Leucémie Espoir) – 24ième au classement de 5 heures :

Cela ne s’est pas trop mal passé cette nuit. J’ai fait un peu d’Ouest pour aller chercher la bascule : je suis calé avec Alain Gautier et Gwen Gbick. La mer est en train de se lisser, c’est plus calme. Nous avons six nœuds de brise. Je fais route directe vers Sein, au vent de travers, et je pense que nous allons toucher du vent dans l’après-midi. Je vois à l’AIS Gildas Mahé, et en tête du paquet Charlie Dalin : en distance au but, je suis un petit peu derrière mais on verra dans quelques temps. Il y a une heure que j’ai commencé les siestes, c’était instable, nous étions au près. Maintenant que nous sommes au reaching : c’est plus simple pour aller dormir. Ce qu’il se passe sur l’eau est similaire aux routages mais le vent a eu du mal à rentrer. Les fichiers disaient de ne pas s’approcher de Belle-Île, c’est pour cela que je suis plus au large.

Charlie Dalin (Normandy Elite Team) – 12ième au classement de 5 heures :

Quand on a passé la dorsale, ça a été moins linaire que prévu. Je suis du côté gauche de la flotte et je suis content de mon départ d’hier, j’étais en tête du côtier. Certains ont privilégié le bord approchant, chacun fait sa vie, on ne peut plus changer notre fusil d’épaule maintenant. Là, on a 9-10 nœuds et le vent rentre : je vais aller envoyer le spi. Je suis plutôt en retard sur mon routage : les fichiers sont un peu décalés par rapport à ce que l’on a. La dépression arrive un peu plus vite que prévu. Nous faisons route directe vers l’Occidentale de Sein mais il va falloir trouver un compromis, ce ne sera pas du tout droit tout droit… L’horizon est rouge incendie, c’est sympa, mais c’est également très nuageux.

Source

RivaCom

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