Le raz et le trou de souris

  • © Alexis Courcoux
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La flotte est toujours restée très groupée pour cette entame de la troisième étape de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire et passait ce lundi en fin de nuit la pointe de Penmarc’h à plus de sept noeuds de moyenne. Seuls Claire Pruvot qui a talonné dans le Four et qui a annoncé son abandon, et Fabien Delahaye qui n’a pas encore réussi à combler son retard du départ, sont décrochés…

Claire Pruvot continue sa route mais à vitesse réduite : la solitaire a en effet violemment talonné au niveau du phare des Plâtresses vers 22h00 dimanche. Une première expertise indique que plusieurs varangues structurelles sont cassées et la skipper de Port de Caen-Ouistreham a décidé de faire route sur Lorient pour réparer. La Normande a déclaré son abandon mais a décidé de reprendre la course aux Sables d’Olonne dès que son Figaro Bénéteau 2 sera réparé.

Quant à Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), il n’a pas réussi à combler son retard dû à son départ décalé de deux heures à Roscoff, suite à son changement de hauban cassé juste avant le coup de canon libérateur. Pour autant, il n’a pas réellement été largué alors qu’il ne bénéficiait pas d’un courant de marée aussi favorable dans le chenal du Four et au raz de Sein…

Passage millimétré

C’est justement au moment de la renverse de courant dimanche vers 20h30 que les leaders emmenés par Frédéric Rivet (DFDS Seaways) et Adrien Hardy (Agir Recouvrement) qui avaient fait le break en passant dans le chenal de Batz, s’engageaient dans le chenal du Four. Juste avant de sortir de cette passe, quatre solitaires se démarquaient en passant par l’extérieur des Béniguets, mais le coup ne fut pas très efficace. Il fallait ensuite piquer vers le raz de Sein, toujours sous spinnaker dans une brise de Nord-Est d’une quinzaine de nœuds. Et là encore, il a fallu jouer avec le courant contraire pour trouver un trou de souris du côté du phare de La Vieille afin de s’engager dans la baie d’Audierne…

Les deux plus malins furent Sam Goodchild (Team Plymouth) et Gildas Morvan (Cercle Vert) qui se décalèrent légèrement dans l’Est pour s’abriter du courant et raser le phare… Il n’y eu finalement pas trop de ralentissement à ce niveau et c’est sous spi serré que la flotte glissait ensuite sur la pointe de Penmarc’h vers 1h00 ce lundi. Toujours un peu décalé au vent du peloton, le Britannique pointait alors en tête tandis que Alexis Loison (Groupe Fiva) et Thierry Chabagny (Gedimat) étaient les plus méridionaux du groupe.

Il restait une quarantaine de milles avant d’atteindre Belle-Île où les solitaires s’attendent à un sérieux coup de frein : la brise de Nord-Est doit en effet mollir avant le grand virage à 90° vers le centre du golfe de Gascogne (bouée ODAS). Jusqu’à présent, les solitaires sont compactés avec moins de six milles d’écart, ce qui préjuge d’une belle bataille au large de la baie de Quiberon…

Ils ont dit…

Gildas Mahé (Interface Concept) : 2ième au classement de 5 heures

Cette nuit était pas mal : nous avons eu du beau temps, du spi enfin ! Moi, j’ai passé une belle baie d’Audierne, sous spi, ça allait très vite. Il y a pas mal de monde sur l’eau : on a croisé la flotte du Mini-Fastnet, celle des Class40, des pêcheurs devant le Guilvinec… Je crois que j’ai rarement vu autant de bateaux sur l’eau ! Nous sommes sous génois, au reaching, on fait route directe vers Belle-Île pour anticiper un vent prévu mollissant sur cette fin de parcours côtier. J’ai fait une nuit blanche et là je vais faire une petite sieste. Nous n’avons pas eu le temps de dormir une seconde et j’attendais qu’un pêcheur soit passé pour aller dormir dix minutes. J’ai 13 nœuds de vent. Globalement c’est du Nord-Est mollissant. Nous devrions être à Belle-Île vers midi, peut-être un peu avant. Il a fallu jouer fin au plateau du Béniguet et au niveau du Raz de Sein…

Frédérc Rivet (DFDS Seaways) : 9ième au classement de 5 heures

Prendre le chenal de l’île de Batz, c’était un risque car il fallait positionner le bateau dans 20 nœuds de vent au milieu des cailloux… Cela m’a permis d’être devant, et ça s’est bien passé jusqu’à Penmarc’h où là, c’est un peu moins bien. C’est un peu dommage de ne pas avoir réussi à faire le breack mais la manche est loin d’être terminée. Il va falloir avoir les yeux bien ouverts ce matin. Là, ça a bien mollit, on a 10 nœuds de vent. Au passage du raz de Sein, il y avait un petit coup à faire, j’étais plus Sud que les autres concurrents et cela m’a permis de sortir en tête. C’est important de bien passer Belle-Île : ça permettrait de moins subir les effets de côtes, et on essaie de se dépêcher pour passer ce phénomène le plus rapidement possible !

Claire Pruvot (Port de Caen-Ouistreham) :

J’ai tapé fort au niveau du chenal du Four. J’allais m’abriter vers le plateau des Béniguets et j’ai talonné à ce moment là. Je pense avoir plusieurs varangues cassées. Je vais à Lorient ou directement aux Sables d’Olonne. J’ai décidé de réparer pour rallier la flotte aux Sables d’Olonne. C’est une grande déception…

Source

RivaCom

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