Short list

© Alexis Courcoux

La liste des aspirants à la victoire diminue au même rythme que le nombre de milles vers le port de Gustavia. Un tiercé a émergé au cœur de l’alizé. Au centre Skipper Macif, nouveau leader au classement de 16 heures et son principal rival Safran-Guy Cotten. Au nord : Generali. Ces trois bateaux menés par la jeune génération de coureurs au large sont lancés dans un (long) sprint final de 96 heures. A leurs trousses, La Cornouaille et 30 Corsaires, rêvent de podium.

Un podium pour 5

Vue de la terre, sur la cartographie, Skipper Macif et Safran-Guy Cotten ont l’air sacrément bien placés pour nous offrir un dernier round, bord à bord, devant la ligne d’arrivée. « Je ne me dis pas que je vais gagner la transat, mais que nous pouvons le faire » lâche timidement Gwenolé Gahinet contacté ce matin. Plus pragmatique, son rival Fabien Delahaye s’en tient aux faits : « Notre concurrent direct, c’est Safran-Guy Cotten. On leur a repris pas mal de milles ces derniers jours. Mais ce sera compliqué sur la fin, car la partie nord du plan d’eau (à proximité des îles de l’arc antillais) est peu alimentée en vent ». Dans cette histoire, Generali joue à quitte ou double. Leur position nord ne sera peut-être pas tenable très longtemps. Pour Nicolas Lunven et Eric Peron, ce sera sans doute la victoire ou rien.
Calés dans le sillage de Safran-Guy Cotten, Martin le Pape et Roland Jourdain (La Cornouaille) jouent clairement la troisième place, sans chercher à se démarquer stratégiquement. Une place également enviée par le double mixte de 30 Corsaires dont l’heure est peut-être venue dans le sud.
A 9/10 nœuds de moyenne, tout ce beau monde poursuit sa progression à coup d’empannages en direction de l’arc antillais. Mais dans quelques heures, les bateaux seront calés sur un seul bord, tribord amure, pour aborder les 800 derniers milles de course. Il reste encore 4 jours de mer. 96 heures. Ce long sprint final sera éprouvant. Et tout peut arriver, comme le rappelle la mésaventure survenue hier à Scutum.

Dures nuits

Depuis qu’ils naviguent dans l’alizé, les marins redoutent l’arrivée du crépuscule. L’absence de lune, les nombreux grains, les rafales à plus de 30 nœuds et les vagues désordonnées rendent les navigations nocturnes un peu infernales à la barre des Figaro. L’exercice est tellement éreintant pour les barreurs, que les pilotes automatiques sont mis à contribution. Dans ces nuits d’encre, l’homme de quart a la sensation de foncer en aveugle sur une piste de bosses. Pour Scutum, handicapé par un safran bâbord transformé en moignon, c’est pire encore. Coincé sur un bord (tribord), le bateau part au tas dès qu’il n’est plus à plat. « C’est hyper stressant confie Gerald Veniard. Je fais mes quarts de barre avec le dos complètement bloqué, la boule au ventre. »

LES MOTS DES MARINS

Paul Meilhat, Safran-Guy Cotten, joint à la vacation :

Après une nuit avec pas mal de grains, ce matin, il fait grand beau. Nous nous sommes fait piéger par quelques nuages cette nuit, du coup, nos copains de Skipper Macif en ont profité pour se faire la malle. Mais maintenant, il y a un décalage Nord/Sud entre nous. Jusqu’à l’arrivée, cela va être tendu, c’est sûr. Au niveau des quarts, nous sommes plus courts qu’au début parce que les conditions de navigation sont difficiles la nuit. C’est très compliqué de barrer le bateau. Du coup, nous utilisons un peu plus le pilote. La fatigue commence à se faire sentir…

Kito de Pavant, Made in Midi, joint à la vacation de ce midi :

Nous sommes au milieu de nulle part, à plus de 1000 milles de l’arrivée. Nous avons de bonnes conditions pour avancer. La météo va nous offrir quelques opportunités pour raccourcir le chemin. Il fait beau, il fait chaud, il n’y a pas beaucoup de nanas mais beaucoup de poissons volants. Nous envisageons de mettre le casque sur le pont (…) Nous essayons de monter un beau projet avec Made in Midi avec des partenaires du Sud. Nous espérons être au départ du Vendée Globe avec ce projet. Cela reste compliqué de trouver des budgets mais ce projet tient la route et j’espère que cela va aboutir.

LE CHIFFRE DU JOUR

78 : c’est le nombre d’heures consécutives pendant lesquelles Generali est resté en tête de la transat (un record) jusqu’à ce que Skipper Macif ne prenne les commandes au classement de 16 heures.

LE TROPHEE DE LA PERFORMANCE

Remporté par Scutum. Gerald Veniard et Jeanne Grégoire ont parcouru 233,9 milles en 24 heures (distance au but) entre le 23 et le 24 avril 12h.

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