Foudres de mer

  • © Jacques Vapillon / Sea&Co
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A chaque arrivée, c’est le même bonheur profond, le même soulagement de pouvoir se dire qu’on est allé au bout de son rêve. Ils ne l’expriment pas tous de la même manière, certains ont l’exubérance plus développée que d’autres. Mais tous savent qu’ils ont livré bataille avec leurs doutes, avec des éléments parfois hostiles, avec l’ennui par moments. Et cette bataille-là, ils l’ont gagnée.

On n’en attendait pas moins de Nico Boidevézi. Le skipper de Nature Addicts a fait le show ce matin en passant la ligne d’arrivée : acrobaties sur le bout-dehors, manifestation bruyante de son soulagement au passage de ligne, le navigateur alsacien est resté fidèle à sa réputation. Et pourtant il bouclait là sa troisième Mini Transat. On aurait pu croire, qu’à force d’accumuler des milles sur l’Atlantique, il pourrait devenir blasé, mais c’est mal connaître ce curieux mélange de masochisme et de plaisir intense que procure la Mini… Cette course reste unique parce que c’est tout autant le plaisir physique de la glisse à ras de l’eau, que l’inconfort permanent et le voyage en solitude. Paradoxalement, sans l’aiguillon de la compétition cette traversée de l’Atlantique n’aurait pas tout ce sel.

Ce n’est donc pas un hasard, si plusieurs jours après leur arrivée, les coureurs restent à tournicoter autour du village de la course, hésitant à rompre les liens qui les ont unis dès lors qu’ils se sont trouvés seuls en mer, face à eux-mêmes. Les uns et les autres l’expriment différemment : les incidents techniques, les choix de trajectoires, les astuces de bricolage sont autant de paravents pudiques pour revenir une fois encore sur cette aventure d’exception. Traverser l’Atlantique à bord d’un Mini n’a rien d’anodin.

Un dimanche laborieux

Pour la majorité de la flotte, l’heure des comptes n’est pas encore venue. Il va falloir encore batailler pour gagner ces derniers milles dans une météo compliquée. Un front orageux se développe actuellement sur le nord de l’arc antillais, cassant les alizés, entrainant des variations brutales du vent capable de tourner de 180° en quelques minutes et de varier de plus de 30 nœuds dans le même laps de temps. Pour Louis Segré (Roll my Chicken), ce sont les derniers milles, déjà plus faciles parce que les bateaux de l’organisation, les amis, sont là pour encourager le coureur de fond dans ses derniers mètres. On en oublie la lassitude, les petits bobos, la pluie qui trempe jusqu’aux os pour goûter avec avidité le plaisir de ces dernières minutes.

D’autres attendront dimanche pour vivre ces instants-là. Derrière Louis, Michele Zambelli (Fontanot) et Annabelle Boudinot (Agro 650) naviguent toujours collés-serrés pour le gain de la 9e place. Ils pourraient voir Renaud Mary (www.runo.fr) leur griller la politesse en arrivant sur une route plus sud avec un meilleur angle de vent. Les trois pourraient rejoindre Pointe-à-Pitre au cœur de la nuit antillaise.

Derrière eux, le peloton des séries va débouler avec une arrivée au sprint entre Alberto Bona (onlinesim.it), Tanguy Le Turquais (Terréal Rêve d’Enfance) et Jean-Baptiste Lemaire (L’œuvre du Marin Breton). Derrière eux, un autre duel oppose Jérôme d’Aboville (Bel) et Damien Audrain (Gerinter). Pour eux, le temps de l’introspection commencera une fois la ligne d’arrivée franchie.

Source

Solene Rennuit

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