Chemin de croix

  • © Jean-Marie Liot
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Depuis l’arrivée du quatorzième Class40, le final dans la baie de Rio de Janeiro est de plus en plus laborieux pour les équipages encore en mer ! Les conditions météo ont radicalement changé et c’est du petit temps très instable qui caractérise les 500 derniers milles entre le cap Frio et Itajaí. April-Deltacalor est le dernier arrivé ce mercredi soir, mais il reste encore quatre duos en course…

Il ne fait pas bon être retardataires dans cette Transat Jacques Vabre car les derniers milles sont de plus en plus longs au fur et à mesure que le dernier approche de l’arrivée… Dès le quinzième Class40, la barrière météorologique s’est refermée et le passage à niveau du cap Frio puis de l’atterrissage sur Itajaí a été redoutable ! Ce fut le cas ce mercredi pour le final de Lionel Regnier et Tim Darni (April-Deltacalor) qui ne méritaient pas ça après tous leurs déboires : le bris de leur bout dehors au large de l’Espagne à cause d’un choc au départ de Roscoff a été très pénalisant.

La bande des quatre

Ils ne sont donc plus que quatre duos en mer avec deux concurrents en bataille pour l’octroi de la vingtième place : Obportus3 (Roussey-Burger) a opté pour une route Sud dans la baie de Rio de Janeiro quand Croix du Sud (Zwagerman-Conway) préfère longer les côtes brésiliennes. Tous deux sont attendus dans la nuit prochaine mais leurs vitesses s’avèrent très variables d’un pointage à l’autre et les prévisions météorologiques sont extrêmement difficiles à établir dans cette zone, surtout quand un marais barométrique s’installe au Sud de Sao Paolo… Pour EcoElec (Darni-Bernard) 22ème Class40 au large du cap Frio ce mercredi soir, l’arrivée à Itajaí est prévue pour vendredi soir alors que 11Th Hour racing (Jenner-Windsor) ne devrait en finir que dimanche prochain pour clore la ligne d’arrivée de cette onzième édition.

Classement de la Transat Jacques Vabre (Class40’)

  1. GDF SUEZ (Sébastien Rogues-Fabien Delahaye) : 20j 21h 41’ 25’’
  2. Tales Santander 2014 (Alex Pella-Pablo Santurde) : 21j 01h 22’ 15’’
  3. Mare (Jörg Riechers-Pierre Brasseur) : 21j 03h 21’ 55’’
  4. Watt and Sea-Région Poitou Charentes (Yannick Bestaven-Aurélien Ducroz) : 22j 08h 14’ 46’’
  5. Groupe Picoty (Jean-Christophe Caso-Aymeric Chappellier) : 22j 10h 26’ 47’’
  6. SNCF Géodis (Fabrice Amédéo-Armel Tripon) : 22j 10h 54’ 39’’
  7. ERDF-Des pieds et des mains (Damien Seguin-Yoann Richomme) : 22j 12h 14’ 14’’
  8. Vaquita (Christof Petter-Andreas Hanakamp) : 22j 13h 39’ 33’’
  9. Campagne de France (Halvard Mabire-Miranda Merron) : 22j 23h 47’ 47’’
  10. Phoenix Europe (Louis Duc-Stéphanie Alran) : 23j 02h 40’ 07’’
  11. Solidaires en peloton (Victorien Erussard-Thibaut Vauchel-Camus) : 23j 10h 02’ 05’’
  12. BET1128 (Gaetano Mura-Samuel Manuard) : 23j 10h 29’ 48’’
  13. Fantastica (Stefano Raspadori-Pietro D’Ali) : 23j 11h 43’ 40’’
  14. Caterham Challenge (Mike Gascoyne-Brian Thompson) : 23j 16h 36’ 10’’
  15. Matouba (Bertrand Guillonneau-Sébastien Audigane) : 24j 22h 12’ 15’’
  16. Proximedia-Sauvez mon enfant (Denis van Weynbergh-Jean Edouard Criquioche) : 24j 22h 24’ 21’’
  17. Mr Bricolage (Damien Rousseau-Matthieu Alluin) : 24j 23h 40’ 40’’
  18. Eärwen (Catherine Pourre-Goulven Royer) : 25j 00h 43’ 45’’
  19. April/Deltacalor (Lionel Regnier-Tim Darni) : 25j 16h 24′ 15 »

Ils ont dit

Bertrand Guillonneau, skipper du Class40 Matouba :

« Cela n’a pas toujours été facile et ça fait du bien d’arriver ! Le dernier jour surtout est particulièrement long… Mais le bilan est positif quand même puisque c’était une transat pour tester le bateau qui a été mis à l’eau il y a deux mois. Nous n’avions jamais navigué ensemble avec Seb : c’était donc une vraie découverte sur tous les tableaux. On a été dans le dur dès le départ ! Le bateau va très bien et on termine plutôt bien dans la baie de Rio de Janeiro. Il y a du potentiel et cela ouvre des objectifs et des espoirs pour la saison prochaine. »

Sébastien Audigane, co-skipper du Class40 Matouba :

« On s’est mis hors-jeu dès la sortie du cap Finisterre : il a fallu éviter un super tanker et pour ça, il fallait être sur la panne. Il y a eu une rafale et le bateau est parti à l’abattée. On est resté un moment avec la quille hors de l’eau et le cargo a dû se dérouter pour nous éviter ! A la fin, le spi s’est enroulé autour de l’étai : impossible de défaire les tours avec la mer qu’il y avait. Nous avons fait 600 milles sous grand-voile seule pour atteindre Porto Santo. En repartant de Madère, notre route était beaucoup trop Est pour que nous puissions revenir sur le paquet. On a quand même dépassé quelques concurrents qui étaient loin devant nous et ça, ça fait du bien quand tu es derrière… »

Denis van Weynbergh, skipper du Class40 Proximedia-Sauvez mon enfant :

« On n’avait plus de pilote sur la fin : les 600 derniers milles sont longs… On s’est bien bagarré pour tenter de passer Matouba avant la ligne : il n’a manqué que quelques minutes ! Et puis on a eu quand même pas mal de problèmes : de dents pour Jean-Edouard et de safran pour le bateau. Le bout dehors était sorti de son logement et en le remettant en place Jean-Edouard s’est pris le tube carbone dans les dents… Il a le sourire brésilien maintenant ! On a eu de la casse physique mais aussi matériel. Mais on a voulu absolument finir et amener le bateau jusqu’à Itajai. »

Jean-Edouard Criquioche, co-skipper du Class40 Proximedia-Sauvez mon enfant :

« C’est ma transat où tout s’est passé de travers : on s’est raté côté option, on a cassé toutes les pièces importantes sur un bateau. On a eu la scoumoune ! Le seul truc bien, c’est cet après-midi quand on a réussi à éviter un filet de pêcheur. Tout a été dur, frustrant et on a toujours été à la ramasse en termes de vitesse. On a oublié le côté compétition pour passer en mode aventure. Déjà mon dentiste va pouvoir se payer une nouvelle cuisine avec le boulot qu’il a à faire ! Mais quand on a vu les enfants qui sont à l’hôpital, tes galères en mer n’ont pas tout à fait le même sens…. »

Damien Rousseau, skipper du Class40 Mr Bricolage :

« Je suis hyper heureux : c’est ma première transat en course, mon premier Pot au Noir, mon premier équateur, mon premier enfant (il est né lorsqu’il était en mer) ! Génial. Un peu fatigué certes, mais hyper heureux. C’est vrai que c’est loin le Brésil ; il y a eu des hauts et des bas en perdant notre grand spi dès le deuxième jour de course, mais quel pied ! Le prénom de mon enfant n’avait pas été choisi avec ma femme Camille alors que je partais en mer : tout le monde va bien et j’ai hâte de les revoir ! »

Matthieu Alluin, co-skipper du Class40 Mr Bricolage:

« Très, très belle aventure à tout point de vue. Humainement, c’était top ! On est bien complémentaire sur tout et ça s’est très bien passé. Bon, notre option Est vers l’Afrique n’a pas été toute simple parce qu’il n’y avait pas beaucoup de vent mais surtout il y avait beaucoup de mer. Et puis entrer dans le Pot au Noir par 24° Est, c’était parfait puisqu’on est passé comme une lettre à la poste ! La baie de Rio en revanche n’a pas été très coopérative… Mais la régate au contact nous a permis de nous remotiver à la fin. Le bateau est en superbe état : aucun bricolage à faire !»

Catherine Pourre, skipper du Class40 Eärwen :

« C’est sympa d’être au Brésil ! Parce que ces derniers jours, il n’y a pas eu trop de vent et c’était long. On a eu pas mal de soucis techniques, donc à un moment, tu te dis que déjà arriver, c’est un challenge… On a donc été pédale douce à certains moments. Sans spinnaker, ce n’est pas un problème, mais sans safran, c’est gênant. On a dû faire 4 500 milles sur le même safran tribord. Une pelle se délamine et on en a perdu la moitié… C’était ma première transat et avec l’expérience, je pense que je ferais des choix différents. On s’est tapé un paquet de grains où on ne savait pas ce qui allait se passer… »

Goulven Royer, co-skipper du Class40 Eärwen:

« C’est un peu long quand on a plus les voiles qu’il faut pour avancer bien. Alors c’est plus difficile aussi de rester motiver à faire marcher le bateau vite quand on sait qu’on ne tiendra pas le rythme des autres… Après le spi médium, le spi léger a cassé, le tangon aussi, puis le safran : on flotte encore, c’est pas mal ! Surtout quand l’électronique ne fonctionne plus non plus. Et on termine avec du près et pas beaucoup de vent… »

Classement

Class40

1 – GDF SUEZ arrivé le 29/11/13 à 23h56mn 00s HF
2 – Tales Santander 2014 arrivé le 30/11/13 à 3h36mn 50s HF
3 – Mare arrivé le 30/11/13 à 5h40mn 30s HF

Multi 50

1 – FenêtréA Cardinal arrivé le 22/11/13 à 6h40mn 15s HF
2 – Actual arrivé le 22/11/13 à 11h47mn 30s HF
3 – Rennes Métropole / Saint-Malo agglomération arrivé le 27/11/13 à 05h43mn 06s HF

IMOCA

1 – PRB arrivé le 24/11/13 à 13h41min47s HF
2 – SAFRAN arrivé le 24/11/13 à 17h 43min 23s HF
3 – Maitre CoQ arrivé le 24/11/13 à 18h 15min 07s HF

MOD70

1 – Edmond de Rothschild arrivé le 18/11/13 à 18h03mn 54s HF
2 – Oman Air-Musandam arrivé le 18/11/13 à 23h 04mn 09s HF

Source

Soazig Guého

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