Benoit Marie remporte la Mini Transat 2013

  • © Jacques Vapillon / Sea&Co
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Ce dimanche 1er décembre, Benoit Marie vient de réaliser son rêve de gamin en franchissant la ligne d’arrivée de la Mini Transat à Pointe-à-Pitre en première position à 22h46 (heure de Paris) après 18jours 13heures 01mn 05s de course et 6 852 km parcourus. Cet ingénieur naval des Arts et Métiers de 26 ans s’était lancé le pari ambitieux de naviguer en prototype pour sa première traversée de l’Atlantique. Accrocheur dans le trio de tête depuis le départ de Sada, Benoit n’a rien lâché ! Leader à plusieurs reprises en alternance avec le skipper italien Giancarlo, Benoit a pris le leadership ce dimanche matin pour remporter la Mini Transat 2013. Il a réalisé un parcours irréprochable sur la plus longue étape de la Mini Transat ralliant Sada à Pointe-à-Pitre.

Premières impressions

Je ne savais pas que j’étais premier il y a deux heures, je l’ai appris dans la baie de Pointe-à-Pitre avec le premier bateau qui est venu à ma rencontre, c’était incroyable ! Je ne réalise pas encore. Cette course est magique, le résultat est incroyable. Je suis content de ma trajectoire, je n’ai rien lâché. C’est l’énorme volonté qui finit par payer. Cela fait tellement longtemps que j’attendais cela. Freud disait : « Le bonheur est un rêve d’enfant qui se réalise à l’âge adulte. » Je suis adulte maintenant (rires) !

Une course intense

J’ai vécu beaucoup de moments de bonheur mais aussi beaucoup de moments difficiles. Nous avons attendu un mois avant de partir. Le départ n’a pas été facile, il ne fallait pas se démobiliser. J’ai eu des problèmes techniques dès la première nuit, notamment avec mes safrans, ils ont tenu avec une réparation avec des bouts pendant toute la course, c’était stressant. Ma grand-voile s’est déralinguée (sortie du mât) pendant un empannage, j’ai dû l’affaler, faire de la couture, réparer les lattes en pleine nuit. J’ai beaucoup bricolé. J’ai failli m’arrêter. Puis j’ai pris le temps de faire les choses une par une et j’ai levé le pied pour ne pas casser.

« Ne rien lâcher »

J’ai tenté de naviguer en bon marin. Il a fallu faire attention au bateau, je m’en suis occupé comme un frère. J’ai un super bateau, il est magique, je rends hommage aux architectes. Il était plus rapide dans les conditions des dernières journées. C’était important aussi de garder un rythme humain, prendre le temps de manger, se laver pour ne pas rester dans un rythme animal. La course était intense, il y avait peu de moments de relâche. J’étais déterminé à ne rien lâcher, je pense que c’est ce qui a fait la différence.

Moments de bonheur

J’ai savouré chaque minute de cette course. J’ai navigué 3697 milles au portant, j’ai juste fait du près pour sortir de Sada. C’était absolument jouissif (rires). J’ai vu des tortues, des dauphins, j’ai surfé à 20 nœuds et naviguer sur un fil pendant 18 jours. L’arrivée est un moment extraordinaire ! Merci à tous ceux qui ont œuvré pour ce projet. Sans mes partenaires, ma famille et l’équipe Absolute Dreamer, je ne serai pas là. Merci à tous ! C’est un succès de toute une équipe.

Du rêve à la réalité

Depuis le départ de la Mini 1999, je n’ai que la Mini Transat dans la tête

Cela fait 14 ans que Benoit rêve de Mini Transat. Jeune ingénieur Arts et Métiers, il se spécialise en ingénierie navale à Auckland en Nouvelle-Zélande, où il participe également à la construction du bateau de Jean-Pierre Dick, le JP54, pendant une année. A son retour en France, il intègre l’écurie de course au large Absolute Dreamer de JP Dick où le Mini 667 est mis à sa disposition pour la réalisation de son projet Mini Transat. Pendant un an et demi, Benoit a consacré tout son temps à ce projet : choix et optimisation du bateau, innovations technologiques, formations techniques, et bien sûr beaucoup de navigations en entraînement (au sein du Pôle Lorient Grand Large) et en course. Un an et demi aussi pour la recherche de partenaires techniques et financiers, sans qui Benoit n’aurait pu être au départ de cette Mini Transat. Il a su allier sa passion de la mer et ses compétences techniques d’ingénieur pour accrocher aujourd’hui son nom au mythique palmarès de la Mini Transat.

Source

Anne-Charlotte Meyer

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