Ça va, ça vient

© Jacques Vapillon / Sea&Co

Petite révolution sur la Mini Transat. Giancarlo Pedote (Prysmian), impérial depuis le départ de Sada, s’est fait chiper la tête de course par Benoît Marie (benoitmarie.com). Entre les deux leaders, la bagarre risque de durer un bon moment, mais d’autres peuvent encore espérer. Rémi Fermin (Boréal) est revenu à 60 milles de la tête de flotte malgré une position plus éloignée de l’orthodromie. En série,
plus les jours passent et plus Aymeric Belloir (Tout le Monde chante contre le Cancer) se rapproche de la victoire.
6% : c’est aujourd’hui le déficit de vitesse par rapport à ses plus proches adversaires que peut se permettre d’avoir Aymeric Belloir pour finir en tête en Guadeloupe. Soit près d’un demi nœud à huit nœuds de moyenne. Ce n’est pas encore une garantie, mais ça permet de voir venir sereinement les choses pour cette dernière semaine de course. Derrière lui, c’est toujours intense entre Justine Mettraux (TeamWork) et Simon Koster (Go 4 It). Jean-Baptiste Lemaire (L’œuvre du Marin Breton) a choisi de se démarquer en plongeant au sud.

Les premiers devraient arriver entre le 1 et le 2 décembre en Guadeloupe, mais la route risque d’être encore pas mal cabossée. En cause, un petit centre dépressionnaire sur une position anormalement basse qui entraine une rupture complète de l’alizé. Pour l’heure, ceux qui ont misé sur une route sud en retirent les dividendes, mais il se pourrait bien que la donne s’inverse dans les deux prochains jours. Il n’y a qu’à voir les routes des solitaires pour constater à quel point aucune option ne garantit de certitudes.

Gloire aux opportunistes

Même si à terre, on tendrait à se méfier de ceux qui tourneraient leur veste trop rapidement, il semble bien qu’en mer ce soit devenu une qualité. Un homme politique que ses adversaires accusaient ainsi d’être une girouette, rappelait fort à propos que ce n’est pas la dite girouette qui tourne, mais bien le vent. D’où la nécessité de s’adapter. Ainsi, Julien Pulvé (MEXT –ICA) qui semblait en pincer pour une option sud, se retrouve aujourd’hui parmi les plus au nord de la flotte. Avec un certain brio, puisqu’il pointe maintenant en 6 position des prototypes. D’autre ont gardé plus de constance dans leurs choix, à l’image de Rémi
Fermin (Boréal) qui sur une route sud revient à 60 milles de la tête de flotte. On peut même dire que cet écart, dès lors que Rémi se rapprochera de la route directe, fondra à vue d’œil puisque le classement est établi en distance au but.

Veiller aux grains

Au final, en prototype comme en série, il semble bien qu’il faille avant tout profiter des oscillations du vent, veiller à rester sur des angles qui permettent de progresser au mieux vers le but. Dans un message envoyé à la direction de course, Benoît Parnaudeau, sur un des bateaux accompagnateurs, confirmait des conditions très instables sur l’Atlantique, avec notamment des passages de grains qui pouvaient s’accompagner de brusques trous de vent dans leur périphérie. Aujourd’hui, la situation semble s’être stabilisée et deux jours durant les solitaires vont tester ce qui ressemblera vraiment à de l’alizé. Restera ensuite à négocier le passage de ce petit centre dépressionnaire avant de pouvoir faire route sur la Guadeloupe. En milieu de flotte, à force de descendre en escalier, les concurrents les plus au sud comme Julien Marcelet (Région Nord Pas de Calais), Jérôme d’Aboville (Bel), Thomas Guichard (Carrefour Bretagne) ou Yoann Tricault (Schlüter Systems) ne seront jamais passé qu’à 300 milles des îles du Cap Vert. Pas suffisant toutefois pour que les échos d’une « saudade » porte jusqu’à leurs oreilles. Ce sera biguine ou rien…

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Solene Rennuit

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