Vague d’IMOCA vers Itajaí

© Yvan Zedda

Demain matin, heure du Brésil, PRB devrait couper la ligne d’arrivée de la 11eme Transat Jacques Vabre devant Itajaí. Une centaine de milles derrière, Maître CoQ et Safran jouent la deuxième place. A 19 nœuds, séparés de 10 milles, les deux duos poussent leur machines à 100%. Qui va l’emporter dans le sprint final ? Les Class40, eux, quittent le Pot au Noir. Les compteurs reprennent des couleurs, les étraves pointent maintenant vers le Brésil.

IMOCA : L’échappée de PRB

Ça commence à sentir la caïpirinha pour PRB qui fait route directe, sous spi, vers Itajaí. Vincent Riou et Jean Le Cam ne traînent pas en chemin, affichant la meilleure vitesse de la flotte (19,4 nœuds). La nuit dernière, ils ont bien géré le passage d’un front orageux et ont depuis creusé l’écart. A 17h (heure française), leur avance sur leurs poursuivants directs se portait à une centaine de milles. De quoi voir venir à moins de 350 milles de l’arrivée. Mais prudence : les hommes sont fatigués, ils ont tiré sur le matériel. Le démâtage de MACIF au large de Salvador de Bahia est encore dans les esprits. Maître CoQ (Jérémie Beyou/Christopher Pratt) et Safran (Marc Guillemot/Pascal Bidégorry) se disputent âprement la deuxième place. Les deux bateaux sont sur une même ligne : c’est parti pour une course de vitesse jusqu’à Itajaí. Ils restent attentifs à ce qu’il se passe devant, prêts à exploiter la moindre faille. ETA pour le premier IMOCA : dimanche matin, heure brésilienne. Pour Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm/Philippe Legros),4e, il sera difficile d’accrocher une place sur le podium. Le reste de la flotte navigue dans un alizé de secteur Est à Nord-Est modéré le long des côtes brésiliennes. Louis Burton et Guillaume Le Brec, 5e à bord de Bureau Vallée, tentent une option près des côtes. Votre Nom Autour du Monde (Bertrand de Broc/Arnaud Boissières) et Energa (Zbigniew Gutkowski & Maciej Marczewski) restent plus au large. Derrière, un autre match se joue entre les deux plus anciens bateaux de la flotte, mis à l’eau en 1998 : Initiatives-Cœur (Tanguy de Lamotte/François Damiens) et Team Plastique (Alessandro di Benedetto/Alberto Monaco). Avantage au premier pour le moment.

Class40 : Régates dans la régate

Les Class40 ont souffert hier dans le Pot au Noir. Aujourd’hui est un autre jour ! La porte s’est largement ouverte et permet enfin aux équipages de descendre plein Sud pour rejoindre les côtes brésiliennes. Sébastien Rogues et Fabien Delahaye (GDF SUEZ) en approche de l’île de Fernando de Noronha à près de 14 nœuds ont mis « un caramel » à leurs poursuivants. Jorg Riechers et Pierre Brasseur (Mare) puis les Espagnols Alex Pella et Pablo Santurde (Tales Santander 2014) sont maintenant à 100 milles !

Derrière, si deux bateaux vivent une lune de miel depuis maintenant 48 heures , Groupe Picoty (Jean-Christophe Caso et Aymeric Chappellier) et SNCF-Geodis (Fabrice Amedeo et Armel Tripon), un troisième vient de s’inviter à la fête ! Yannick Bestaven et Aurélien Ducroz (Watt & Sea, Région Poitou-Charentes) ont récupéré 6 milles depuis le dernier classement en réussissant un shuss à 11 nœuds sur une trajectoire parfaite. Ces trois bateaux se tiennent en 1 milles et coupent en ce moment même l’équateur !

ERDF – Des pieds et des mains, Campagne de France, Vaquita et Caterham Challenge naviguent très groupés dans un couloir de 13 milles. Respectivement 12eme et 13eme, Bet 1128 (Gaetano Mura et Sam Manuard) et Proximédia (Denis Van Weynbergh et Jean-Edouard Criquioche) naviguent en couple à moins de 2 milles d’écart. La journée d’hier a opéré un regroupement significatif de la flotte… Un jeu d’échec à l’échelle de l’Atlantique !

Multi 50 : Trublions à trois pattes

Ils poursuivent leur course au milieu des IMOCA. Rennes Métropole/Saint-Malo Agglomération (Gilles Lamiré et Andrea Mura) se situe exactement à équidistance de Cheminées Poujoulat et de Bureau Vallée. Le trimaran s’est lancé dans une série d’empannages depuis ce matin afin de se rapprocher des côtes brésiliennes et de la route directe. Vers un monde sans sida (Erik Nigon et Samy Villeneuve) ouvre la marche du groupe des cinq derniers IMOCA, devant Votre nom au tour du Monde et Energa.

Ils ont dit :

Vincent Riou, skipper de PRB (IMOCA) :
« Les conditions ont été toniques au passage du front. En plus du vent, il a fallu gérer la mer qui n’est pas du tout rangée. Là, on avance entre 17 et 22 nœuds, ça va vite. Nous allons encore creuser un peu sur nos poursuivants. Nous sommes contents de la gestion de la nuit. Safran et Maitre Coq ne vont rien lâcher et eux aussi vont accélérer fort. Ils vont attaquer derrière dès qu’ils auront des conditions plus régulières. Mais c’est vrai que notre avance est plutôt intéressante et nous permet d’être un peu plus sereins. »

Philippe Burger, co-skipper d’Obportus3 (Class40) :

Nous sommes sous spi, grand-voile haute et nous glissons bien. Nous avons réussi à nous positionner un peu plus vers l’Est comme on le voulait. Le Pot au Noir se présente plutôt bien pour nous donc nous sommes ravis d’avoir enfin un peu de chance en termes de météo. Avec Olivier (Roussey), nous allons vers l’inconnu. Nous n’étions jamais descendus aussi bas en bateau. C’est donc notre premier Pot au Noir et ce sera forcément le premier équateur ! Niveau faune, une baleine est passée sous le bateau, nous avons vu quelques dauphins et quelques poissons volants. Nous avons croisé trois bateaux, mais tout cela reste classique pour une transat. Nous avons eu des bobos et des dysfonctionnements mais il n’était pas question de s’arrêter. Nous sommes bien trop contents d’être là !

Sam Manuard, co-skipper de BET 1128 :

Bonjour, ouf nous pensons bien être sortis du pot au noir ! Pour nous la zone sans vent s’est étendue sur une bande de 75 MN environ et on a mis a peu près 24 heures pour s’en extirper… au menu grosses pétoles et grosses pluies, les pluies ont abondamment rincé le bateau – qui en avait bien besoin – et les pétoles nous ont permis de mettre en place notre bout-dehors de fortune. Il est a plat-pont, en appui sur la cadène d’étai et brêlé sur le balcon et la cadène de bas-étais. Au final notre nouveau bout-dehors fait environ 60 cm de moins qu’avant et nous espérons qu’il tienne bien nos spis jusqu’a l’arrivée ! L’alizé du Sud-Est nous pousse gentiment vers le Brésil, la mer est belle et tout va bien a bord. Ciao !
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Source

Soazig Guého

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