Comme un air de vacances, le vent a franchement molli sur zone et les Minis peuvent enfin sortir la garde-robe d’été. A mesure qu’on enlève des pelures sur le bonhomme, on n’hésite pas à garnir de toile la machine. En tête de course, tout le monde infléchit progressivement sa route vers le sud. Objectif majeur, s’échapper des latitudes nord où le vent continue de mollir.

Belle opération pour Giancarlo Pedote (Prysmian) et Aymeric Belloir (Tout le Monde Chante contre le Cancer). Ils avaient été les premiers à initier le grand mouvement sur la route du sud et les voilà rejoints par la grande majorité de la flotte. Benoît Marie (benoitmarie.com) tient toujours la corde pour 6 petits milles, mais en infléchissant sa route, il s’éloigne de l’orthodromie et devrait rapidement céder de nouveau le leadership au navigateur italien. En série Simon Koster (Go 4 it) s’est calé dans le tableau arrière du leader et pointe à plus de 50 milles. Justine Mettraux (TeamWork) reste pour l’heure sur une route proche de l’orthodromie. C’est un pari risqué pour la Suissesse, compte tenu des prévisions météo qui annoncent un essoufflement de l’alizé à la latitude des Canaries.

Puerto Calero, le port des miracles
A Puerto Calero, le port se vide des premiers occupants pour en accueillir d’autres. Nicolas Boidevezi (Nature Addicts), Julien Pulvé (MEXT – ICA) et Louis Segré (Roll my Chicken) sont repartis quasiment de conserve. Rien de tel que de disposer d’un lièvre pour améliorer ses performances. Ces trois-là devraient se livrer à une course dans la course au plus grand bénéfice du trio. Ils sont encore cinq prototypes à Lanzarote : Axel Tréhin (Ty Startigenn), Eric Jézégou (Déphémérides), Stan Maslard (Groupe Sefico), Thomas Guilbaud (Planète urgence) et Robin Marais (Marcel for Ever) qui est allé s’isoler à la marina de Arrecife.
En série Renaud Mary (www.runo.fr) est reparti le mors entre les dents, imité par Pierre-François Dargnies (We-Van.com) qui a fait une escale express de douze heures règlementaires pour resserrer ses ferrures de safran qui avaient pris du jeu. D’autres sont encore à bricoler dans l’espoir de pouvoir reprendre la mer rapidement. Certains, comme Raphaëla Le Gouvello (respectocean.com), ont clairement annoncé leur intention de repartir, d’autres, échaudés par la première étape, ne sont pas aussi catégoriques. Puerto Calero est une sorte de cour des miracles où les éclopés de la descente portugaise viennent reprendre des forces et se reconstruire un moral tout neuf. Mais c’est aussi un piège potentiel où la baisse de tension, la sortie de course peuvent mettre à mal bien des déterminations.

De Rabat à Madère
D’autres n’ont pas ces états d’âme. Louis Mauffret (Solidaires) a quitté Madère en espérant avoir solutionné ses problèmes d’énergie. Le navigateur brestois n’entend pas jeter l’éponge, même s’il doit encore faire un arrêt express à Puerto Calero. De même Ludovic Méchin (Paris Texas), après un bref passage à vide, a rencontré à Rabat une chaine de solidarité incroyable qui l’a convaincu de réparer au plus vite et de reprendre la mer pour faire que son plan Finot et les couleurs de la Fondation Valerio Bruni-Tedeschi traversent la tête haute l’Atlantique. A l’arrière Diane Reid (One Girl’s Ocean Challenge) est repartie de Cascais, son indéboulonnable sourire aux lèvres.
Tous ces arrêts au stand font les affaires de quelques concurrents qui ne s’attendaient pas à se trouver à pareille fête. Annabelle Boudinot (Agro 650) peut ainsi fièrement pointer à la 7e place derrière un Michelle Zambelli (Fontanot) qui ne se privera pas, si l’occasion se présente, de faire un petit hold- up. Le tout, dans la bonne humeur, comme il se doit.

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