Faire front

© Benoit Stichelvaut/Transat BtoB

Au surf… Le vent qui est monté en puissance durant la nuit de samedi à dimanche ne devrait plus lâcher les solitaires de la Transat B to B avant l’arrivée à Lorient. Au fur et à mesure que les marins réduisent la toile, les vitesses enregistrées affolent les compteurs. Ce n’est pas la solitude glacée des mers du sud, mais les conditions de navigation ont pourtant un petit air de cousinage.

26 nœuds, record battu. A bord de MACIF, François Gabart, toujours solide leader entre Saint-Barth et Lorient, continue de s’émerveiller du potentiel de son nouveau monocoque. Malgré son statut de premier de la classe, le jeune navigateur veille toutefois à ne pas s’enflammer. L’objectif reste le même : arriver sans encombre, passer la ligne et gagner sa qualification pour le prochain Vendée Globe. Tous le répètent à l’envi : après une Transat Jacques Vabre particulièrement sollicitante pour les bateaux, l’objectif de la Transat B to B est de retrouver ses marques en solitaires, de valider certaines des modifications effectuées à bord, d’établir la liste des travaux qui alimenteront le prochain chantier hivernal.

Sous pilote à plus de vingt noeuds

Pour autant, les poursuivants de François Gabart n’ont pas abdiqué. Les quelques milles grappillés par Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) comme Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) sur le leader en témoignent. Joint à la vacation de ce midi, Jean-Pierre annonçait tout à trac, à l’issue de quelque dix minutes de conversation, que durant tout le temps de la causerie, son monocoque avait avalé plus de trois milles et demi, soit une vitesse moyenne de vingt nœuds. L’expérience est aussi un viatique pour le gros temps. A bord de PRB, Vincent Riou a pu ainsi tester une drôle de tente, dressée au dessus du cockpit, qui lui permet de manœuvrer au sec. Le navigateur bigouden goûtait ainsi le plaisir de pouvoir rester en veille sur le pont sans subir un nuage d’embruns, régler ses voiles sans être obligé d’enfiler la panoplie complète du parfait navigateur du large. Confort et sécurité sont toujours les axes de réflexion privilégiés des navigateurs.

Baston à l’horizon

Seul bémol dans ce tableau idyllique, l’incertitude dont faisaient montre certains solitaires quant à la toile du temps. Gennaker ou génois, grand-voile haute ou arisée ? C’est finalement Vincent Riou qui résumait bien le sentiment général : les conditions météorologiques actuelles imposent de faire des choix qui ne sont pas nécessaires quand le vent est, soit plus faible, soit plus fort. Au vu des prévisions pour les jours à venir, ce genre dilemme ne devrait plus être d’actualité. Plus de quarante-cinq nœuds pour la journée de mardi, une mer qui forcira progressivement pour atteindre sept à huit mètres de creux. Pire encore, l’atterrage sur le golfe de Gascogne, dans la journée de jeudi, pourrait se faire par plus de cinquante nœuds de vent. Dès lors, il s’agira avant tout de faire face…

Ils ont dit :

Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3)

« Dans l’ensemble je suis content des modifications effectuées sur mon bateau, même si on va essayer d’améliorer encore quelques points dans la perspective du prochain Vendée Globe. On a retrouvé cette nuit des belles conditions de navigation au portant. C’était assez impressionnant de voir le bateau partir dans des surfs à plus de vint nœuds. Comme on a de la lune, on arrive à voir les vagues malgré la couverture nuageuse. Ça ressemble aux mers du sud, la pression de la grande solitude qu’on connaît dans ces coins sauvages en moins. Il ne nous manque plus que quelques albatros pour s’y croire tout à fait.»

Vincent Riou (PRB)

« Tout va bien à bord. Je suis vraiment content de mon nouvel aménagement de cockpit, avec la tente que je peux monter au dessus. Auparavant, malgré la casquette, on était dans une espèce de brouillard permanent dès que le vent montait et que les vagues passaient par dessus. Là, je peux manœuvrer au sec. Pour les manœuvres de gros temps, on a tous nos petits trucs, nos petites astuces. On n’en parle pas trop, pour ne pas dévoiler nos manières de faire à la concurrence.»

François Gabart (MACIF)

«Ça va bien. J’ai battu mon record personnel à bord, 26 nœuds… Jusque là, c’était dans la Transat Jacques Vabre avec Sébastien Col où nous avions atteint plus de 25 nœuds. Maintenant pour atteindre les records de Michel (Desjoyeaux – ndr 34 nœuds), il va me falloir attendre les mers du sud. J’essaye de me reposer tant que je peux : je sais que je manque encore de l’expérience nécessaire pour me mettre dans le rouge et risquer de faire de grosses erreurs à l’occasion d’une manœuvre ou d’une autre.»

Source

Rivacom

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