La Volvo reprend ses droits

© Paul Todd/Volvo Ocean Race

Ils seront six sur la ligne de départ de la course In-Port V&A Waterfront, au Cap ce samedi (13h00 UTC). Trois concurrents ont dû se battre contre la montre pour réparer à temps ; et les trois autres voient la fin d’une courte escale après leur podium sur la première étape.

Contraints à l’abandon sur la première étape, Team Sanya, Abu Dhabi Ocean Racing et PUMA Ocean Racing powered by BERG ont travaillé sans relâche pour être prêts demain.

L’escale sud-africaine a été courte aussi pour Team Telefónica, vainqueur de la première étape, CAMPER with Emirates Team New Zealand, deuxième, et Groupama sailing team, troisième. Le temps de se reposer et de remettre les bateaux en état, et la deuxième course In-Port de cette édition 2011-12 démarrera.

Pourtant, pressés ou non, pas question pour les marins de lever le pied demain.

« J’aimerais dire que nous sommes assez intelligents pour nous calmer, » avoue le skipper de PUMA, Ken Read, « mais je ne suis pas sûr qu’on le soit. »

Au classement provisoire, Telefónica a 31 points, CAMPER 29 et Groupama 22, suivis par Abu Dhabi, 6 points, PUMA, 5, et Sanya, 3. Le vainqueur de la course In-Port prendra 6 points, le deuxième 5 et ensuite de suite jusqu’à l’unique point attribué pour la dernière place.

Ces courses côtières de moins d’une heure comptent donc pour 20 % du total des points.

« Je vais essayer de gagner cette course, » ajoute Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi. « C’est encore plus important pour nous parce que nous sommes à la traîne en termes de points et l’une des manières de revenir est d’exceller dans la course In-Port. Nous allons tout donner, oui. »

Au large du port du Cap, le parcours sera situé à l’est de la montagne de la Table si le vent souffle du sud-est. Un possible départ au portant, donc, et un parcours en L. Si le vent bascule au sud-ouest, le parcours sera déplacé à l’ouest de la baie pour éviter le dévent de la montagne. 15 noeuds sont prévus.

Abu Dhabi, Sanya et PUMA ont recommencé à naviguer hier. Abu Dhabi a dû remâter, Sanya a dû poser une nouvelle étrave et PUMA, rentré mercredi à l’aube au Cap, a également posé son nouveau mât.

Quant aux autres équipes, elles ont évidemment vérifié leur gréement et sont prêtes à reprendre la compétition.

« Nous sommes plus forts aujourd’hui qu’au départ d’Alicante, » confie Franck Cammas, le skipper français de Groupama. « Nous sommes en bonne forme en termes de préparation du bateau, et en bonne forme mentale. »

Citations :

Iker Martínez, skipper de Team Telefónica :

« La course In-Port d’Alicante n’était pas une bonne course pour nous, mais en gagnant la première étape nous avons fait de notre mieux. La première étape est très spéciale, c’est donc encore plus important. Maintenant, c’est de nouveau l’heure de l’In-Port. Et comme on l’a vu dans la première étape, c’est très important de garder le bateau en bon état. D’un côté, on veut donc aller très vite, de l’autre, on ne veut pas casser le bateau. On a hâte de faire l’In-Port. On a toujours pensé qu’être sur le podium était une bonne position pour commencer. On avait un peu peur, comme toujours avant le départ, que quelqu’un d’autre soit très rapide et qu’on n’arrive pas à le rattraper. C’est ce qui s’est passé la dernière fois avec Ericsson ou la fois d’avant avec ABN. Mais une fois en mer, on a vu qu’on était bons, et que tout le monde était proche. On a compris que cette course serait probablement serrée du début à la fin. »

Chris Nicholson, skipper de CAMPER with Emirates Team New Zealand :

« Pour être honnête, je me sens un peu pressé, mais tout le monde sera dans le même bateau. C’est un programme très serré, mais malgré toute cette tension, nous connaissons nos priorités, nous savons quelles choses sont importantes. Le bateau est en très bonne forme après un bon chantier au Cap et les équipiers se portent bien – Mike (Pammenter, numéro un) a récupéré sa dent de devant. On aimerait bien avoir plus de temps pour préparer la tactique ou la météo, mais c’est comme ça et c’est la même chose pour tout le monde. »

Franck Cammas, skipper de Groupama sailing team :

« Nous sommes en bonne forme en termes de préparation du bateau, et en bonne forme mentale. Nous allons bien et avons de bonne chance de continuer comme ça. L’ambiance sera la même qu’au départ d’Alicante, avec une première nuit très difficile pour les bateaux et les équipages, et beaucoup de vent à venir. Ce sera un autre test pour la fiabilité des bateaux, mais après la première étape et toutes ces avaries, la flotte est plus préparée et nous pouvons être plus confiants. »

Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing :

« Tout va bien – nous sommes de retour au sommet de notre forme. C’est un peu étrange puisque, même si on devrait être aussi confiants qu’au départ d’Alicante, on ne peut évidemment pas oublier le démâtage et ça va nous prendre un moment pour passer à autre chose. Nous devons taper dans de grosses vagues et reprendre confiance dans le mât et le gréement. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut forcer mais ça viendra avec le temps. On peut toujours dire qu’on devrait être plus prudents, mais notre gréement n’est pas tombé parce que nous n’étions pas prudents, et celui de PUMA non plus. Ces bateaux peuvent traverser toutes les conditions, on doit juste rester concentrés, ne pas faire d’erreur, ce qui est toujours possible, et se fier au design et à la technologie pour rester en un morceau. »

Ken Read, skipper de PUMA Ocean Racing powered by BERG :

« Je pense que ce sera une bonne thérapie pour nous. Nous devons aller courir. C’est ce que nous faisons, ce pour quoi nous sommes ici. Nous ne l’avons pas fait depuis longtemps. Je suis à 100 % effrayé parce que c’est notre dernier gréement. Nous devons marcher avant de courir. Est-ce que, comme Cendrillon, ce serait une merveilleuse histoire si on sortait et qu’on gagnait l’In-Port ? Bien sûr que oui. Mais ça va être venté et c’est facile de dire maintenant qui si on fait quelque chose de stupide et qu’on perd notre mât, la course est finie pour nous. J’aimerais dire que nous sommes assez intelligents pour nous calmer, mais je ne suis pas sûr qu’on le soit. OK, les choses n’ont pas été dans notre sens. Vous asseyez-vous en vous lamentant sur votre sort ou essayez-vous d’en tirer le meilleur parti ? En espérant avoir attiré quelques personnes supplémentaires vers notre sport à cause de ça. »

Mike Sanderson, skipper de Team Sanya :

« Je suis ébahi pour les gars qui ont réussi à réparer ce bateau en une semaine. C’est aussi bon que ça doit l’être. La partie rouillée à bord, ce sera nous ! On doit faire attention pendant cette In-Port. Je pense qu’on devra être prudents. Amener le bateau au départ de l’étape dimanche est la priorité. Honnêtement, notre objectif est de la jouer tranquille samedi pour être prêts dimanche. »

Source

Anne Massot

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