Le Fastnet, ça se mérite

© Gildas Hémon - Kérys

Une fois n’est pas coutume, la mer Celtique est d’huile depuis la nuit dernière. Les concurrents du Mini Fastnet se sont tour à tour fait piéger dans des bulles sans vent, peinant parfois à 0,5 nœud… Il y a eu des resserrements en tête de flotte puis des options, volontaires ou non, pour tenter d’échapper aux « molles ». La flotte s’est étalée d’est en ouest, avec plus ou moins de réussite.

En prototype, le duo Gahinet/Mouly (Watever-Nautipark) a bien négocié ce délicat passage, il devrait enrouler le phare du Fastnet en tête, en fin d’après-midi. En bateaux de série, Justine Mettraux et Isabelle Joschke (Teamwork) maintiennent aussi leur leadership après de grosses frayeurs au classement la nuit dernière.

Pendant plus d’une heure, la nuit dernière et à plusieurs reprises ce matin, une partie du peloton est tour à tour tombé dans des zones de totale « pétole ». Pas de vent, rien, la mer d’huile avec de-ci de-là une risée qui profite, ou pas, à un proche concurrent. Les voiles battantes, le bateau qui roule, les poulies qui claquent… Tout ça pour rien. Le bateau n’avance pas, ou si peu, et rarement sur la bonne route.
Il n’y a alors rien d’autre à faire que de garder son calme, ne jamais baisser les bras et tout tenter pour gagner le moindre petit dixième de mille vers le but. Plus facile à dire qu’à faire cependant, surtout si l’AIS (système de suivi des bateaux) a la fâcheuse idée de dévoiler que des petits copains touchent du vent et s’échappent !

Le jeu se resserre
Bref, la flotte du Mini Fastnet a passé la nuit et une bonne partie de la journée dans les griffes de l’anticyclone. Cette situation a cependant eu l’avantage de resserrer le jeu, en tête comme au cœur du peloton.

En bateaux de série, le duo féminin de Team Work (Mettraux/Joschke), complètement arrêté en début de nuit dernière, a vu ses concurrents fondre sur elles. Justine et Isabelle ont cependant réussi petit à petit à reprendre l’avantage. Elles mènent cet après-midi de deux milles devant LMS (Chaigne/Chenard).
Trois de leurs concurrents directs Damien Cloarec/Gildas Mahé (Lomig), Ian Lipinski/Charlie Pinot (Pas de futur numérique), Clément Bouyssou/Paul Mariette (No War) ont tenté une option ouest peu payante, ils sont pour l’instant relégués à 6 – 7 milles des premières.

En prototypes, c’est en revanche par l’ouest et grâce à une belle navigation que la paire Gahinet/Mouly (Watever-Nautipark) a pu conserver son leadership. Ils devancent de trois milles trois autres bateaux un peu détachés du peloton : Chasseur de prime (Bertrand/Pulvé), Roll my chicken (Segre/Raison) et Mare (Riechers/Brasseur).
Les partisans de l’option est, ont en revanche un peu perdu de terrain, à l’instar de Mécénat chirurgie cardiaque (Léopold Léger/ Léopold Léger), Teamwork (Delesne/Canevet), Prysmian (Pedote/Bourguès)…

Changement de rythme radical
Mais rien n’est joué !… car une fois le Fastnet enroulé, les Mini vont enfin retrouver leur allure de prédilection, le portant, et – bonheur – dans une brise qui va progressivement reprendre du souffle !

Les premiers concurrents devraient contourner le Fastnet en fin d’après-midi, aujourd’hui. Les marins vont alors très vite oublier les longues heures de petit temps qu’ils viennent d’endurer. Au portant, en route directe vers Douarnenez, les plaisirs de la glisse n’en seront que meilleurs !
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, ce flux de nord-ouest va prendre du coffre dès demain matin avec 15 nœuds annoncés, puis 17 à 23 nœuds l’après-midi et se renforcer encore jusqu’à 25 nœuds vendredi !

Le tempo de ce Mini Fastnet va donc radicalement changer. La descente vers la Bretagne devrait se faire façon cavalcade. Comme on dit toujours : la course est loin d’être finie !

Source

Catherine Ecarlat

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