Manche de nuit

© Gildas Hémon - Kérys

Après une dizaine d’heures de course, les premiers concurrents du Mini Fastnet sont déjà en Manche. Le duo Italo-français Pedote/Bourguès (Prysmian) a pris les commandes de la flotte des prototypes, tandis que les finistériens Cloarec/Mahé (Lomig) mènent en bateaux de série. La nuit sera calme côté météo, mais les concurrents devront eux composer avec le trafic maritime et les possibles caprices d’Éole.

Il faisait nuit encore ce lundi matin, lorsqu’ils ont enfilé leurs bottes et leurs cirés. Dès 6 heures, les 110 marins engagés sur le Mini Fastnet 2013 quittaient le ponton du Winches Club et, à 8 heures pile, ils s’élançaient vers le large sous un ciel dégagé.
Avec 15 nœuds de Nord Ouest en baie de Douarnenez et 17 nœuds au large, les concurrents poussés par le courant de marée, se sont rapidement dégagés de la Pointe Bretagne.

À coup de grandes options en proto, et de petits coups tactiques en bateaux de série, les duos ont bien bataillé pour sortir de la baie de Douarnenez.
En milieu d’après-midi, les premiers entraient déjà en Manche. Dans leur sillage, leurs poursuivants bénéficieront d’un courant favorable encore plus fort (environ 2 nœuds) pour remonter le chenal du Four et s’attaquer à leur tour à leur transmanche « aller ».

En prototype, un groupe de quatre bateaux a déjà un peu creusé l’écart. En tête de flotte et bien qu’il soit au près et dans du médium : le Prysmian de Giancarlo Pedote et Laurent Bourguès. Il est talonné par deux paires de gros bras bord à bord : Maslard/Marette (Groupe Sefico) et Gahinet/Mouly (Watever – Nautipark). Juste derrière, à moins d’un mille des leaders, Jorg Riechers/Pierre Brasseur (Mare).

À un gros mille derrière, une meute, un brin moins rapide, s’accroche à leurs sillages… Le dernier prototype est pour le moment à une petite heure de navigation.

En bateaux de série, la tête de flotte est un peu plus regroupée, mais quatre bateaux ont, là aussi, pris un léger avantage. En tête de file, Damien Cloarec/Gildas Mahé (Lomig) avec, à leurs trousses, le duo féminin Mettraux/Joschke (Teamwork). Davy Beaudart/Simon Koster (GO4IT) et Antoine Guillou/Julien Marcelet (Région Nord Pas de Calais) complètent ce quatuor. La tête du peloton n’est qu’à un demi-mil le…

Bien négocier Wolf Rock
L’ensemble de la flotte de ce Mini Fastnet a entamé la traversée de la Manche en milieu d’après-midi dans une brise faiblissante. Il n’y aura pas de grandes options stratégiques à mettre en place pour rallier le phare de Wolf Rock situé à la pointe ouest de l’Angleterre. Au près, les marins vont surtout jouer les placements par rapport aux concurrents directs et aux oscillations du vent.
Et, surtout, à l’approche des Scilly, il leur faudra bien anticiper le contournement des « DST » (Dispositif de Séparation de Trafic dans les zones de trafic maritime très dense) où ils ne doivent pas pointer le bout de leur étrave sous peine de disqualification.

Nuit cérébrale
Concentration et réflexion sont donc au programme de cette première nuit de course. Les petits airs imposent d’optimiser en permanence les réglages. Il faudra aussi bien sûr veiller aux cargos et porte-containers qui sillonnent la zone à plus de 20 nœuds et, enfin, bien réfléchir à la meilleure des façons d’enrouler Wolf Rock.
Au petit jour, demain, les concurrents auront cette fois la mer d’Irlande à négocier, mais c’est une autre histoire…

Source

Catherine Ecarlat

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