Du vent pour un départ tambour battant !

© Bruno Bouvry / Record SNSM

C’était annoncé, et cela n’a pas raté : le départ du 9è Record SNSM a offert un spectacle superbe e dimanche. Après un passage des écluses en fanfare comme le veut la tradition à Saint-Nazaire, à 18h, les voiliers en lice se sont élancés tambour battant, dans un flux de nord-ouest de 25-30 noeuds et une mer formée. Pour ne rien gâcher le soleil était aussi de la partie pour saluer les équipages qui vont composer avec des conditions variées, les vents devant mollir et la mer s’assagir au fil des heures…

Du vent, de la mer… et le rayons du soleil suffisamment généreux pour percer la grisaille persistante de ces derniers jours. Ce dimanche à Saint-Nazaire, tous les ingrédients étaient réunis pour que le départ du Record SNSM tienne toutes ses promesses. Une nouvelle fois, une neuvième fois, la magie de ce rendez-vous annuel rassembant les plus grandes figures de la course au large et de sympathiques visages amateurs a largement opéré.

Batucada sur la plage

C’est dans un flux de nord-ouest de 25-30 noeuds et une bonne houle que le coup de canon a été donné avec un peu de retard, à 18 heures pour les plus grandes unités, en raison de la présence de deux pétroliers croisant sur la zone de départ. Dans le même temps, portés par la musique entraînante d’une batucada, les régatiers de voile légère et rameurs s’élançaient aussi pour disputer leur tout premier Record SNSM le long de la plage, sur des tracés adaptés aux conditions météo et aux types de support (dériveur, kayak, aviron, paddle).

Coque en l’air au large

Du côté de la jetée Est, comme promis, les plus grands coursiers océaniques réunis sur les eaux de l’Estuaire en ont jeté plein les yeux du public massé sur les digues. Les maxi-multicoques Banque Populaire VII, mené par l’équipage de Bertrand Pacé, et Sodebo, skippé par Thomas Coville se sont élancés la coque au vent en l’air pour très vite prendre la poudre d’escampette. Les deux voiliers du Vendée Globe, Macif et Cheminées Poujoulat, n’étaient pas en reste pour assurer le spectacle, les honneurs de la ligne revenant à François Gabart associé à Alessandro di Benedetto, l’autre héros de la grande giration planétaire en solitaire réputé pour son inaltérable plaisir de naviguer.
A 18h20, les autres voiliers, Class40, HN et IRC entraient dans la danse sur un tempo relévé dans des conditions de vent musclées qui doivent vite s’atténuer.

Premières arrivées dans 24 heures

Au briefing météo ce dimanche matin, Dominic Vittet, le météorologue du Record SNSM plantait le décor et annonçait la couleur de ce 9è Record SNSM. La dépression, centrée sur les îles britanniques, encore active ce dimanche doit progressivement se combler sous l’influence de l’anticyclone des Açores. Cette zone de hautes pressions est attendue pour prendre ses quartiers sur la façade Atlantique à partir de demain, encourageant l’installation du petit temps. Le vent doit ainsi progressivement mollir au fil des heures : 20 nœuds à minuit, 16-17 nœuds à 4h et 13-14 nœuds à 8h. Cette tendance se poursuivra toute la journée de lundi. D’après les dernières prévisions, après 24 heures de course environ, les premières arrivées des différentes flottes des voiliers composant les rangs de la course annuelle disputée pour associer sport et bonne humeur en l’honneur des sauveteurs en mer animeront les quais de Saint-Nazaire.

Ils ont dit

Michel Desjoyeaux, parrain du Record SNSM, qui vient de défendre une belle 7è place sur la Solitaire du Figaro :

« Je suis bien sûr décu de ne pas être au départ avec toute l’équipe du Record et la SNSM, mais j’avais une vraie bonne excuse ! Je souhaite à tous les équipages de vivre une belle course. Je les remercie d’être là pour soutenir les sauveteurs sur lesquels tous les gens de mer peuvent compter. Au-delà du gilet, cette épreuve, particulièrement bien encadrée par la SNSM, est une belle occasion de montrer qu’il faut toujours prendre la météo avant de partir, et qu’il est nécessaire de naviguer dans des conditions de brise pour apprendre à ne pas avoir peur, et à ne pas surestimer ses capacités. »

Sébastien Rogues, skipper du Class40 GDF-SUEZ :

« Le bateau est prêt et l’équipage affûté. Cela s’annonce un peu sport au départ, mais les gilets, les longes et les harnais sont déjà sortis. Dans ces cas là, même dans un contexte de compétition, il faut savoir rester très vigilant dans l’exécution des manoeuvres et ne pas se précipiter. La course s’annonce belle et passionnante, et nous avons hâte d’en découdre, notamment face à Campagne de France (Halvard Mabire et Miranda Meron). »

Alain Delhumeau, skipper du Multi50 Rayon Vert :

 » Je m’apprête à partir, et je passe toujours un petit moment seul à bord pour me concentrer sur la navigation. Je suis marin-pêcheur, j’ai l’habitude des coups de vent, je n’ai donc pas d’éppréhensions particulières. J’ai aussi forcément beaucoup de respect pour la SNSM et tous les sauveteurs bénévoles qui n’hésitent pas à risquer leur peau pour aller sauver celle des autres, chapeau ! C’est avec beaucoup de plaisir que je suis présent ici avec mon fils. Nous avons à coeur de naviguer propre, de naviguer bien en leur honneur. »

Source

Le Record SNSM

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