Spi acrobatique au large d’Ortegal

© Alexis Courcoux

Le vent a bien fraîchi aux premières lueurs du jour et c’est maintenant avec un bon 30/35 noeuds d’Est-nord-Est que la flotte, emmenée par Yann Eliès, cavale sous spi à plus de 12 noeuds de moyenne, au large du cap Ortegal. Une navigation très humide et particulièrement délicate sous spi, au milieu des bateaux de pêche.

Peu de skippers ont répondu ce matin à la vacation radio. Et pour cause, c’est sur le fil du rasoir, dans des surfs à plus de 16 nœuds, qu’ils progressent autour de la pointe occidentale de la péninsule ibérique. Au lever du jour, les appels à la direction de course pour annoncer départs au tas et spis explosés étaient légion. Amaiur Alfaro (Région Aquitaine Atelier de France) n’a plus de pilote automatique principal et s’est fait un gros départ à l’abattée, spi dans l’eau, désormais en lambeaux. Il est actuellement en fuite pour tenter de résoudre tous ses problèmes. Gilles Le Baud (Carnac Thalasso et Spa) s’est fait quelques petites frayeurs avec des bateaux de pêche et progresse sous voilure réduite. Henry Bomby (Rockfish) n’a plus de grand spi. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), pointé ce matin en 2e position, a le sien entortillé autour de l’étai. Et ce n’est qu’une petite partie de la liste.

Cette navigation très sportive va encore perdurer quelques heures, au moins jusqu’au passage du cap Finisterre, avant une accalmie prévue plus tard le long des côtes espagnoles. Dans ces conditions, la stratégie est mise de côté. La priorité est avant tout de préserver le matériel et notamment ses voiles de portant. Car c’est peut-être là-dessus que se jouera le résultat de cette première étape mercredi soir à Porto.

Ils ont dit :

Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham) – 29ème au classement de 5h :

« Je ne vais peut-être pas rester très lontemps parce qu’on a encore 35 nœuds de vent. Je viens de croiser un bateau qui n’est pas de la course, il y a des pêcheurs un peu partout… Il faut être vigilant et je n’ai pas de carto à l’extérieur donc je ne vais pas rester longtemps. Actuellement je suis sous petit spi, je suis à la barre en permanence, c’est pour ça que ce n’est pas terrible… »

Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) -15ème au classement de 5h

 : « Je suis à 18 nœuds, ça envoie, ça envoie. On a actuellement 35 nœuds, c’est super chaud, il y a pas mal de bateaux. Il faut faire gaffe avec le bateau. Avec des alllures portantes vite comme ça, on n’est pas très manoeuvrable. On n’a pas trop d’échappatoires en angle et en direct pour éviter les bateaux donc c’est super tendu !
Hier j’ai bien dormi, c’était des conditions où il fallait se reposer pour attaquer maintenant les prochaines heures. Il faut profiter de cette session de brises, après on va en quelques sortes se cacher dans le cap Finisterre donc on sera déventé, on n’aura plus de vent, il faut donc en profiter maintenant. Je ne suis pas vraiment content de ma position, je n’avançais pas, j’ai heurté un truc dans l’étrave, un gros bout de bois, j’ai un peu abimé le bateau… Mais là je rattrape un peu c’est déjà ça ! »

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RivaCom

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