En rang, sous spi

© Alexis Courcoux

La course de vitesse au portant est lancée au milieu des dauphins du golfe de Gascogne. Depuis 18h05 hier, dans le sillage de Jérémie Beyou (Maître Coq), premier à la marque Radio France, après une descente de la Gironde très rythmée au près, les 41 Figaro Bénéteau naviguent en pleine mer. Sur l’eau bleue. Les marins ont passé la nuit sous spi sous une voûte étoilée, dans un vent de nord-est d’une quinzaine de nÅ“uds, ballotés par une houle croisée qui a parfois rendu les spis difficiles à tenir. Hier, dans les à-coups des vagues, certains ont même déchiré leur grande bulle : Jean Pierre Nicol (Bernard Controls) et Louis Maurice Tannyères (Joanna) entre autres.

Groupée en distance au but, la flotte qui progresse à 8/9 nœuds de moyenne, s’est étalée latéralement sur plus de 8 milles. Au Nord, Jean Pierre Nicol qui n’a pas eu d’autre choix que de lofer en l’absence de son grand spi, ou encore Thomas Ruyant (Destination Dunkerque). Au sud, Yann Eliès (Groupe Quéquiner Leucémie Espoir) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) qui ont souhaité garder de la vitesse hier dans un vent refusant. Au centre, emmenés de quelques dizaines de mètres par Jérémie Beyou, Michel Desjoyeaux (TBS), Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) et Vincent Biarnès (Prati’Bûches) naviguent à vue.
Chacun espère que son petit décalage lui permettra d’avancer plus vite que le voisin. Car pour l’instant, tout est affaire de vitesse dans le golfe de Gascogne. Les nuits y sont courtes en ce mois de juin. Ce qui n’a pas empêché les solitaires d’enchaîner quelques siestes dans ces conditions de navigation plutôt stables.

Des nouvelles de Simon Troël

Le skipper des Recycleurs Bretons qui s’était échoué hier lors de la descente de la Gironde est reparti dans la soirée. Il ferme désormais la marche, 54 milles derrière Louis Maurice Tannyères (Joanna). Joint par la direction de course, Simon a indiqué qu’il allait bien. Il a dormi toute la nuit pour se remettre de ses émotions.

Ils ont dit :

Michel Desjoyeaux (TBS) – 2ème au classement de 5 heures :

« Parfois on est inspiré… Le départ était catastrophique mais j’ai osé aller un peu plus près des côtes à chaque fois et ça a payé. Du coup ça m’a permis de bien revenir dans le match. J’ai même failli m’arrêter comme Simon (Troël – Les Recycleurs bretons) ; à un moment je me suis planté dans la vase pendant le virement de bord. Heureusement le bateau avait fini de tourner et je suis reparti. C’était un peu chaud ! J’ai du perdre 50 mètres dans la bagarre. A la fin, j’étais dans le groupe de 4/5 et quand le vent est rentré dans le Nord Nord/Est un peu avant Royan, j’ai eu un peu de bol, j’étais du bon côté ».

Paul Meihlat (Skipper Macif 2011) – 3ème au classement de 5 heures :

 » Ca se passe super bien. On a le vent dans le bon sens parce qu’on est sous spi et c’est plutôt agréable. Les conditions sont assez stables, on a pu se reposer donc tout va bien. En quittant l’estuaire c’était un peu compliqué, avec des conditions dans lesquelles on a un peu peur de déchirer les spis dans la houle de face. Hier, il y avait du public partout sur les berges donc c’était très sympa. J’ai pris un bon départ, du coup j’étais devant. C’est sûr que ça fait toujours plaisir. On s’est bien bagarré avec Jérémie (Beyou-Maître Coq). On a eu une grosse bascule de vent très brutale au milieu de l’estuaire qui a permis à Mich (Michel Desjoyeaux – TBS) et à Adrien (Hardy – Agir Recouvrement) de repasser. Depuis qu’on est sorti les conditions sont stables. On fait marcher pleine vitesse vers le cap Finisterre. Je suis juste à côte de TBS et Maître Coq, on est situé à peu près en milieu de flotte pour l’instant. Le vent devrait adonner au fur et à mesure, on va se retrouver plein vent arrière, avec en fin de journée éventuellement les premiers empannages. Il va falloir surveiller tout ça, refait un petit point sur les routages. Je pense qu’on va pouvoir bien se reposer sur le début de course parce que la fin ne va pas être facile ».

Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie espoir) – 5ème au classement de 5 heures:

« Je venais juste de mettre un bonnet et une veste pour aller me coucher. Les conditions sont quand même assez tranquilles et on en profite bien. La Lune s’est levée il y a une heure ou deux. C’est une nuit qui prend fin parce que le soleil est déjà entrain de se lever. Ca fait partie des bonnes surprises parce qu’on va avoir des nuits assez courtes. Jean-Yves Bernot avait dit :  » à la sortie de l’estuaire il faut aller vite avec une latitude de 15/20° de chaque côté de la route directe « . Quand le vent a refusé j’ai essayé de garder le spi pour continuer à aller vite, ce qui m’a amené à être un peu dans le Sud des premiers. Mais l’objectif n’est pas un positionnement particulier mais de continuer à aller vite en attendant que le vent adonne, ce qui est quasiment le cas maintenant ».

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RivaCom

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