Les écarts se resserrent …

© Alexis Courcoux

Alors qu’ils continuent de cavaler à bonne vitesse grâce à un flux de nord-ouest d’une quinzaine de noeuds, les sudistes commencent à sentir le vent adonner tout doucement. En conséquence, d’ici peu, les VMG (vitesses de rapprochement au but) vont augmenter mais surtout, les premiers écarts en latéral vont se créer et ainsi ouvrir davantage le jeu. En attendant, la course de vitesse se poursuit et les distances avec les deux concurrents au nord se réduisent considérablement.

Toujours sous l’influence d’un régime d’alizés avec des vents de nord-est d’une quinzaine de nœuds, les sudistes continuent d’avaler les milles à bonne vitesse. « On avance à plus de 9 nœuds de moyenne. C’est plutôt agréable. En début de nuit, c’était encore assez instable mais depuis quelques heures, c’est mieux établi, la mer est aussi plus calme. Le bateau est bien calé. C’est sympa » annonçait Gildas Morvan, ce matin à 5 heures, lors de la vacation. Le skipper de Cercle Vert a allongé la foulée depuis hier. Non seulement, il a accentué son avance sur Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) de onze milles entre le pointage d’hier à 5 heures et celui d’aujourd’hui à la même heure, mais il a aussi réduit légèrement son retard sur Erwan Tabarly. Toujours installé aux commandes de la flotte, le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer n’a cependant pas trop d’inquiétude à avoir. Pas dans l’immédiat en tous les cas puisque les solitaires n’ont toujours pas d’autre choix que de rester alignés dans son axe. Pour l’instant, seul Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) – qui compte aujourd’hui plus de 100 milles de retard – tente un petit décalage dans le nord. Reste que progressivement, dans les heures et les jours qui viennent, le vent va adonner. En prenant ainsi de la droite, il va à la fois permettre aux concurrents de faire une route plus directe sur la Martinique mais il va également ouvrir le jeu. « Une fois que le vent sera établi à l’est, il y aura des occasions d’empanner, des coups à jouer », prédit Erwan Tabarly. Son de cloche identique du côté du géant de Landéda : « ça va clairement commencer à attaquer, donc on surveille ». On surveille les adversaires, évidement, mais aussi les fichiers météo. A bord des Figaro Bénéteau 2, les stratégies s’affinent. « Les modèles aujourd’hui s’accordent. Les choses se précisent » souligne le skipper de Cercle Vert. A l’inverse, dans le nord-ouest, la situation n’est pas très claire pour Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) et Arnaud Godart Philippe (Régates Sénonaises). La bonne nouvelle, cependant, c’est qu’elle est plutôt en leur faveur en ce moment. « Depuis hier, nous avons généralement plus de vent que ce qui est prévu » constate le Lorientais, pas mécontent d’être en avance sur ses routages. Pour l’heure, il est obligé de se décaler dans l’est pour éviter de passer trop près de l’anticyclone mais parvient à conserver entre 6 et 8 nœuds de vent et espère que ça dure. Mais dans tous les cas, il le sait, les écarts avec les sudistes vous continuer de se réduire. Dans la journée, on devrait même voir Erwan Tabarly s’emparer de la première place au classement général.

Ils ont dit :

Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) :
« Je suis sous spi dans une belle nuit étoilée toute calme et ça se passe bien. Là, j’ai empanné il y a deux heures. Hier, en début de nuit j’avais beaucoup plus de vent que prévu, c’est bon à prendre. Depuis 2 ou 3 heures ça a molli un peu, j’ai 8 nœuds de vent, je mets un peu d’angle pour garder de la vitesse. Je devrais empanner de nouveau d’ici une heure et demie. Je me décale un peu dans l’est car je dois faire en sorte de m’éloigner de l’anticyclone, pour ne pas me retrouver dans moins de vent. Arnaud est avec moi mais j’ai l’impression de faire la course avec seulement mes routages. Comme nous avons plus de vent que prévu, pour une fois, j’ai pris de l’avance sur mes routages. Là, j’ai 8 ou 9 milles d’avance sur mes deux routages. C’est vraiment bien. Si ça continue ainsi, l’avance sera de plus en plus grande et cela changerait la donne. Ca me ferait gagner beaucoup de distance. Depuis le début, les deux modèles nous donnent à peu près la même chose. On devrait passer en dessous de l’anticyclone et on devrait en voir le bout demain, en fin de journée. Nous devrions être passés de l’autre côté. Les prévisions que j’ai pour la suite sont similaires à ce que j’ai là maintenant. Nous sommes sous spi et même si, il y peu de vent, on avance quand même. J’ai la forme, le fait d’avoir retrouvé le soleil, des conditions dans lesquelles le bateau est à plat, ça me redonne la pêche. Nous sommes presque à mi-course, je suis heureux d’être en mer. On va vraiment commencer à attaquer la transat ! »

Erwan Tabarly (Armor Lux – Comptoir de la Mer) :
« Cette nuit, j’ai été un peu moins rapide que Cercle Vert mais ça avance quand même encore. Ca a été beaucoup plus tranquille que la nuit d’avant où j’avais barré tout le temps. J’en ai profité pour me reposer. Les conditions étaient bonnes, sous pilote ça avance tout seul. Je suis sur des moyennes de 9 nœuds. Je fais des siestes. Je me réveille toutes les 30 à 40 minutes selon le vent afin de régler le bateau. Là, j’ai 15 nœuds de vent. Je ne vois pas trop d’empannage à faire dans les prochains jours. Le vent va continuer à adonner. Au niveau de la trajectoire, on va gagner de plus en plus dans l’ouest et moins dans le sud. On va suivre le vent et ce sera pareil pour tous les bateaux. Quand le vent sera à l’est, il y aura peut-être des occasions d’empanner et des ouvertures dans le jeu. Très sincèrement, je ne regarde pas trop les autres bateaux. Je fais ma route. »

Gildas Morvan (Cercle Vert) :
« Ca se passe bien. C’est plutôt agréable. Au début de nuit, le vent était quand même très changeant. De temps en temps, il allait à gauche, à droite, il basculait … c’était vraiment pénible. Ensuite ça s’est établi. A présent, la mer est plate et le vent est assez régulier. C’est très agréable car quand nous sommes partis d’Afrique, on a eu de la mer désordonnée et du vent fort. Maintenant, on peut dormir et faire des grosses siestes car le bonhomme était un peu fatigué de sa première semaine. Ca adonne tout doucement. D’ici quelques heures, nous serons en VMG pure, route droit devant. C’est intéressant car on fait un mix de tout : on barre quand il faut barrer puis on se met sous pilote quand c’est possible et on se repose parce qu’il faut bien des neurones pour réfléchir à la suite. Je regarde derrière mais ils sont un petit peu loin. Je surveille tout de même car il va y avoir des décalages et ça va commencer à attaquer. Les gars dans le nord vont avoir eux, du mal à redescendre. »

Source

Rivacom

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