Un début de course viril

La météo, comme par magie, sera clémente demain pour le départ de la Transat Bretagne-Martinique. Mais rapidement, dans la nuit de dimanche à lundi, les quinze marins vont devoir composer avec un fort vent d’ouest de 35 noeuds, rythmé par de violentes rafales à 50… De quoi rentrer de suite dans le vif du sujet.

Dans le jargon maritime, on dit d’un fort coup de vent que c’est la baston. De la baston, il va y en avoir sur le début de La Transat Bretagne – Martinique. Au programme, météo musclée avec une mer agitée, un vent fort et irrégulier. Les figaristes vont probablement faire le gros dos pour ne rien casser et préserver leur monture. Et pourtant, demain, la journée promet d’être plutôt belle. Le top départ sera donné depuis La Recouvrance par François Cuillandre, maire de Brest et Karine Roy-Camille, Présidente du Comité martiniquais du Tourisme, dans des conditions idéales (12-15 nœuds de vent d’ouest) malgré un temps instable, mélange d’averses et d’éclaircies. De quoi faire le bonheur des photographes…. Les solitaires, avant de laisser la rade de Brest dans leur sillage, devront effectuer un parcours comprenant deux passages devant la digue pour faire le spectacle devant un public brestois passionné de courses à la voile.
Pas le temps de s’amariner, les concurrents vont rencontrer dès dimanche soir une forte dégradation. Au menu : vent de nord-ouest instable de 35 à 50 nœuds sous les grains, mer agitée à forte. Plus proche du viril que du temps de demoiselle…

Lundi et mardi, le vent s’orientera vers l’ouest et donnera un petit répit d’une douzaine d’heures aux skippers (20 nœuds, rafales à 35), avant de reprendre des forces, mais cette fois-ci dans la mauvaise direction. C’est dans le nez que les Figaro Bénéteau vont devoir affronter une nouvelle dépression de sud-ouest générant une grosse mer. Plantage de pieux assuré… « Le mois de mars, c’est encore l’hiver, et le train des dépressions reste bien actif et situé très au sud. C’est une situation classique, quelque part il fallait s’y attendre » explique Cyrille Duchesne, de Météo Consult.

Un début de course compliqué pour les quinze marins de la Transat Bretagne-Martinique d’autant qu’il va falloir faire rapidement des choix tactiques. A la veille du départ, l’heure est à l’étude de la météo et de la meilleure route à faire. Il va y avoir du sport !

Ils ont dit :

Adrien Hardy (Agir Recouvrement)

« La météo annoncée est musclée. Aujourd’hui, veille de départ, il y a donc un peu plus de stress qu’à la normale. L’avantage, c’est que l’on va vite rentrer dans le vif du sujet. Les quatre-cinq premiers jours vont être primordiaux. Ce sera important d’arriver à sortir beaucoup d’énergie sur cette première partie.»

Yoann Richomme (DLBC – Module Création)

« Ca augmente un petit peu le niveau de stress mais je suis confiant. Le fait que de la brise soit annoncée ne m’affecte pas énormément. Pour ce qui est de la décision de trajectoire, elle devrait se faire dès demain soir. On ne va donc pas tergiverser trop longtemps. Ce qui est certain, c’est que si quelqu’un décide de passer par les Açores, on ne le reverra pas avant l’arrivée. C’est donc assez tranché comme choix. »

Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) :

« Les routages ces derniers jours faisaient un peu peur car beaucoup de modèles faisaient partir au nord et ne faisaient pas mettre le spi avant le 1er avril ! Depuis ce matin, a priori, c’est plutôt sud. C’est mieux, c’est sûr, mais peu importe au fond. Je suis content d’être là. Je suis super épanoui, j’ai envie de m’éclater. »

Gildas Morvan (Cercle Vert) :

« Jusqu’à hier, on partait pour un départ assez calme, dans le talweg. L’entame était donc tranquille, ce qui laissait le temps de s’amariner avant d’attaquer le dur. Là, selon les derniers fichiers météo, on sait que ça va être la jungle dès le départ et qu’il va donc falloir se mettre rapidement dedans. Ce ne sera pas paisible. Au contraire, ce sera sanguinolent d’entrée de jeu. Au large de l’Espagne, on va prendre cher. Il y a carrément un mur de sud-ouest fort à franchir. Trente nœuds fichier, ce n’est pas rien ! On va se retrouver sous solent avec deux ris dans la GV. La mer va être dure. Depuis quelques jours, ça ne mollit pas donc au large, ça risque d’être croisé, atroce. Il faut juste ne pas déchirer, ne pas casser. Parfois, ce genre de scénario permet de faire un peu le break. »

Source

Rivacom

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