François Gabart en position de plus en plus favorable

© Dominique Wavre / Mirabaud

Avec 250 milles d’avance sur son plus proche poursuivant à moins de 4000 milles de l’arrivée, François Gabart (MACIF) se positionne comme un prétendant de plus en plus crédible à la couronne de Michel Desjoyeaux. Et pourtant, dans son sillage, personne n’a encore véritablement abdiqué.

Ce n’est pas encore l’heure de la reconquête, mais pour le moins Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) et Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) peuvent se dire qu’ils ont enfin stoppé l’hémorragie. Les milles ne s’amoncellent plus dans l’escarcelle du leader et l’espoir peut enfin renaître. Même Alex Thomson (Hugo Boss), malgré une position plus défavorable dans l’ouest de ses deux rivaux immédiats peut encore nourrir quelques espoirs.

L’équateur dans deux jours

François Gabart file allègrement sur l’autoroute des alizés de l‘hémisphère sud et devrait atteindre l’équateur dans la journée de mardi 15. Il lui restera alors à rallier les Sables d’Olonne. Si l’on tient compte du temps mis par Michel Desjoyeaux lors de la dernière édition, un peu plus de douze jours, il pourrait rallier la ligne d’arrivée dans la journée du 27 janvier. Mais il faudra attendre le passage du pot au noir, situé légèrement au nord de l’équateur, pour avoir une meilleure estimation de la date d’arrivée des premiers. En 2009, le futur vainqueur avait traversé cette fameuse Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) sans coup férir. Pour l’heure, la situation n’est pas des plus simples dans l’Atlantique Nord, entre les possibles ruptures d’alizés et le positionnement de l’anticyclone des Açores. Dès lors, on conçoit que les marins restent d’une grande prudence dans leurs prévisions : la voie pour passer, sans avoir à faire le grand tour par l’ouest, semble pour l’heure, fort étroite.

Poursuivants à l’affut

D’Armel Le Cléac’h à Alex Thomson, le trio des poursuivants se dit que ce sera peut-être l’opportunité de recoller au skipper de MACIF, auteur d’un sans faute dans sa lecture de l’Atlantique Sud. Mais d’autres navigateurs peuvent espérer un resserrement des positions dans les heures à venir. Mike Golding (Gamesa) recolle ainsi petit à petit Jean Le Cam (SynerCiel) et pourrait revenir au contact à la faveur d’une zone de faible gradient à franchir. De même les trois mousquetaires Dominique Wavre (Mirabaud), Arnaud Boissières (AKENA Vérandas) et Javier Sanso (ACCIONA 100% EcoPowered) devraient aussi grignoter une bonne partie de leur retard sur le duo franco-britannique. Le navigateur espagnol tente un coup, en persistant sur une route très à l’est, quand ses deux adversaires directs ont choisi de se recentrer.

Le Pacifique se vide

Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) demain, Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) après-demain, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) dans trois à quatre jours : le 17 janvier, plus aucun bateau ne devrait naviguer encore dans le Pacifique. Le navigateur italien devrait donc passer le cap Horn après environ 68 jours de course, ce qui met sa performance, à un jour près, au niveau de celle d’Arnaud Boissières sur le même bateau en 2009. Arnaud avait fini à l’époque septième du Vendée Globe. S’il fallait encore une preuve de l’excellent niveau de cette édition, les temps de références des derniers, tout autant que les performances des premiers, témoignent bien du rythme maintenu par tous les solitaires de cette édition 2012-2013.

Classement au 13/01 – 16h00

  1. François Gabart
    [ MACIF ]
    à 3882,3 milles de l’arrivée
  2. Armel Le Cléac’h
    [Banque Populaire]
    à 249,7 milles du leader
  3. Jean Pierre Dick
    [ Virbac-Paprec 3 ]
    à 645 milles du leader
  4. Alex Thomson
    [ Hugo Boss ]
    à 735,9 milles du leader
  5. Jean Le Cam
    [ SynerCiel ]
    à 1730,8 milles du leader

Ils ont dit

Alex Thomson (GBR, HUGO BOSS)

Ça va, je suis plutôt en forme. Mes batteries sont chargées à 100%, ce qui est quasiment un miracle. Il va y avoir un ralentissement pour tous les bateaux quand on arrivera au pot au noir qui, je l’espère, ne sera pas trop dur avec nous. Normalement, à cette période de l’année, ça reste raisonnable. Ensuite les bateaux vont pouvoir accélérer et après ça, je pense qu’il va y avoir une petite compression. L’étape suivante, ce sera l’anticyclone des Açores et là, je pense que ce sera ma dernière chance de recoller au groupe de devant. On verra bien comment je m’en sors à ce moment-là. J’ai pu passer quelques coups de fil hier soir mais c’était assez compliqué de parler à mon fils Oscar.

Jean-Pierre Dick (FRA, Virbac-Paprec 3)

(Sur son état physique) Je suis en bonne santé. La condition physique est là mais il y a de la fatigue. Ce n’est pas facile de juger notre état de forme. On a utilisé pas mal d’adrénaline depuis le début, donc on est peut-être un peu moins alerte. Mais je n’ai pas de souci physique majeur à part quelques chocs. C’est étonnant d’ailleurs qu’il n’y ait pas de blessé sur la course, car c’est quand même mouvementé par moments. Ça montre que les marins du Vendée sont prudents. (Sur le classement) En ce qui concerne Alex, il est bien sous le vent. Je vais avoir une capacité d’accélération supérieure à lui, donc à moi de bien gérer. Avec Armel, il faut que j’arrête un peu l’hémorragie. Il y a un écart de vitesse assez conséquent avec la tête mais l’élastique va se détendre. Au pot au noir, il va y avoir moins de vent pour François et ça va permettre aux bateaux de derrière de revenir.

Jean Le Cam (FRA, SynerCiel)

(Au niveau de sa condition physique) On a la chance de vivre dans des endroits sans trop de microbes. Je suis en forme, physiquement, c’est nickel même si mentalement je ne sais pas trop où j’en suis (rires). Je sens quand même ma côte depuis la Nouvelle-Zélande. Je ne sais toujours pas si elle est fêlée mais ça met du temps à se réparer. Mais c’est juste une légère douleur, il n’y a pas mort d’homme. (Au niveau des conditions climatiques) En ce moment, c’est top ! Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Je suis en t-shirt à l’intérieur et si je veux m’exposer au vent, je mettrai peut-être une légère polaire. C’est nickel, je ne peux pas dire autre chose. (Sur le confort) Au niveau des bateaux, on ne peut pas parler de confort. Quand tu es dans le sud, que tout est humide et que tu mets un peu de chauffage par exemple, on ne peut pas parler réellement de chauffage, c’est juste un minimum.

Source

Liliane Fretté Communication

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