Duel dans le détroit de Le Maire

© Jean-Marie Liot / DPPI

Pour échapper aux icebergs, les deux leaders, qui ont franchit le cap Horn hier soir avec 1h15 d’écart, ont choisi l’option du détroit de Le Maire. Entre l’île des Etats et la terre de Feu, François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) se sont livrés à une série d’empannages cette nuit dans un couloir large de 16 milles. Derrière, Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) devrait doubler le cap Horn dans une vingtaine d’heures. Ses poursuivants, poussés par un vent soutenu, n’ont qu’un seul mot d’ordre : se rapprocher le plus vite possible du cap mythique.

« Quand on aura passé tous ces morceaux de glace, dans un peu moins de 150 milles, ce sera la délivrance » avouait Armel le Cléac’h (Banque Populaire) hier soir au moment de son passage du Horn à 20h35 (heure française). Les deux skippers de tête ont vécu cette nuit un mélange de joie et de stress : doubler le cap qui signifie route retour, et naviguer dans un endroit mal pavé et envahit de glaçons. Pas de quoi fanfaronner. Ils ont donc tous les deux fait le choix du détroit de Le Maire plutôt que de continuer vers l’est. Une option qui leur permet d’éviter les glaces situées justement à l’est du cap Horn et au sud de l’île des Etats. Nuit blanche et mouvementée pour les deux marins cap-horniers qui ont du effectuer plusieurs empannages. Quand on sait qu’il faut matosser, manoeuvrer sur le pont, choquer les écoutes, border, seul et sans visibilité, chaque changement de bord est un travail de titan ! Ce matin, ils sont proches de la sortie du détroit. Autant dire que la stratégie pour entamer la remontée de l’Atlantique Sud est déjà en place. Continuer plein nord et laisser les Malouines à tribord ? Se décaler légèrement vers l’est, Malouines à bâbord ? Entre une dépression et un anticyclone, il va falloir trouver un passage. La course entre les deux jeunes marins (actuellement à 12 milles d’écart) devrait déchaîner les passions…

Bientôt le Horn pour les poursuivants

Le bateau bleu se rapproche de la longitude du cap Horn qu’il devrait atteindre dans une vingtaine d’heures, la nuit prochaine donc. Pointé à 17 nœuds ce matin au classement de 4 heures, Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) est impatient mais affiche tout de même un retard de 440 milles sur les bateaux de tête. Mais, comme il le dit : « tout peut se jouer dans la remontée de l’Atlantique, la course n’est pas finie ! ». Dans son sillage, 420 milles dans son tableau arrière, Alex Thomson (Hugo Boss) pied au plancher déboule en ligne droite vers la cap poussé par 30 noeuds de vent. Le skipper anglais affiche la plus grande distance parcourue ces dernières 24 heures : 457,4 milles. Le Horn est à 776 milles de son étrave, il le devrait le doubler dans deux jours. Jean Le Cam (Synerciel) vise la porte Pacifique Est à 475 milles. Il navigue par un bon flux de sud-ouest de 25 nœuds. Il devrait valider la porte au moment même où Jean-Pierre Dick doublera le cap mythique ! Derrière ça pousse. Depuis plusieurs jours un nouveau trio s’offre une régate dans la course : Mike Golding (Gamesa) devance Dominique Wavre (Mirabaud) de 90 milles, tandis que Dominique devance Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) de seulement 50 milles. Mike Golding semble toucher ce matin un peu plus de vent que ses petits camarades de jeu.

La flotte se resserre

Alors que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) se lance à la poursuite de l’Espagnol (il n’est plus qu’à 150 milles derrière) après avoir passé la porte Pacifique Ouest cette nuit, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) vient de la prendre ce matin. Cali, toujours devant au classement, se situe plus à l’est sur l’échiquier du Pacifique. Le rapprochement entre les deux bateaux est plus que jamais d’actualité ! Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) affiche une bonne vitesse grâce à un flux de nord-ouest de 25 nœuds. Son vœux de la nouvelle année s’est réalisé : l’anticyclone l’a laissé passer après la porte Nouvelle Zélande ! Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), lui, n’est pas à la fête. « Ce matin à bord d’Initiatives, il n’y a pas de vent, zéro, rien… donc on n’avance pas! On est collé sur l’antéméridien… C’est diamétralement de l’autre coté de la terre, si vous creusez un tunnel tout droit sous vos pieds en passant par le centre de la terre, vous ressortirez pas loin de mon bateau: prévoyez un bonnet, il fait froid ici ! ». Englué dans l’anticyclone, Tanguy affiche une moyenne de 8 noeuds ces dernières 24 heures. Alessandro di Benedetto (Team Plastique) joue, quant à lui, la prudence. Il navigue sous-toilé par 25 nœuds de vent de sud-ouest suite à des problèmes de pilote automatique. La prochaine porte Nouvelle Zélande est encore à 940 milles. Pour lui, le Horn ce sera dans un peu moins d’un mois…

Classement au 02/01 – 04h00

  1. François Gabart
    [ MACIF ]
    à 6899.7 milles de l’arrivée
  2. Armel Le Cléac’h
    [ Banque Populaire ]
    à 12.0 milles du leader
  3. Jean Pierre Dick
    [ Virbac-Paprec 3 ]
    à 440.5 milles du leader
  4. Alex Thomson
    [ Hugo Boss ]
    à 869.9 milles du leader
  5. Jean Le Cam
    [ SynerCiel ]
    à 2072.4 milles du leader

Source

Liliane Fretté Communication

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