Quarantièmes molissants

© Dominique Wavre / Mirabaud

Aujourd’hui, les Quarantièmes ont deux visages. Celui, rugissant, des vents turbulents, des voûtes célestes opaques et des mers croisées, mais aussi celui, mollissant, des anticyclones et des grands ciels bleus. La vaste zone de hautes pressions qui s’étend très lentement vers l’Est au niveau de la « porte Crozet » est ainsi en train d’affecter les leaders de la course.

Si le parcours était libre, les marins auraient évité de s’engluer dans cette zone de vents plus faibles. Mais la présence des portes de sécurité glace, qu’aucun des concurrents ne remet d’ailleurs en cause, les oblige à remonter autour du 39e ou du 40e degré de latitude sud. Ces portes conditionnent totalement la stratégie. Elles la pimentent plus qu’elles ne la bride. En témoigne les péripéties du jour.
Macif attaque

Armel Le Cléach, l’homme qui a le plus longtemps occupé la tête de course (18 jours cumulés) depuis le départ des Sables d’Olonne, a pris le parti de couper au plus court de l’anticyclone. Premier à respecter la porte Crozet ce matin à 7h41, il était aussi le premier à rencontrer des vents faibles, inférieurs à 10 nœuds. Au pointage de 16 heures, il progressait à moins de 6 nœuds, presque trois fois moins vite que ses compagnons de route. Du coup, François Gabart (Macif) prenait la main au classement général.
Les poursuivants de Le Cléac’h ont choisi de retarder le moment de traverser la zone de vents faibles, en croisant les doigts pour qu’elle ait disparu au moment où ils remonteront vers le nord pour respecter la porte de sécurité. Ils ont tous plongé au sud pour conserver de la pression, soit une vingtaine de nœuds de sud-ouest. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et surtout Alex Thomson (Hugo Boss) sont les plus extrêmes dans cette voie. A 44 degrés de latitude sud, le marin britannique est même entré dans la zone repérée par CLS comme un champ potentiellement miné d’icebergs. Cet après midi, il avait enfin empanné.
Mais Gabart, Dick, Stamm et plus loin Alex mangent actuellement leur pain blanc. « On fera les comptes dans 48 heures » prévenait Armel lors de Live de la mi-journée. Tous profitent de cette accalmie relative dans l’océan Indien pour procéder à des vérifications complètes de leur bateau et pour se reposer.

Ménage à trois

A 520 milles du club des cinq, Mike Golding (Gamesa), Dominique Wavre (Mirabaud) et Jean Le Cam (SynerCiel) glissent sous un grand ciel bleu, à la lisière sud de ce même anticyclone. Ces trois-là se livrent une farouche bataille. « C’est un coup à toi, un coup à moi » se réjouissait Jean Le Cam.
Javier Sanso (Accionna 100% EcoPowered) aimerait pouvoir en dire autant. Mais c’est seul, loin des autres concurrents, qu’il a franchi ce matin la porte des Aiguilles. Il sera bientôt le 9e marin à faire son entrée dans l’océan Indien.

Journée bricolage pour Tanguy

Derrière, Arnaud Boissières (AKENA Vérandas), Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Tanguy De Lamotte (Initiatives-cœur) ont payé hier leur ticket pour le Grand Sud. 40 nœuds dans les rafales, faible visibilité et grosses vagues. Pour Tanguy De Lamotte l’addition est même très salée : après son empannage involontaire hier, il a passé toute la journée à réparer ses quatre chariots de latte cassés et réussi, dans l’après-midi, à hisser à nouveau l’intégralité de sa grand-voile.
Enfin, dans les parages de l’île Gough (à laisser à tribord), Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) ne devrait pas tarder à vivre son baptême du feu. Une dépression assez creuse devrait lui prodiguer des vents forts dès les prochaines heures.

Source

Liliane Fretté Communication

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