Les choix littéraires et musicaux de Marc Guillemot

© Christophe Launay / www.sealaunay.com

Le Vendée Globe n’est pas seulement une régate planétaire et une aventure en milieu hostile. C’est aussi une expérience inédite : vivre au moins 80 jours parfaitement seul, loin de tout. Que mettriez-vous dans votre valise pour autant de solitude ? Marc Guillemot a choisi : romans et musique. Beaucoup de musique.

Marc Guillemot n’est pas superstitieux. Il ne faut donc pas compter sur le skipper de Safran pour embarquer un quelconque objet fétiche, gris-gris, mojo, talisman ou autre amulette. Il n’embarquera pas non plus de photos personnelles. Pas davantage de films ou jeux vidéo. A bord du 60 pieds qui s’élance samedi des Sables d’Olonne, les distractions seront rares donc précieuses. Elles se résument à deux choses : lecture et musique.

Marc emporte deux baladeurs iPods et un iPad qui contiennent des centaines de morceaux. Le style ? Très éclectique. « J’ai vraiment de tout, du classique à la chanson française en passant par le rock. » Pour les sélectionner, Marc a bénéficié des « playlists » de deux mélomanes avertis : sa compagne Christine Vannier et son ami Bernard Lenoir, ex-animateur de l’émission musicale culte de France Inter C’est Lenoir. Celui-ci assure : « Marc est curieux de tout, très ouvert. Il n’a pas d’a priori en matière de musique. C’est une qualité rare ».

Des Beatles à Vivaldi

Marc assume cet éclectisme : « Par moments, j’ai envie d’écouter les Doors, les Beatles ou John Lennon, mais à d’autres c’est plutôt Archive, Asa, PJ Harvey, Yann Tiersen voire Charles Aznavour… et surtout beaucoup de musique classique. Avec une préférence pour les formations légères de virtuoses, comme celle du violoniste serbe Nemanja Radulovic. « Il est exceptionnel : il a revisité les quatre saisons de Vivaldi… en y ajoutant une cinquième ! » Un autre grand interprète qu’affectionne particulièrement Marc est le pianiste David Bismuth : « J’ai eu l’occasion de le rencontrer et on a sympathisé. Il joue merveilleusement Mozart. »

A quels moments Marc écoutera-t-il ces musiques pour « s’aérer la tête », comme il dit ? « Il n’y a pas de règle, cela pourra être aussi bien dans des instants de calme que dans le Grand Sud. Je marche au ressenti, à l’envie. Pendant le dernier Vendée Globe, deux jours avant de perdre la quille, j’ai eu droit à un moment magique : la météo était bonne, j’étais bien placé, tout allait bien… alors j’ai mis à fond un morceau du pianiste canadien Glenn Gould et c’était fabuleux. J’étais euphorique. »

Des romans de terriens

A la différence de la musique qu’on ne peut pas écouter dans la tempête (le bateau fait alors trop de bruit) la littérature est compatible avec le gros temps. « Je me souviens avoir lu John Fante dans 40 nœuds de vent » raconte le skipper de Safran. « Comme pour la musique, j’ai des goûts très variés. Dans la « bibliothèque » de Marc, on trouve entre autres La Survivance de Claudie Hunzinger, Journal d’un corps de Daniel Pennac, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, ou encore Que nos vies aient l’air d’un film parfait de Carole Fives et Les derniers jours de Smokey Nelson de Catherine Mavrikakis. Aucune histoire de mer. Inutile puisqu’elle est partout : dessous, dehors, autour. Pour trois mois de solitude.

 

 

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Mis à l'eau le: 7 novembre 2012

Matossé sous: 2012-13, Course au Large, IMOCA, Vendée Globe

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