J-4 – Les Sables d’Olonne Les forces en présence

© Jean-Marie Liot / DPPI

Qui va gagner le Vendée Globe ? Sur le papier, la moitié des 20 marins qui s’élanceront des Sables d’Olonne le 10 novembre à 13h02, peut ou veut remporter le titre. Mais l’objectif de résultat n’a pas le monopole des cœurs. Autour de la planète mer, chacun va chercher sa part de rêve et pour une bonne partie des navigateurs, le simple fait de terminer la course sera déjà une victoire en soi.

Favoris et outsiders

Dans la liste des chasseurs de podium, tous les marins de cette 7e édition n’ont pas les mêmes arguments, les mêmes motivations. Ni les mêmes chances de parvenir à leurs fins. Trois grands favoris se détachent pourtant. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), 2e de l’édition 2008, et Vincent Riou (PRB), seul ancien vainqueur présent cette année, sont deux compétiteurs décomplexés qui affichent clairement leurs appétits de victoire.

Plus discret dans ses ambitions, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) dispose lui aussi d’une cote très élevée chez les pronostiqueurs. Ces trois marins ont énormément navigué et régaté avec succès à bord de leurs monocoques de dernière génération. A ce trio, il faut ajouter une poignée de très sérieux outsiders. François Gabart (Macif), un des cinq bizuths de la course, a le profil type du jeune premier talentueux et très méthodique. Lui aussi est à la barre d’un des tout derniers plans VPLP-Verdier avec lequel il a connu la victoire dans la transat B to B. Dans la même veine de talent que François Gabart et Armel le Cléac’h, Jérémie Beyou (Maître Coq), double vainqueur de la Solitaire du Figaro, veut oublier son premier Vendée Globe (2008) écourté au large du Brésil après une avarie de gréement. Il est à la barre d’un bateau éprouvé, l’ex-Foncia, vainqueur de la dernière édition. Marc Guillemot, 53 ans, dispose d’une expérience hors pair avec son monocoque Safran.

Après un Vendée Globe 2008 épique (escorte de Yann Eliès, multiples ascensions en tête de mât et final sans quille en 3e position), Marco est déterminé à réussir ce qui sera sans doute son dernier tour du monde en solitaire. Même motivation extrême chez Bernard Stamm qui ne souhaite pas seulement prendre une revanche sur le destin (deux abandons dans les deux précédentes éditions), mais aussi briller à bord d’un bateau puissant, taillé à sa mesure.
Difficile de ne pas ajouter à ce répertoire un Jean Le Cam (SynerCiel) ou un Mike Golding (Gamesa), respectivement 2e et 3e en 2004-2005. Ces deux marins ont pour eux l’expérience (ce sera le 4e Vendée Globe de Mike), mais se sont très peu entrainés ces dernières années.

Terminer… et voir

Sans oser songer au résultat, sans vraiment formuler d’objectif, il y a ceux qui pensent (à raison) que terminer la course en navigant proprement est déjà une garantie de bien figurer au classement. Ces marins ne se priveront pas de venir chatouiller les tableaux arrière des grands favoris si l’occasion se présente. C’est le cas de Kito de Pavant (Groupe Bel) qui souhaite plus que tout boucler la boucle aux Sables d’Olonne après une course avortée au bout de 24 heures en 2008. Le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) est dans le même état d’esprit : il n’a jamais réussi à terminer lors de ses deux tentatives (2004 et 2008). Sa compatriote Samantha Davies (Saveol) avait en revanche effectué une très belle course lors de la précédente édition (4e) : un tour du monde à son rythme, en harmonie avec son bateau et les éléments.

De la même manière qu’Arnaud Boissières qui avait terminé 7e sur AKENA Vérandas. L’Espagnol Javier Sanso (ACCIONA 100% EcoPowered) revient sur le Vendée Globe après 10 ans d’absence. Il dispose certes du bateau le plus récent de la flotte, mais n’a que très peu navigué avec. Cette année signe aussi le grand retour de Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets). Navigateur d’expérience, mais à la tête d’un projet bouclé récemment, Bertrand aura à cœur d’arriver aux Sables d’Olonne après ses deux abandons en 1992 et 1996. Enfin, Dominique Wavre complète cette liste. Le vétéran de l’épreuve (57 ans) et le plus expérimenté en matière de tours du monde sait qu’il aura du mal à rivaliser pour une place d’honneur.

L’aventure c’est l’aventure

Reste la poignée de ceux qui ont déjà relevé l’énorme challenge d’être présents au départ. Tous les quatre sont bizuths et vivront pendant 3 mois leur baptême du feu : Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur), le Polonais Zbigniew « Gutek » Gutowski (ENERGA), le Franco-italien Alessandro di Benedetto (Team Plastique) et le benjamin de l’épreuve Louis Burton (Bureau Vallée).

En bref

Record battu au Village

Hier, dimanche 4 novembre, les chiffres de fréquentation du village du Vendée Globe ont dépassé les statistiques totales de 2008 (735 000 personnes en tout) avec 765 000 personnes d’ores et déjà comptabilisées.

ILS ONT DIT…

Jean-Pierre Dick, Virbac-Paprec 3

«J’ai fait mon premier Vendée Globe pour voir, le deuxième j’étais outsider. J’ai gagné de nombreuses courses en double. Je suis encore un coureur solitaire en devenir. On est toujours humble par rapport à la mer mais je vise le podium et la victoire est accessible.»

Kito de Pavant, Groupe Bel

« Difficile de se donner un objectif parce le Vendée Globe est un truc énorme. Il va se passer tellement de choses. Mon objectif n°1 est de vivre la ligne d’arrivée aux Sables. J’ai pris une fois le départ de la course, mais il me manque l’arrivée. Il y a 4 ans, on m’attendait un peu au tournant. Aujourd’hui, on en attend d’autres et ça me va très bien comme ça. »

Mike Golding, Gamesa

« J’ai déjà fait 3e sur la course. Donc l’objectif, c’est le podium. Mais la victoire n’est pas inconcevable. Le Vendée Globe est un animal spécial. Il y a beaucoup d’obstacles à franchir et il y a toujours une part de chance. »

François Gabart, Macif

« Je suis ambitieux. Se lancer dans un projet comme le Vendée Globe, c’est ambitieux. Et terminer la course, c’est très difficile. Plusieurs grands marins n’ont pas réussi. Je me dis que si on la termine, ça veut dire qu’on finit dans la première moitié du tableau. Je vois trois bateaux qui sont un cran au dessus : PRB, Virbac-Paprec 3, Banque Populaire. Je pense que je ne suis pas loin derrière. Je me considère comme un bon outsider. Statistiquement, je ne suis pas le mieux placé pour gagner, mais c’est possible. »

Marc Guillemot, Safran

« Mes ambitions sont simples : arriver aux Sables fin janvier en bon état, ce qui n’avait pas été le cas il y a quatre ans. Le résultat sera forcément en adéquation. Michel Desjoyeaux a gagné en 2008. Et ce n’est pas moi qui gagnerai en 2016. Alors pourquoi pas en 2012… je suis prêt ! »

Bernard Stamm, Cheminées Poujoulat

« Je me suis préparé pour gagner, sinon, je n’irais pas. Mais si les autres n’avaient aucune chance de gagner, je n’irais pas non plus. »

Source

Liliane Fretté Communication

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