La fin du Pot au Noir pour le Maxi Banque Populaire V

© B.Stichelbaut / BPCE

Partis mardi 22 novembre dernier au large de Brest à 09h31min42s, Loïck Peyron et ses 13 membres d’équipage en sont au 5è jour de mer dans leur tentative de record du Trophée Jules Verne, course en équipage sans escale et sans assistance. Un seul objectif anime les membres du bord : battre le temps de référence détenu par Franck Cammas sur Groupama 3, en sachant jouer avec les éléments et éviter au mieux les différents pièges que possède un tel challenge ! Une course menée contre un adversaire « virtuel » qui ne ménage ni les hommes ni la machine mais qui semble bien avoir commencé.

Un Pot au Noir très actif

Navigant actuellement dans la seconde moitié du Pot au Noir qui s’est finalement révélé relativement actif, la majorité des hommes du bord n’a de cesse d’être sur le pont pour réaliser de nombreuses manœuvres. Loïck Peyron les commentait en direct pendant la vacation audio du jour : « tout le monde est sur le pont car on a un Pot au Noir pas très gentil. Des conditions qui obligent tout le monde à être vigilant. On a des nuages qui arrivent avec des gros grains incessants, beaucoup d’eau heureusement douce et ça c’est pas mal. Il y a du vent fort que l’on voit arriver, heureusement tant à l’œil nu que sur les radars qui nous aident d’ailleurs bien la nuit à repérer les grains de pluie et de vent en général associés. On avance à 32 nœuds et nous n’avons d’ailleurs jamais eu un vent aussi fort que cela. On est surtoilés pour ces allures et il a fallu réduire la toile mais pas trop car après ça risque de mollir tout d’un coup. Il y a 35 nœuds de vent, c’est un peu chaud même si on ne se plaint pas d’en avoir, Il y a une très forte activité sur le pont. On passe en quelques secondes de 18 à 32 nœuds ! Pour la suite, on anticipe car le vent va baisser dans les prochaines heures. C’est pour cela qu’on a gardé de la toile alors que là nous devrions avoir deux ris. »

Bien qu’ayant vu un peu leur avance se réduire depuis 24h, les navigateurs du Team Banque Populaire n’accusent pas de retard sur le record. Cette zone géographique du Pot du Noir complexe passée d’ici quelques heures, la confiance dans la météo à venir est bonne : « On va sortir dans quelques heures du Pot au Noir long et usant qu’on subi depuis maintenant 24h. On a une avance de 80 milles mais finalement tout cela est comme un élastique, ça se tend, ça se détend. En mode comparé, nos camarades virtuels ne sont pas partis à la même période que nous il y a deux ans. Ils ont eu un Pot au Noir plus sud et moins mauvais que nous. Sur notre tableau de marche, on est comme il faut, là où il faut et on voit un Sud de plus en plus intéressant nous offrant un beau potentiel. »

Je suis un capitaine heureux

Ces cinq premiers jours de mer semblent confirmer les possibilités de vitesse formidables du Maxi Banque Populaire V. Ce n’est pas Loïck ni ses équipiers qui contrediront cette donnée : « Génial ! Fascinant. Le maxi a révélé un potentiel de vitesse incroyable depuis notre départ de Brest. Un Pot au Noir pas facile mais un équipage hyper rôdé qui connaît très bien son bateau, un collectif d’hommes tout aussi fabuleux que cette belle aventure ! Je suis un capitaine heureux vraiment. Il a fallu s’amariner rapidement et c’est toujours une formidable surprise que ces bateaux, chasseurs de records, procurent avec le décalage entre le temps qui passe vite à bord et la distance déjà parcourue en à peine 6 jours ! C’est fou, on vit dans une période d’évolution technologique et mécanique fantastique. Et surtout la faculté qu’on a de naviguer à ces grandes vitesses car il faut que non seulement les machines en soient capables mais aussi et surtout les hommes.

Nous n’avons aucun problème mécanique à déclarer quelques détails rien de grave. Tout va très bien pour l’instant. On est dans les temps moyens de l’Equateur. A cause des manœuvres incessantes de ces dernières heures , on n’aura peut-être pas d’avance sur le temps absolu réalisé par Franck Cammas il y a deux ans mais on n’en sera pas loin. »

Retour sur les cinq premiers jours de mer

Très vite dans le vif du sujet

Scrutant la météo avec attention depuis plusieurs jours, Loïck Peyron et ses hommes ont choisi lundi dernier de tirer parti du front qui s’étalait actuellement entre l’Irlande et le Portugal, saisissant ainsi une fenêtre attendue depuis un mois.

En coupant la ligne de départ virtuelle entre Ouessant et le Cap Lizard, à 09h31min42s, le Maxi Banque Populaire V venait de s’élancer sur le Trophée Jules Verne, pour la deuxième tentative de son histoire. « Légères » pour la mise en jambes, les conditions météo devaient gagner rapidement en intensité dans le Golfe de Gascogne, plongeant ainsi les quatorze marins dans le vif de leur sujet océanique. A la faveur d’un flux de secteur Nord, Loïck Peyron et ses hommes ont fait une entrée fracassante sur la scène océanique, entamant leur tour du monde à la vitesse moyenne de 30 nœuds.

Après un peu plus de 24 heures de mer dans ce Trophée Jules Verne et la descente atlantique continuait pour Loïck Peyron et ses hommes. Après une nuit studieuse passée à enchaîner les empannages au large du Portugal, le Maxi Banque Populaire V qui pointait à la latitude du Cap Saint-Vincent, à la pointe Sud Ouest de la péninsule ibérique, bénéficiait alors de belles conditions de glisse. Ce schéma s’est ensuite prolongé, avec un passage aux Canaries prévu le lendemain matin.

A l’Ouest du nouveau !

Jeudi 24 novembre, l’ambiance est pour le moins « canarienne » à bord de Banque Populaire qui au matin du deuxième jour de course a salué l’archipel espagnol. Des montagnes russes générées par une mer formée sur les premières heures de navigation dans ce Trophée Jules Verne laissent place à des conditions plus confortables, permettant ainsi aux hommes du bord de faire un bilan de santé global de la machine. Mais pour Loïck Peyron et ses hommes, cette journée de jeudi a été d’abord et surtout marquée par un premier choix stratégique, consistant à aller chercher à l’Ouest de quoi faire du Sud…

Banque Populaire V fait défiler les milles

Vendredi 25 novembre, l’express Banque Populaire continue sa descente dans les eaux atlantiques évoluant au large du Cap Blanc en Mauritanie. Après quelques heures d’un décroché dans l’Ouest hier, Loïck Peyron et ses hommes observent de nouveau une trajectoire propre à leur faire gagner du temps dans le Sud. Bénéficiant de conditions de navigation favorisées par un flux de Sud Est inhabituel dans cette zone, les marins de la Banque de la Voile engrangent les milles mais ne s’économisent aucun effort pour éviter toute sortie de piste. A bord les manœuvres s’enchaînent et les organismes peinent parfois à se recharger.

Prêts pour la chasse aux grains !

Samedi 26 novembre, 666 milles parcourus en 24 heures, le tout sans froisser ni la monture ni l’équipage… La partition jouée par Loïck Peyron et ses hommes après quatre jours de mer reste d’une belle harmonie. Avec l’archipel du Cap Vert dans le rétroviseur, le Pot au Noir dont les prémices devraient se faire sentir dans les prochaines heures, la tentative sur ce Trophée Jules Verne commence s’anime au gré de zones et de noms évocateurs de grandes et épiques traversées. Mais quand la revue de détail se fait depuis le bord du Maxi Banque Populaire V, certains écueils semblent s’effacer…

Le record en quelques chiffres

Record à battre

Pour devenir nouveau détenteur du record, le Maxi Banque Populaire V devra être de retour au plus tard lundi 9 janvier 2012 à 17h 15min et 34s (heure de Paris).

Temps de référence

Groupama 3 (Franck Cammas) : 48j 7h 44min 52s

Avance/Retard à 16h00

56,8 milles d’avance par rapport au temps de référence

Source

Mille & une vagues

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