Charles Caudrelier : Carton plein en 2012

© Ian Roman / Volvo Ocean Race

Charles Caudrelier a rejoint l’équipage du trimaran Foncia, skippé par Michel Desjoyeaux, le mois passé, et disputé l’European Race en sa compagnie. Le team FONCIA a remporté deux victoires dans les étapes de large (Kiel-Dublin et Around Portugal), une en City Race (Kiel), et a fait preuve d’une régularité dans les hauteurs du classement, puisqu’en dehors d’une cinquième place dans les régates inshore de Cascais, l’équipage n’est jamais descendu du podium. Du coup, à l’exception d’un seul épisode (l’étape 2), ils ont toujours dominé le classement général.

Comment cela s’est-il passé pour toi, avec l’équipe de Foncia ?

Charles :

Vraiment très bien. Je connaissais quasiment tout le monde, mais je les ai découverts en tant que marins ; il y a beaucoup de talents dans ce groupe.

Comment était l’ambiance à bord ?

Charles :

Elle était excellente, c’était en général très calme à bord, et très sympa ; chacun sait ce qu’il a à faire et le fait le mieux possible.

Comment compares-tu cette expérience par rapport à la Volvo Ocean Race ?

Charles :

En fait, les Multi One Design sont très étroits, la cabine est petite et il n’y a que peu de place. Quand la mer est bonne, et qu’on navigue au portant, c’est assez confortable. Mais ça devient vite infernal quand ça tape, et si la mer se durcit. On en vient presque à regretter les VOR 70. Et puis, les étapes sont courtes ; 3-4 jours, comme sur un Figaro. C’est donc très dur au niveau de la gestion du sommeil. En revanche, nous naviguons régulièrement à trente nœuds, et c’est vraiment grisant.

Et le skipper, Michel Desjoyeaux : quelle différence y avait-il par rapport à Franck Cammas ?

Charles :

Ils sont très différents, et c’est très enrichissant de naviguer avec les deux ; je dirais que Franck est un peu obsédé par plein de détails que Michel trouve futiles. Par contre, Michel a vraiment une façon de régler ses voiles et son bateau qui est très impressionnante et intéressante. Je pense qu’il tient ça du solitaire, où il faut réussir à régler son bateau de façon très tolérante pour le pilote automatique. Mais c’est difficile de comparer. Dans le cadre de la Volvo il s’agit d’un monocoque prototype ; nous nous sommes entraînés longtemps à l’avance, et les supports (les VOR 70) sont bien connus ; il fallait donc s’attaquer à de tout petits détails pour faire la différence. Dans le cas des MOD 70, c’est différent : c’est un trimaran et un monotype, donc on ne peut rien changer et on n’a pas besoin de se creuser la tête sur les détails pour améliorer le bateau.

Par exemple ?

Charles :

Le windage : Franck ne supporte pas de voir la moindre objet, le moindre bout de scotch qui dépasse ; il inspecte en permanence le bateau pour ranger tout ce qui peut engendrer de la trainée aérodynamique, et lors de toute la conception de GROUPAMA il a été obsédé par améliorer l’aéro du bateau.

Une grande polyvalence pour deux plateformes très différentes

La course autour du monde Volvo et l’European Tour en multicoque MOD 70 ont permis à Charles d’accroître encore son expérience, d’augmenter son champ de compétences et de s’enrichir au contact de deux équipages au plus haut niveau. Une expérience qui s’avèrera précieuse à l’heure de monter son projet pour le Vendée Globe 2016. « C’était un grand plaisir pour moi de naviguer en multicoques, et un bel apprentissage sur les MOD. Ce sont vraiment des voiliers extraordinaires, qui procurent des sensations de vitesse uniques. A la barre, on se sent comme un pilote. C’est grisant. Les deux plateformes sont formidables, et très techniques.

Mais je pense que les multicoques sont vraiment au-dessus du lot. C’est l’avenir de la voile, il n’y a pas de doutes. Ils sont beaucoup plus performants, et passionnants à mener. Cela dit, j’apprécie aussi beaucoup les monocoques et je n’irai pas facilement faire le Vendée globe sur un multicoque. »

Cap sur de nouvelles aventures

La saison de régates est terminée (et bien terminée !) pour Charles, qui va désormais se concentrer sur les saisons à venir. Ces prochaines semaines, il aura comme tout le monde les yeux rivés sur les Sables d’Olonne, et il se rendra en Vendée afin de s’immerger dans l’ambiance de la course, d’observer les voiliers les plus pointus et de rencontrer les protagonistes de l’épreuve. Dans quatre ans, Charles espère bien être également présent aux Sables, mais avec une autre casquette : celle de compétiteur.

Mais la route est encore longue et les objectifs à court et moyen terme sont de monter un programme cohérent tout en continuant à naviguer sur différentes plateformes. « Mon programme pour 2013 n’est pas encore clairement défini », précise-t-il. « J’ai reçu plusieurs propositions d’équipes de Multi One Design pour la saison prochaine, et c’est clair que c’est un support qui m’intéresse. Et puis, il y a aussi la Transat Jacques Vabre l’an prochain, et j’espère bien pouvoir la disputer sur un bon support. En fait, tout va se décider ces prochains mois. »

Source

Maxcomm Media

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