Aile de mouette

© MOD70 Race For Water / On board

Après un peu plus de 36 heures de mer, les quatre premiers MOD70 se tiennent en moins de cinq milles alors qu’il ne reste plus que 420 milles pour atteindre Cascais ! Toujours dans un flux de secteur Nord, les équipages ont empanné ce mardi vers 5h pour se recadrer vers la péninsule ibérique. L’avance de Spindrift racing a fondu dans la nuit…

En glissant le long de la dorsale en cours d’installation sur le golfe de Gascogne, les cinq MOD70 ont dû réaliser une courbe progressive vers le Sud-Ouest pour profiter pleinement d’une brise de secteur Nord d’une bonne quinzaine de nœuds. Mais avant le lever du jour, il a fallu empanner pour revenir vers le cap Finisterre… Une trajectoire en aile de mouette qui pourrait se transformer dans les heures qui viennent à cause d’une zone de calmes.

« Je sors de la couchette : on a empanné il y a une heure et demie parce que le vent a tourné franchement à droite. On est maintenant dans des eaux chaudes et agréables et nous avons pu enlever les polaires… On ne sait pas trop comment nous allons finir la course parce qu’il y a une grosse incertitude concernant la direction et la force du vent qui nous attend dans quelques heures. On a vu nos concurrents revenir hier après-midi : c’est un peu tendu à bord de Spindrift racing ! » indiquait Yann Eliès ce mardi à 6h.

Parcours raccourci

« Nous avions douze milles d’avance sur FONCIA mais nous sommes tombés dans un trou de vent et notre vitesse a chuté de cinq nœuds. Nous étions impuissants car en plus, il y avait de la mer : il n’y avait plus que six à neuf nœuds de brise. Maintenant nous sommes quatre trimarans ensemble et cela préjuge d’une belle bagarre à l’arrivée. Surtout que la route est encore longue et il y a peu de brise qui nous attend devant… Le vent de Nord-Est actuellement va prendre encore de la droite (vers l’Est) et mollir rapidement après le lever du soleil. Et ça va durer ! Il y a peut-être deux options, plus à terre ou plus au large : cela peut faire des écarts à l’arrivée. Il y aura des zones erratiques de pression et il va falloir être dessus : on en profite depuis hier pour se reposer avec seulement deux personnes sur le pont afin d’être prêt pour la dernière ligne droite sur Cascais. » complétait Yann Guichard.

Au vu des conditions météorologiques annoncées, la Direction de Course a modifié le parcours : après être passé devant Cascais, les trimarans devaient descendre vers le cap Saint-Vincent pour virer une bouée devant Lagos, soit deux fois 120 milles à parcourir. Désormais, c’est une bouée au large de Sines soit à 50 milles dans le Sud du Tage que les MOD70 auront à enrouler.

Finish mercredi après-midi

« Avec le parcours qui a été modifié, nous ne pourrons en finir que mercredi après-midi, voire en soirée. La zone de transition s’étale sur une centaine de milles et notre progression va dépendre totalement de cette traversée de calmes. Il y a d’abord le cap Finisterre à négocier et actuellement, il n’y a pas de vent le long des côtes portugaises : il y a pas mal de pièges sur la route ! Normalement, la brise va s’installer de nouveau dans la nuit prochaine mais la journée s’annonce difficile… On progresse bien en ce moment entre 20 et 23 nœuds, mais c’est difficile à faire avancer : le vent est très instable et le barreur a beaucoup de travail pour ne pas s’arrêter en descendant trop bas. Ce n’est pas évident surtout que nous n’avons plus beaucoup de lune, mais la mer commence à se calmer heureusement. » continuait le skipper de Spindrift racing.

Cette journée de mardi s’annonce donc longue et incertaine et le positionnement à l’entrée de cette zone de calmes va être très important pour la suite, surtout que Race for Water pourrait bien profiter de ce ralentissement général pour combler son déficit dû à son avarie de hook en Irlande. Le décalage d’une dizaine de milles plus au Sud de Musandam-Oman Sail et de Groupe Edmond de Rothschild effectué dès lundi après-midi rend la tactique plus compliquée pour les deux leaders.

« Deux bateaux se sont décalés sous votre vent : ils ont réussi à lofer avant l’empannage et cela leur a permis de se glisser dessous en bonne position. Il n’y a que Race for Water qui a été handicapé par son problème technique qui est un peu décroché, mais il peut revenir d’ici ce midi… Le vent va mollir au lever du jour en tournant vers l’Est-Nord Est, mais rien n’est vraiment sûr. Il va falloir jouer entre la prise de risque et le contrôle des adversaires. » concluait Yann Guichard.

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Caroline Muller

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