Patrick Girod remporte la solitaire en temps compensé

© Jeff Hervo

Par une forte bise allant jusqu’à force 7, la 39ème édition de la TRANSLEMANIQUE EN SOLITAIRE voit Patrick Girod s’imposer en temps compensé sur le Surprise MORDICUS GIROD PISCINE. En temps réel, c’est Jean-Pierre Ziegert qui a su mener la course, à la barre du Psaros 33 RAIJIN.

Annoncée plutôt modérée, la bise accueille les 92 concurrents partants sur la ligne de départ. Alors que certains déroulent le génois volant, elle entraîne la flotte tantôt sur une rive, tantôt sur l’autre. C’est finalement ceux qui privilégient l’option côte française qui se retrouvent le plus avantagés par les bouffées d’air sorties en Nord, Nord-Est. Rapidement, Jean-Pierre Ziegert sur RAIJIN (Psaros 33) tire son épingle du jeu et mène devant le groupe de tête. La Bise monte progressivement et les premiers se retrouvent rapidement au large d’Yvoire.

Même scénario à l’approche de Rolle où la bise monte encore d’un cran. Sur le plan d’eau, les vagues commencent à être bien formées, causant inévitablement les premiers désagréments à certains concurrents contraints à l’abandon. La navigation en solitaire dans des conditions aussi musclées ne laisse malheureusement pas grande possibilité de pomper l’eau embarquée.

Au passage de la bouée de Lutry, on enregistre des rafales allant jusqu’à 33 nœuds (force 7). Moins d’une dizaine de courageux hissent leur spi après la marque de Saint-Prex et doivent l’affaler sur l’entrée du petit lac. Le retour demande une vigilance extrême aux concurrents qui se retrouvent à surfer sur les vagues, embarquant parfois même de l’eau « par paquets ». Entre ceux qui ne parviennent pas à gérer les changements de voile et ceux qui ont des soucis de pompe, bon nombre de bateaux sont contraints d’abandonner. Les bateaux moteurs enrôlés pour assurer la surveillance n’ont de cesse d’intervenir en coordonnant des actions de sécurité avec les différentes sections de sauvetage et polices du lac.

Le lac est balayé d’averses et les navigateurs se suivent pour faire route au plus court, minimisant au maximum les manœuvres. Les bateaux de tête sont essentiellement des Luthi, Grand Surprise et Surprise. Dans ce genre de conditions, ils s’avèrent plus avantagés que les Toucans ou autres bateaux typiquement lémaniques.

Jean-Pierre Ziegert revient sur sa course : « Même en étant parti un peu derrière, mon option de premier bord vers la Tour Carrée a payé d’entrée. La bise est sortie de ce côté. Avec deux ris, j’ai pris la tête de la flotte et suis sorti du petit lac. Malgré des soucis d’une voile passée à l’eau vers Morges, j’ai conservé mon avance et viré la marque de Lutry en tête. C’est sous foc et grand voile que j’ai effectué le retour. Une confortable avance me distançait du deuxième, me permettant de ne pas prendre trop de risques. »

Vainqueur du jour, Patrick Girod s’impose en temps compensé sur le Surprise MORDICUS GIROD PISCINE. Il commente sa performance en ces termes : «Figurant parmi les premiers à changer de voile d’avant, cela m’a bien aidé à anticiper les airs forcissant à la hauteur de Corsier. J’ai pris un énorme plaisir à naviguer dans ces conditions qui se prêtent parfaitement bien au Surprise. Ces dernières années, j’ai connu pas mal de déboires mais peut-être qu’une certaine sagesse commence à s’installer… J’ai surtout eu plus de temps pour me préparer. C’est certainement cela la clé du succès ! »

Rappelons que les temps compensés se calculent par rapport à un coefficient affectant un handicap de temps en fonction des caractéristiques de chaque bateau, mesurées selon la jauge SRS/ACVL. Ainsi le bateau qui finit premier (en temps réel), n’est pas forcément le vainqueur. Le deuxième temps compensé est remporté par le français Benoît Morelle sur le Grand Surprise AD MAIORA et le troisième par son compatriote Arnaud Machado sur le Surprise VELASCO-USHIP-PORT DE SCIEZ.

Directeur de course et concurrent, Jacques Emery conclut : « Voilà une édition très ventée qui se termine bien, grâce au précieux concours de toute l’équipe de la surveillance. Les 14 unités qui ont quadrillé les zones concernées ont admirablement travaillé, heure par heure, tout comme les bateaux assistance qui accueillaient les concurrents à leur arrivée dans le port pour les aider à s’amarrer et dégréer. Je tiens à remercier tous les marins partants qui ont su naviguer dans ces conditions difficiles. »

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