Fauteuils à bascule

© Christophe Breschi / www.ricochets17.com

Enfin ! Pour la première fois depuis le départ, les solitaires peuvent enfin goûter aux joies de la glisse. Ce n’est pas encore les grands surfs au portant, mais au moins, la flotte redémarre. Avec encore de grandes inégalités entre les partisans de l’option nord et ceux qui ont préféré plonger vers le sud. Pour l’heure, l’avantage est indéniablement à ceux qui sont le plus au vent de la flotte.

On en connaît des « tournants de la course » qui se terminent par un coup d’épée dans l’eau. Mais ce samedi est bien parti pour une nouvelle distribution des cartes. Ceux qui ont choisi de rester au nord de la flotte récoltent les fruits de leur investissement, avec des intérêts quasiment usuraires. En série, Justine Mettraux (Team Work) se voit flanquée de trois poursuivants sur une même ligne de progression vis à vis de l’archipel des Açores. Aymeric Belloir (Tout le Monde Chante contre le Cancer) qui s’est laissé glisser un peu plus au sud que ses compagnons d’échappée peine à contenir leurs assauts et doit céder sa place à Ian Lipinski (Althing) et Simon Koster (Go 4 It). Il n’y a encore rien de rédhibitoire, mais on imagine que celui qui amène la flotte depuis près d’une semaine, doit avoir hâte que l’hémorragie cesse. A l’avant, la seule femme de la course continue de maintenir un tempo particulièrement élevé. A noter aussi la position de Clément Bouyssou (Groupe Accueil Négoce) qui a réussi un petit décalage dans le nord et qui est, pour l’heure, le plus rapide de la flotte. Mais, le différentiel de vitesse suffira-t-il à combler les huit milles de retard sur le trio des poursuivants ?
Derrière, on pourrait avoir pas mal de chamboulements : Damien Cloarec (Damien Cloarec cherche sponsor) et Jonas Gerkens (Eletc-Râ) ont encore plus de vingt milles d’avance sur Bert Bossyns (Netwerk), mais ce dernier avance en moyenne 1,5 nœuds plus vite que ses adversaires, qui plus est, sur une route directe. En un peu plus d’une douzaine d’heures, si les différences de conditions subsistent, l’affaire peut être réglée.

La tortue joue au lièvre

En prototype, les écarts latéraux, autrement plus conséquents qu’en bateaux de série, provoquent des effets décuplés. En quelques heures, Giancarlo Pedote (Prysmian) a vu son trône vaciller et son statut de leader mis à mal. Au classement de 16h (TU+2) le navigateur italien avait perdu deux places, mais surtout il n’avançait qu’à quatre ou cinq nœuds, quand Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium La Rochelle) pointait à plus de neuf nœuds. C’est Milan Kolacek (Follow Me) qui a repris provisoirement la tête du classement, mais entre les deux hommes du nord, la différence en distance au but est de moins de deux milles. Reste à savoir les raisons de ce recul de Giancarlo au classement : souci technique ou zone de molle dont il n’arrive pas à se défaire, les deux hypothèses sont vraisemblables. Une chose est certaine : l’homme qui avait dominé la course jusque là de la tête et des épaules, souffre. Il suffit pour s’en convaincre de regarder sa trajectoire qui a perdu la fluidité qu’elle avait depuis le départ. Si l’on observe par ailleurs les trajectoires de Nicolas Boidevezi (Fondation terrevent.org) ou de Benoît Marie (benoitmarie.com), il semblerait bien que les hommes du sud peinent à trouver le vent promis à leurs concurrents du nord. Dans ce cas, Nicolas Boidevezi pourrait s’en vouloir… Lui qui était resté longtemps calé dans le sillage de Milan Kolacek a choisi de plonger dans le sud, sans doute pour éviter de voir le piège de la dorsale se refermer sur lui. Changer d’option en cours de route n’est jamais simple et demande un certain culot. Visiblement, Nicolas ne retire pas les dividendes de son option, mais eut-il réussi que l’on n’aurait pas hésité de crier à la navigation particulièrement inspirée, voire au génie de la stratégie. La course au large est un jeu qui peut vite devenir cruel…

Classement au 4 août à 16h (TU+2)

Prototypes :

  1. Follow Me – Milan Kolacek, à 491,8 milles de l’arrivée
  2. La Tortue de l’Aquarium La Rochelle – Aymeric Chappellier à 1,9 milles
  3. Prysmian – Giancarlo Pedote, à 11,8 milles
  4. Fondation terrevent.org – Nicolas Boidevezi, à 44,3 milles
  5. benoitmarie.com – Benoît Marie, à 63,1 milles

Série :

  1. Team Work – Justine Mettraux, à 578,9 milles de l’arrivée
  2. Althing – Ian Lipinski, à 8,0 milles
  3. Go 4 It – Simon Koster, à 8,1 milles
  4. Tout le Monde Chante contre le Cancer – Aymeric Belloir à 8,7 milles
  5. Groupe Accueil Négoce – Clément Bouyssou à 16,0 milles

Source

Isabelle Delaune

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 4 août 2012

Matossé sous: 2012, Classe Mini, Course au Large, Les Sables - Les Açores

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