Le rythme s’emballe.

© Chris Schmid / Spindrift racing

Alors que le petit temps du départ a créé de petits écarts, le tempo devient de plus en plus animé avec le renforcement du vent de Sud-Ouest qui devrait atteindre plus de trente nœuds la nuit prochaine. Tandis que Musandam-Oman Sail mène toujours le bal, Race For Water a percuté un container la nuit dernière et ne peut plus tenir le rythme…

La nouvelle est tombée au petit matin (heure française) quand le trimaran de Stève Ravussin a touché un container flottant entre deux eaux : la dérive a été sérieusement endommagée et Race For Water concède près de quatre nœuds de vitesse. Mais sous la houlette d’Yvan Ravussin, spécialiste du composite, l’équipage franco-suisse met tout en œuvre pour réparer. L’appendice est en effet indispensable pour garder le cap alors que la flotte met du charbon dans une brise de Sud-Ouest montant progressivement de 15-20 nœuds ce dimanche matin à 20-25 nœuds en milieu d’après-midi. Et la nuit prochaine (heure française), les cinq MOD70 vont aborder le front qui se déplace rapidement vers l’Europe : les grains, la pluie, la mer plus chaotique vont décorer cette deuxième journée qui s’annonce comme la plus délicate à négocier de cette KRYS OCEAN RACE, traversée de l’Atlantique de New-York à Brest

Tension dans l’air

Sous grand-voile haute et gennaker la nuit dernière, les équipages sont passés à un ris et génois pour éviter l’embardée fatale. Et il faut s’attendre à de nouvelles manœuvres dans les heures qui viennent car en accrochant le Gulf Stream, le grand courant océanique qui part de la Floride pour se disperser au large de l’Islande, la mer se creuse et devient moins régulière. Sur ces trimarans de 70 pieds, le danger est en effet de planter les étraves dans une vague courte et abrupte, ce qui peut entraîner un chavirage par l’avant… C’est pourquoi la majorité des équipages se relaye toutes les trois heures afin de conserver une extrême vigilance.

Il n’y a en effet pas de stratégie spécifique à mettre en œuvre : le vent de Sud-Ouest va accompagner la flotte jusqu’en Angleterre avec plus ou moins de brise au gré des grains et des masses nuageuses associées à un front. Et comme la brise se renforce d’abord par devant, le leader omanais arrive à maintenir son écart face à Sébastien Josse et son équipage. Et derrière, Yann Guichard et Michel Desjoyeaux sont déterminés à grappiller les milles pour ne pas se faire décrocher. Il y a donc beaucoup de tension à bord des MOD70, surtout depuis que les skippers savent que Stève Ravussin est handicapé par sa dérive endommagée. Aller vite, très vite même, mais surveiller l’état de la mer, le trafic maritime et les nuages qui envoient leur rafales sans prévenir…

Sébastien Josse, skipper de Groupe Edmond de Rothschild :

La première nuit a été plutôt agréable sur une mer relativement plate et avec une belle lune. Ce midi, le temps commence à se dégrader : la mer se forme et devient plus hachée car nous sommes rentrés dans le Gulf Stream, mais cela reste maniable parce qu’il n’y a pas plus de 20-25 nœuds de brise. Les conditions actuelles sont celles attendues, c’est-à-dire une mer en cours de formation et un vent de Sud-Ouest d’une vingtaine de nœuds qui nous permettent d’aligner des vitesses assez élevées ! Samedi soir, nous étions à vue de Race For Water mais on s’est perdu avec la nuit. On s’attend à des conditions météorologiques assez similaires bien que le vent doive se renforcer à plus de trente nœuds encore au cours de l’après-midi, voir de la nuit. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous sommes bien dans le flux qui va nous propulser vers l’Angleterre : on va essayer de rester dans ce couloir pour gérer au mieux notre trajectoire. Nous sommes deux ou trois sur le pont selon les moments, car le troisième équipier s’occupe aussi de faire le ménage ! C’est de plus en plus humide : il y a quelques entrées d’eau et il faut écoper…

Stève Ravussin, skipper de Race For Water :

Notre dérive est cassée à plusieurs niveaux. Il n’y a pas grand chose à faire. Nous ‘lavons remise à poste. Elle est désormais en position haute. Nous avons perdu du temps dans la réparation et le scheck du Race For Water. On reprend notre rythme de course. Nous sommes dands un vent de 25 nœuds avec des vagues de 3 mètres environ.

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