Yann Eliès, la victoire à pas de loup ?

© Gilles Morelle / www.gillesmorelle.com

Il est connu comme le loup blanc dans le milieu de la course au large, sur cette Solitaire du Figaro 2012, il fait figure de vieux loup de mer. Hier, à Gijon, le talent et l’expérience ont parlé. Yann Eliès a mené Groupe QUEGUINER – Le Journal des Entreprises jusqu’à la victoire d’étape.

Il semblerait que sur cette première étape tu avais une faim de loup.

Un appétit féroce en effet. Je me sens en forme, j’ai la bonne vitesse et c’est clair que mon objectif c’est de gagner, ça fait trop longtemps que je finis au pied de la plus haute marche du podium et j’ai bien envie de rejoindre les Le Cléac’h, Beyou et Troussel. Gagner avec la manière.
La configuration dans laquelle j’étais cette année, à la recherche de budget, ça joue aussi. C’est clair qu’au départ de Paimpol j’avais une faim de loup. Et puis, il y a eu ce mauvais départ qui m’a piqué au vif. Au bout d’une heure, lorsque je me suis retrouvé trentième, je me suis dis : là il faut se remuer, celle-là tu peux pas la rater. J’ai alors saisi une belle opportunité à Perros-Guirec et après je n’ai rien lâché. La fin du parcours était vraiment raide car dans la pétole tu ne peux pas dormir et il faut bien doser l’effort.

Elle est méritée cette victoire car on peut dire que tu étais traqué par une meute de jeunes loups.

Traqué, mais pas croqué ! Mais, il est certain que Fabien et Morgan sont de futurs grands champions pour lesquels j’ai beaucoup de respect. Ils ne sont pas là par hasard, ils sont talentueux, intelligents et ils absorbent les conseils comme des éponges. Mais je ne me laisse pas impressionner non plus, j’ai des choses à imposer : mon expérience, mon état d’esprit serein et mon envie surtout. Et puis, la course ne va pas se jouer qu’avec ces deux-là, il y a du client derrière, même si finalement il y a déjà une heure d’écart avec le dixième. Je disais hier que je gagnais souvent des étapes avec peu d’écart mais aujourd’hui je me dis que l’opération est bonne finalement.

Avec une victoire d’étape dans les bottes, est ce que sur la deuxième, tu oseras encore te jeter dans la gueule du loup ?

Prendre une option radicale ? Pourquoi pas, mais la physionomie de la course n’est pas propice à ce genre d’option et ma façon de naviguer, n’est pas celle-là, je ne me sens pas l’âme d’un Troussel sur ce coup là. Même si tout peut arriver sur une Solitaire, même à 300 mètres de l’arrivée, les choses peuvent basculer. Dans tous les cas je ne vais pas commencer à marquer mes adversaires, ça n’a jamais marché. Vouloir contrôler les autres, c’est le début de la peur de faire sa propre route. Il ne faut pas trop regarder derrière.

La prochaine étape sera-t-elle parsemée de pièges à loups ?

Oui, cela pourra être « piégeux ». Une belle dorsale anticyclonique devrait nous barrer la route et couper le Golfe de Gascogne en deux. Un grand classique de la Solitaire du Figaro. Ça devrait donc être un peu mou, mais ça me va. Cette année, je me sens à l’aise dans toutes les conditions. Et puis je le sens bien. J’ai un doux rêve : gagner les trois étapes et je reste dans le même état d’esprit qu’au départ. Alors, à bon entendeur, la chasse au loup est ouverte.

Source

RivaCom

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent

Les vidéos associées : La Solitaire du Figaro