Des écarts importants… quoi que !

© Alexis Courcoux

Je considère qu’à partir de 40 minutes de retard, même si ce n’est pas impossible à surmonter, ça commence à faire beaucoup.

Cette remarque de Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises), vainqueur de la première étape à Gijon est lâchée. Après une nuit bien venue en terre espagnole, la concurrence fait le bilan.

Avec un peu plus de 7h à l’arrivée entre le premier et le dernier, les écarts à l’issue de cette première étape sont à première vue rédhibitoires. Un constat partagé ce matin par l’ensemble des skippers. En effet, les dernières éditions de La Solitaire s’étaient jouées à quelques poignées de minutes. Cette fois, on passe la barrière psychologique d’une heure de retard dès la huitième place et derrière les écarts se creusent relativement vite.
À partir de la 17ème place, les écarts sont de plus de deux heures et plus de 3 heures dès la 23ème. Francisco Lobato (Roff) qui visait certainement mieux que cette place est déjà à plus de 4 heures de la tête de la flotte.

Le bilan est donc très mitigé et les réactions des skippers donnent un premier aperçu de leur prestation.

« Moi, je suis à 59 minutes. Ça commence à causer. Mais ce n’est pas rédhibitoire. L’année dernière, ne serait-ce que sur la dernière étape, j’ai réussi à combler un retard de 37 minutes », avouait Erwan Tabarly. Engagé sur cette édition 2012, le skipper de Nacarat est là pour remporter une victoire tout comme Frédéric Duthil (Sepalumic), Gildas Morvan (Cercle Vert), Anthony Marchand (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) et Jean-Pierre Nicol (Bernard Control). Pour ces deux derniers, en revanche, la donne est désormais différente suite à leur abandon. Crédités de deux heures en plus du temps du dernier concurrent, à savoir Yannig Livory (One Network Energies) en 7h32min et 9s, le jeu prend une nouvelle tournure pour les deux marins. Seules de belles prestations avec à la clé une victoire d’étape pourraient rendre leur rendre le sourire et compenser cette frustration. Jean-Paul Mouren est également dans ce cas, suite à son abandon, mais les ambitions du skipper de Groupe Snef sont toutes autres.

« Si la prochaine étape se fait avec du vent classique, ça va être difficile de revenir, en revanche si c’est aussi tordu que cette étape tout est possible », avouait un Gildas Morvan déçu (12ème à 1 heure 11 minutes et 12 secondes) mais qui espère encore remonter au classement et réintégrer la tête.
Cette topologie de la deuxième étape sera donc déterminante pour la suite. « En fait, tout dépend du profil de La Solitaire, des étapes qu’on aura derrière. Si c’est comme en 2009 et 2011, les éditions auxquelles j’ai participé (et qui avaient été très serrées en temps), ce sera très compliqué. Mais si on se retrouve avec le même type d’étape que la première, alors tout reste ouvert » selon Paul Meilhat (Skipper Macif 2011). Un sentiment partagé par le skipper de DLBC, Yoann Richomme (20ème à 2h et 41min), pour qui cette étape est tout de même un beau gâchis.

À la 10ème place, Xavier Macaire, dont les ambitions sont autres qu’une victoire dans La Solitaire, est relativement satisfait de son classement mais surtout de son écart par rapport aux premiers. « Mon objectif n’est pas de gagner. Si c’était ça, je serais déçu par cet écart. Je suis content d’être là où je suis, à une place sécurisante pour le classement final. »

Nous l’avons bien compris, il faut être dans le paquet de tête pour garder toutes les chances de l’emporter au final. Yann Eliès, Morgan Lagravière (Vendée), Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), Nicolas Lunven (Generali) et Thierry Chabagny (Gedimat) sont donc les mieux placés pour la suite de la course, mais avec encore un Golfe à traverser, une Manche à avaler le tout saupoudré de navigations côtières, la route est encore longue et … relativement ouverte.

Dernières minutes

Carmen Moriyón, Maire de Gijón, en visite sur La Solitaire

Ce matin, Madame La Maire de Gijón est venue rendre une visite de courtoisie à la flotte de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire qui fait relâche jusqu’à dimanche dans la nouvelle Marina Yates. Située sur les côtes de la Cantabrique, Gijón est une des destinations classiques de La Solitaire qui y revient cette année pour la douxième fois. Le départ de la deuxième étape y sera donné dimanche 1er juillet à 12h30.

30 minutes de pénalité pour Sébastien Picault

Le Jury de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire n’a eu qu’un cas unique à juger à Gijón. Celui de Sébastien Picault. Pendant la première étape, le skipper de Kickers a laissé la marque de Spineg (face au Guilvinec) à tribord au lieu de la laisser à bâbord. Il n’a donc pas effectué le parcours. Il en avait d’ailleurs averti rapidement la Direction de Course en mer. Le jury a reconnu par ailleurs que cette infraction aux instructions de course ne lui avait pas conféré d’avantage. Sébastien a donc été pénalisé de 30 minutes.

Ils ont dit :

Yann Eliès (Groupe Queguiner/Journal des Entreprises), vainqueur de la première étape à Gijón : « A partir de 40 minutes, ça commence à faire.. »

« Je pensais à l’arrivée qu’il n’y avait pas tant d’écarts. Mais en fait, il y en a ! Je considère qu’à partir de 40 minutes de retard, même si ce n’est pas impossible à surmonter, ça commence à faire beaucoup. Difficile de gagner la Solitaire si tu te prends autant de temps sur la première étape. Personnellement, je n’ai pas le souvenir que ça soit déjà arrivé. Parmi ceux qui jouent la gagne, il en manque quelques-uns aujourd’hui au classement comme Erwan Tabarly (à 59 minutes) ou Gildas Morvan (à 1h11). »

Paul Meilhat (Skipper Macif 2011), 6ème à 51 minutes et 31 secs : « Tout dépend du profil des étapes suivantes »

« Il y a des écarts, mais ils sont raisonnables. Et en fait, tout dépend du profil de La Solitaire, des étapes qu’on aura derrière. Si c’est comme en 2009 et 2011, les éditions auxquelles j’ai participé (et qui avaient été très serrées en temps), ce sera très compliqué. Mais si on se retrouve avec le même type d’étape que la première, alors tout reste ouvert. Je suis content de là où je suis, même si je n’ai pas fait une étape sensationnelle. Je limite la casse, je suis dans le rythme. Par contre, il y a deux clients qui ne sont plus là pour le général : Anthony Marchand et Jean-Pierre Nicol – pour des raisons différentes, ces deux navigateurs ont été contraints à l’abandon dans la première étape. Ils cumulent le temps du dernier plus 2 heures. Ils prendront donc le départ de l’étape 2 avec 9h 32 minutes et 09 secondes de débours, ndr –

Erwan Tabarly (Nacarat), 7ème avec 59 minutes et 10 secs : « Je ne suis pas encore trop inquiet »

« Sur les dernières éditions de La Solitaire, on se retrouvait très nombreux au terme de la 3ème étape, à jouer dans la même heure. Moi, je suis à 59 minutes. Ça commence à causer. Mais ce n’est pas rédhibitoire. L’année dernière, ne serait-ce que sur la dernière étape, j’ai réussi à combler un retard de 37 minutes. Donc je ne suis pas encore trop inquiet même si je sais que ça va être compliqué. En tout cas, ça a pas mal écrémé et ça va peut-être pousser certains à jouer le tout pour le tout, à attaquer pour gagner. Je pense à des gars comme Francisco Lobato qui sont capables, je pense, de récupérer leurs 4h25 de retard. »

Xavier Macaire (Skipper Hérault), 10ème à 1 h, 05 minutes 24 secs : « Une place sécurisante »

« Je découvre une étape où il y a de vrais écarts. L’année dernière (sur sa première Solitaire, ndr), il n’y en avait pas tant. Mon objectif n’est pas de gagner. Si c’était ça, je serai déçu. Je suis content d’être là où je suis, à une place sécurisante pour le classement final. Mon programme aujourd’hui ? Un petit footing de récupération, je vais revoir ma trace pour réanalyser ma course, il faut aussi que je fasse la liste de tout ce qui a marqué cette étape pour moi : le physique, l’alimentation, le sommeil, la vitesse, la stratégie, tous les points sur lesquels je dois travailler. Il faut que j’écrive tout ça. »

Jeanne Grégoire (Banque Populaire), 16ème à 1 h 54 min 38 secs : « Faire deux belles étapes »

« Ces écarts, c’est typique des passages de dorsale dans le golfe de Gascogne avec une arrivée en Espagne. 1h54 de retard… dans ma tête, j’oublie le classement général. Tu te fais trop mal si tu penses à ça. Et ce n’est pas un élément qui te permet de bien naviguer pour la suite. Tu vas aller faire une route en travers de la piste ? Non ! Si c’est juste tenter des trucs pour tenter des trucs… le but maintenant c’est de faire deux belles étapes. »

Yoann Richomme (DLBC), 20ème à 2 h 41 minutes 50 secs : « C’est comme ça qu’on apprend »

« Quel gâchis ! C’est dommage de se mettre un tel handicap dès le départ. Mon objectif était de rentrer dans les 10 et je pense que ça va être dur. Mais c’est comme ça qu’on apprend. Je sais que j’ai fait de bons trucs aussi. Donc, potentiellement, c’est possible. Et puis on ne sait jamais. Si les deux étapes suivantes sont aussi foireuses… »

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RivaCom

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