50% de la flotte peut gagner… ou presque

© Alexis Courcoux

Qui remportera La Solitaire du Figaro-Eric Bompard Cachemire 2012 ? Sur les 37 skippers en lice, ils sont 15 à 20 à jouer pour la gagne, soit 50% de la flotte. Sur le papier, le niveau est très homogène et la hiérarchie d’autant plus floue. Voilà qui promet une 43e édition très ouverte… Réponse dans trois semaines dans la Grande Rade de Cherbourg-Octeville.

Les hommes à battre

« 80% de travail, 20% d’expérience et une pincée de réussite ». C’est la recette de Yann Eliès pour remporter La Solitaire. « Il faut avoir les dents super longues, crever la dalle, manger, dormir et respirer Figaro » rétorque Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls). Autrement dit, posséder un fond de jeu solide et une motivation inébranlable. Seulement voilà, ils sont nombreux, comme toujours, à réunir ces qualités. Sur le papier, sept grands favoris et une dizaine d’outsiders se démarquent. Dans la première catégorie, honneur au seul ancien vainqueur en piste cette année : Nicolas Lunven (Generali), sixième participation, déjà couronné en 2009. Vient ensuite le clan des « anciens », les plus expérimentés du plateau. Parmi eux, Yann Eliès (Groupe Queguiner-Le Journal des Entreprises) est clairement désigné comme l’homme à battre. « On remplace le Jérémie Beyou de 2011 par le Yann Eliès de 2012 et voilà » s’amuse Paul Meilhat (Skipper Macif 2011).

Yann détient le record de victoires d’étapes (5) et a déjà réalisé deux podiums au général. Il a particulièrement bien marché sur les courses d’avant-saison et s’inscrit dans le droit fil des marins morts de faim, en quête de victoire. A ses côtés, le deuxième homme le plus capé en matière de Solitaire : Gildas Morvan (Cercle Vert), 17ème participation et récent vainqueur de la Transat AG2R LA MONDIALE. Attention : Gildas clame haut et fort que cette année est l’année du « vert ». Vient ensuite Erwan Tabarly (Nacarat), déjà 11 participations, une troisième place en 2011, toujours installé dans le paquet de tête et d’une régularité exemplaire. Avec ses trois podiums d’étape et une 2e place au général en 2009, Thierry Chabagny (Gedimat) est un très dangereux client, tout comme Frédéric Duthil (Sepalumic) dont le nom revient régulièrement dans la bouche des pronostiqueurs. Fred a un mental d’acier et d’importants acquis : 3 victoires d’étape, 3 podiums au général. Enfin, le plus jeune de tous, Fabien Delahaye. Le Skipper Macif 2012 a connu des résultats rapides : l’année dernière, après une victoire d’étape chez lui à Caen, il est devenu le dauphin de Jérémie Beyou.

Les chasseurs

Ils ne sont jamais montés sur les plus hautes marches de La Solitaire, mais le podium est à leur portée. C’est la jeune garde, la génération montante. Moins expérimentés que leurs aînés, ils font état d’une courbe de progression rapide, ont déjà terminé dans le top 10 ou le top 15. Révélation 2011 avec sa place de 1er bizuth et de 7e au général, Morgan Lagravière (Vendée) est un petit prodige. Il faudra aussi compter sur la force tranquille de Paul Meilhat , 6e en 2011, qui avait failli enlever la victoire de la 4e étape à Jérémie Beyou. Anthony Marchand (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) ou encore Adrien Hardy (Agir Recouvrement, vainqueur d’une étape en 2010) sont de la même trempe. Jean-Pierre Nicol est un des concurrents qui inquiète le plus car capable de prendre des risques sur des coups gagnants. A surveiller de près : Xavier Macaire (Skipper Hérault), discret mais efficace 10e l’année dernière, ainsi qu’Alexis Loison (Groupe Fiva) vainqueur de la dernière course d’avant-saison. Une touche féminine pour clore la liste des outsiders : Jeanne Grégoire (Banque Populaire). Elle a du métier (9 participations), reste la seule femme de l’ère moderne à avoir terminé 5e au classement général et rêve de s’immiscer dans le top 3.

Ces 15 à 20 navigateurs ont toutes les armes pour jouer les vedettes pendant les 1432 milles de course entre Paimpol et Cherbourg-Octeville. Mais La Solitaire réserve chaque année son lot de surprises et d’autres noms pourraient bien sortir du chapeau. Une chose est sûre : avec seulement trois étapes au menu, il faudra être dans le match dès le coup d’envoi dans la baie de Paimpol, dimanche à 12h50.

Ils ont dit :

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) : « Le niveau est très élevé »

« D’un point de vue qualitatif, le plateau est proche de ce qu’on a connu par le passé. Il n’y a peut-être que 37 Figaro, alors que nous étions plus habitués à 45, mais les bateaux qui manquent sont plus des amateurs que des pros. Erwan Tabarly, Fred Duthil, Gildas Morvan et moi représentons la vieille garde, même si je n’ai que 38 ans, mais chez les jeunes Fabien Delahaye, Paul Meilhat, Morgan Lagravière et Nicolas Lunven, le niveau est très élevé. Erwan Tabarly et Fabien Delahaye sont pour moi les plus dangereux. Pour gagner La Solitaire il faut à mon avis 80 % de travail, 20% d’expérience et une pincée de réussite. Le fait d’avoir trois étapes ne change pas grand-chose au final. »

Gildas Morvan (Cercle Vert) : « L’année du vert »

« Quoi qu’il arrive, La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire est difficile. Nous ne sommes pas 7 bateaux comme sur certaines courses, on navigue toujours à une quarantaine. Les mecs sont bons, ils se préparent bien, ils s’entraînent beaucoup, et en plus il y a les nouveaux qui arrivent. Je trouve que le plateau est du coup assez homogène. Il ne faut pas oublier que ce sont des monotypes, ça va se jouer sur des détails. Ça sera difficile, quoi qu’il arrive. Si tu donnes des favoris tu vas te tromper. Morgan Lagravière qui a très bien réussi l’année dernière peut se mettre trop de pression et passer à côté et d’autres comme Charlie Dalin ou Yoann Richomme qui sont bien préparés peuvent sortir du lot. 2012 c’est l’année du vert, c’est l’année Morvan comme pour Groupama alors c’est peut être mon année. »

Frédéric Duthil (Sepalumic) : « Impossible de faire des prévisions »

« Comme d’habitude il y a du niveau mais depuis que je fais La Solitaire, c’est la même tous les ans. Il y a une multitude de skippers qui peut l’emporter, sur le papier en tous cas, qui ont le niveau et la capacité de le faire. Au fil des étapes et du temps, on voit 4 ou 5 skippers qui sortent du lot chaque année. L’édition 2012 ne devrait pas déroger à la règle mais aujourd’hui il y a une bonne dizaine de skippers qui a le potentiel pour gagner. Il est très difficile de sortir des noms, mais les vrais favoris sont pour moi Gildas Morvan, Yann Eliès, Erwan Tabarly ou encore Thierry Chabagny qu’il ne faut pas exclure. Il y a aussi la nouvelle génération avec Nicolas Lunven, Fabien Delahaye et Morgan Lagravière. Ils ont autant de potentiel que nous pour gagner la course. Pour l’emporter il y a deux solutions, soit la course est serrée et ce sera celui qui aura fait le moins d’erreurs qui sortira vainqueur ou bien il y aura un jeu d’options qui pourrait tuer la course dès la première étape »

Nicolas Lunven (Generali) : « Un plateau de grande qualité »

« Comme tous les ans, le plateau de La Solitaire est de grande qualité. Il y a une génération comme Erwan Tabarly, Gildas Morvan, Yann Eliès, Jeanne Grégoire, Thierry Chabagny et Frédéric Duthil et il y a les plus jeunes comme Morgan Lagravière, Fabien Delahaye mais aussi de bons bizuths comme Julien Villion et Corentin Horeau. Parmi les inscrits il y a aussi des skippers qui font du Figaro depuis plusieurs années et qui sont à leur troisième, quatrième ou cinquième participation avec dans le lot des gens qui bossent dur et qui pourraient créer la surprise. Jean-Pierre Nicol m’a énormément impressionné en 2011. Il était agressif dans sa façon de naviguer, dans ses prises d’options marquées par rapport à la flotte. Le taux de réussite anormalement élevé signifiait bien que ce n’était pas que le fruit du hasard ou de la chance. Il avait un truc en plus. La Solitaire, c’est comme la bourse, il faut prendre des risques pour gagner et être le premier à les prendre »

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RivaCom

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