Gildas Morvan ouvre la voie vers Gijon

© Alexis Courcoux

C’est à 12h50 que les 37 skippers engagés sur cette édition 2012 de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire se sont élancés. Une première étape qui s’annonce d’ores et déjà longue et difficile, entre les courants et un vent capricieux dès les premières heures de course. Au premier pointage officiel à la bouée Radio France, Gildas Morvan (Cercle Vert) menait la flotte devant Adrien Hardy (AGIR Recouvrement) et Nicolas Lunven (Generali). La suite du programme risque bien de se corser d’ici quelques heures avec la première renverse du courant. Il ne reste « plus que » 430 milles aux skippers pour s’exprimer pleinement.

Ce ne sont pas encore les parapluies de Cherbourg mais bien ceux de Paimpol qui étaient de sortie aujourd’hui pour le départ de cette 43e édition de la Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire. C’est sous un ciel gris et chargé d’humidité que les spectateurs massés sur les quais sont venus dire au revoir aux 37 solitaires. Après les dernières obligations de jauge, les marins ont gagné la zone de départ située au large, entre la Pointe de Bilfot et la Pointe Minard. À 12h50, Jean-Yves de Chaisemartin, maire de Paimpol, Eric Bompard, Président Directeur Général, Jean-Pierre Champion, Président de la Fédération Française de Voile et Pierre Simunek, Sous-Préfet de Lannion ont libéré les marins dans des conditions météorologiques plus que maniables, un vent de Nord Nord-Ouest d’environ 12 nœuds. Dès le coup de canon Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls), Vincent Biarnès (Prati’Bûches) et Frédéric Duthil (Sepalumic) étaient les premiers à se distinguer et viraient la première marque de parcours, la bouée Geolink, en tête. Un rapide bord de spi permettait ensuite à Frédéric Duthil de s’emparer du commandement, mais le très expérimenté Gildas Morvan revenait rapidement dans le match.
Contraint de réparer un problème sur sa voile d’avant, Jean-Pierre Nicol cédait beaucoup de terrain sur la flotte avant de pouvoir envoyer une nouvelle voile et reprendre sa route en avant-dernière position.
Dans un vent mollissant et contre le courant, le dernier bord du parcours côtier long d’environ d’1,5 milles jusqu’à la Bouée Radio France était laborieux. Dans ces conditions très difficiles, Gildas Morvan réussissait à creuser un léger écart sur ses poursuivants directs, à savoir Adrien Hardy et Nicolas Lunven, et s’emparait du premier classement Radio France : « Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de courant. Mon départ n’a pas été terrible, mais j’ai réussi à bien revenir. Les passages de bouées étaient très importants » confiait Gildas Morvan juste après le passage de cette marque.

La flotte des 37 Figaro Bénéteau 2 fait désormais route dans des conditions assez faibles vers le nord de Bréhat qu’ils laisseront à bâbord. Le premier passage à niveau devrait se faire lors de la renverse du courant vers 17 heures à La Jument des Héauts de Bréhat. Si quelques skippers arrivent à passer avant la renverse, de gros écarts pourraient se créer d’entrée de jeu. La route est encore très longue pour les marins et le premier classement officiel de la course, ce soir à 19h, pourrait déjà nous dégager une première tendance des forces en présence.

Les premiers concurrents devraient arriver mercredi 27 dans la soirée en Espagne.

Classement Bouée Radio France :

  1. Gildas Morvan – Cercle Vert
  2. Adrien Hardy – AGIR Recouvrement
  3. Nicolas Lunven – Generali
  4. Damien Guillou -La Solidarité Mutualiste
  5. Vincent Biarnès – Prati’Bûches
  6. Francisco Lobato – Roff
  7. Frédéric Duthil – Sepalumic
  8. Nick Cherry – Artemis 77
  9. Erwan Tabarly – Nacarat
  10. Thierry Chabagny – Gedimat

Déclarations d’avant départ, sur les pontons

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) : « ne pas m’échouer au bout de 24 heures »
« Ce qui m’inquiète le plus c’est le manque de vent et le courant qui va aller en s’intensifiant dans la journée. J’espère qu’il y aura assez de vent pour avancer et effectuer le parcours sans difficulté et qu’on arrivera à passer Bréhat avec le courant avec nous… Mes bonnes résolutions ? Me faire, plaisir, aller à la bagarre avec les autres, ne pas m’échouer au bout de 24 heures…et puis arriver en tête à Gijón. C’est le scénario que je me suis fixé. J’ai été marqué par l’événement la dernière fois en 2010 (Yann s’était échoué en Bretagne Sud). Je peux vous dire que quand je vais me coucher, je regarde à deux fois si j’ai bien mis l’alarme ! »

Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) : « Pressé d’y aller »
« Je suis vraiment motivé et pressé d’y aller. Il y a encore moins de vent que prévu, ça va être un départ mou. Il ne faudra pas être stressé par les écarts au début. Il peut y avoir des regroupements à certains endroits. La partie côtière va se faire en paquet, il va falloir être vigilant sur les croisements et le trafic. On aura un peu plus de champ au large. Il est difficile d’aller dormir lorsqu’il n’y a pas beaucoup de vent car on peut toujours louper une risée qui pourrait faire la différence. Mais il faut aussi bien négocier la fatigue pour ne pas se mettre dans le rouge. »

Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « Le Four va être important »
« Les étapes de molle comme on va avoir sont des étapes toujours très difficiles. Tout est possible. Difficile car dans ce pays il y a beaucoup de courant et dans la pétole, la nav n’est pas évidente. Les modèles ne sont pas encore bien calés pour cette première étape et les routages ont du mal à nous emmener jusqu’à Gijon. Il y a de grandes chances que l’on jette l’ancre cette nuit. Dommage que ce soit de nuit car on n’aura pas la chance d’admirer le paysage. Je n’aime vraiment pas cette manœuvre car tu dépenses beaucoup d’énergie à remonter le mouillage. Le Four va être un des moments importants de l’étape, mais le passage de l’anticyclone dans le golfe va définir la suite. Je suis vraiment dans la compétition, j’ai hâte d’y aller, même dans la pétole. J’ai aussi hâte d’être au large, c’est un peu ce que je préfère. Il va falloir être très concentré car on va manquer de sommeil et la route sera longue jusqu’à Gijon. »

Yannig Livory (One Network Energies) : « Ne pas se précipiter »
« Je pensais que le front allait passer un peu plus vite. On ne va pas avoir beaucoup de vent pour progresser jusqu’à la pointe de la Bretagne. Je me sens vraiment d’attaque. Tout est clair, tout est rangé, il faut maintenant aller jouer. Il ne va pas falloir se précipiter car il y a deux passages à niveau. Aller jouer dans les cailloux et prendre des risques, je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle d’autant plus qu’au premier passage en bout de Bretagne il peut se passer des choses. D’être devant ça rend intelligent, mais il faut doser le risque, ne pas se faire décrocher. »

Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) : « Des routages compliqués »
« Les conditions ne sont pas forcément très tentantes, mais on le savait. On a un peu de vent pour le départ, mais après ça va être très compliqué avec des zones sans trop de vent, une bulle à contourner et une route pas très simple avec des choix à faire. Il faudra se décider assez vite. Moins il y a de vent, plus les routages sont compliqués. Il va falloir trancher et décider de notre route. Il ne faut pas toujours faire confiance à l’informatique c’est ça qui est compliqué. »

Isabelle Joschke (Galettes Saint-Michel) devant son écran d’ordinateur ce matin

« Je suis en train de découvrir la météo de ce matin… Je suis assez concentrée car hier, les fichiers divergeaient. Certains annonçaient très peu de vent donc des conditions très compliquées. Du coup, je vais voir s’il y a plus de concordance entre les différents modèles et si on a un peu plus de vent que ce que je craignais ».

Source

RivaCom

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