Ces skippers de l’ombre

© Jean-Marie Liot / DPPI

Rarement le sujet est évoqué, mais la mise en lumière du film « En Solitaire » fait apparaître un point du règlement qui divise la flotte des vingt skippers embarqués dans la grande aventure du tour du monde en solitaire sans escale ni assistance. Cet article concerne le point 8.8 sur le skipper remplaçant.

« En cas de force majeure, un concurrent ou son sponsor pourra désigner un skipper remplaçant. La demande devra se faire par écrit à la direction de course. L’organisateur réunira dès lors une commission composée de l’organisateur, de la direction de course, de l’IMOCA, du président du comité de course et du président du jury de la course. En cas de réponse positive de la commission, le concurrent pourra se faire remplacer par un skipper répondant aux conditions de l’article 8.7 »

Ces quelques lignes tirées de l’Avis de Course ne sont pas anodines car elles permettent, le cas échéant, de changer de skipper si celui-ci n’est pas en mesure de prendre le départ. Si certains marins peuvent compter sur l’appui d’un « remplaçant », à l’image d’Armel Le Cleac’h sur Banque Populaire avec Christopher Pratt ou encore Alex Pella à la place de Kito de Pavant sur Groupe Bel, d’autres sont tellement attachés à leur sponsor que le Vendée Globe s’arrêterait net en cas de pépin. C’est le cas pour Jean-Pierre Dick et Virbac-Paprec si le vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre devait jeter l’éponge pour une raison médicale ou autre. D’autres skippers en revanche ne préfèrent pas en parler mais disposent tout de même de cet atout. Enfin, faute de temps, des concurrents n’ont pas pu et/ou eu le budget pour s’offrir cette option.

Christopher Pratt :

Je garde dans un petit coin de ma tête l’éventualité de ce départ

Véritable marin siamois, le skipper remplaçant doit cependant avoir bouclé les mêmes points de validation : Transatlantique en solitaire, nombre de milles nécessaires, stage médical, assurance et bien d’autres. Un statut atypique pour ces quelques marins qui auraient très bien pu aussi être au départ de cette 7e édition du Vendée Globe.

Skipper remplaçant d’Armel Le Cleac’h, Christopher Pratt nous définit ce rôle si particulier : « Peu de skippers peuvent prétendre remplacer un marin du Vendée Globe si celui-ci est contraint à l’abandon (juste avant le départ). Pour pouvoir s’aligner à sa place, nous avons les mêmes obligations que le skipper officiel. Ma Route du Rhum en solitaire a compté pour la qualification tout comme la Transat Jacques Vabre. J’ai validé le nombre de milles nécessaires sur le bateau, mais je dois achever mon stage médical et régler quelques papiers pour l’assurance. Dans l’équipe Banque Populaire, je suis responsable performance et je suis dans l’aventure depuis le début du projet… Je ne suis pas obnubilé par ce rôle, mais je garde dans un petit coin de ma tête l’éventualité de ce départ. Le but est désormais d’offrir à Armel le meilleur contexte possible à 22 jours du départ. Je serai quoiqu’il en soit prêt mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Mon projet est de participer un jour au Vendée Globe mais dans l’optique d’un véritable projet sportif. Je respecte le choix des skippers qui partent pour une aventure comme Tanguy de Lamotte, mais si j’y vais c’est vraiment pour gagner. »

Petit rappel

Fin 2010, Alex Thomson avait renoncé à prendre le départ de la Barcelona World Race suite à une opération chirurgicale. Wouter Verbraak l’avait alors remplacé au pied levé. Sur ce Vendée Globe, l’Anglais n’aura pas de skipper de secours.

Source

Liliane Fretté Communication

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