Charles Caudrelier
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  • A quelques jours du départ vers Auckland, Charles Caudrelier, skipper de Dongfeng Race Team, fait le point sur l’étape à venir, sur son nouveau statut de leader ainsi que sur les changements au sein de l’équipage franco-chinois. Rencontre.

    Comment se présente cette quatrième étape ?

    La quatrième étape, pour moi, c’est la dernière étape un peu tordue, compliquée, de cette course. Elle n’est pas facile. La première partie entre la Chine et les Philippines est assez courte. Il faut sortir de la mer de Chine, souvent au près. Il y a souvent beaucoup de vent, beaucoup de courants. C’est une partie qui peut être difficile physiquement. Ensuite, on a un choix à faire très tôt et qui n’est pas évident. Il faut décider où l’on va passer l’équateur alors qu’on ne le franchit qu’au bout de dix jours. Le vent peut vite changer. On a navigué avec l’équipe chinoise par là pendant l’hiver dernier et on a bien vu en descendant vers l’équateur qu’il y avait de grosses modifications de vent, souvent des petites dépressions tropicales qui viennent perturber les choses. On doit faire des choix très tôt et ce n’est pas évident. On n’aime pas ça. J’espère qu’on sera assez groupés pour rester ensemble. Très vite il peut y avoir des bateaux qui partent et qui créent des écarts. Après, c’est très difficile de revenir. Ensuite, on passe l’équateur. Il est plus facile à passer là qu’à d’autres endroits. Plus on sera à l’est des îles Salomon, plus il sera facile à passer. Ensuite, on va attaquer l’hémisphère sud et là, les cas fréquents, c’est souvent du près jusqu’à Auckland ou alors, si on est chanceux, on peut avoir une dépression qui sort de l’Australie qui apporte du vent portant qui peut nous faire gagner du temps. Mais les statistiques de vent donnent entre 18 et 25 jours pour arriver à Auckland. Ensuite, on va arriver sur des schémas plus classiques où on peut vraiment faire de la stratégie. Là, il faut un petit peu de réussite. On en a eu beaucoup jusqu’à maintenant, espérons que ça continue.

    Est-ce que la pression augmente avec votre place de leader ?

    Il est trop tôt pour se mettre la pression. On a fait trois étapes, il en reste six. Pour moi, on attaque la partie difficile de la Volvo Ocean Race. Les trois prochaines étapes, elles vont faire des dégâts. Au niveau des points, au niveau des équipes, au niveau de la fatigue, au niveau de l’ambiance. C’est là qu’on va voir les équipes solides. Il faudra rester uni. Je ne m’attends pas à traverser cette Volvo sans rencontrer de problèmes. Je pense que traverser une Volvo sans aucun souci, ça n’arrive pas. Pour l’instant, tout se passe bien pour Dongfeng Race Team mais c’est là qu’on va tester la solidité de notre équipe. J’insiste beaucoup sur ça auprès de mes équipiers. Tout le monde est content, on est bien mais tout le monde commence à être fatigué et les coups durs vont être de plus en plus durs à accepter.
    « A partir de Newport, on va pouvoir commencer à compter les points. »
    La pression, je n’en ai pas. On est des outsiders, on est un projet qui n’est pas là que pour gagner. On est là pour faire autre chose à côté et c’est ce qui me plait dans ce projet. Justement, je n’ai pas cette pression que du résultat. Evidemment, on veut faire le mieux possible et gagner si l’on peut mais la pression pour moi, elle est sur Abu Dhabi, elle est sur Brunel. Tout ce qui nous arrive est génial et si on perd une place ou deux, c’est presque normal par rapport à la nature de notre projet.

    Quelle importance accordez-vous aux inports ?

    L’inport, au début on se disait que ça n’allait pas être très important. On voulait se concentrer sur les parcours offshores. Pour moi, l’inport était intéressant uniquement pour essayer de travailler les manœuvres. C’est pour ça que j’ai quand même passé du temps à préparer ça. On se rend compte que les points sont très serrés. On est quasiment à égalité avec trois bateaux. La différence va peut-être se faire sur les inshores. On a du retard car on a mal démarré. On est bien entraînés, maintenant, ça va très vite. Sur ces petits parcours, notre manque d’expérience globale est un peu pénalisant mais c’est une fausse excuse. Si on n’a pas réussi pour l’instant, c’est plus ma responsabilité. Mes départs n’ont pas été très bons. Il faut que je sois meilleur là-dessus. Je n’ai pas un passé comme Ian Walker ou Bouwe Bekking de skipper – barreur. Je suis moins fort qu’eux de ce côté-là. Il faut que je travaille là-dessus. Que je sois plus concentré.
    Je suis capable de faire des choses bien et si je fais des beaux départs, je sais qu’on peut gagner des manches.

    Pourquoi Pascal Bidégorry est-il absent sur cette étape ?

    Parce qu’il n’a pas été sage ! (rires). Nous avons prévu que chaque membre de l’équipage fasse relâche sur une étape, sauf moi, bien entendu. Pourquoi ? Parce que j’ai l’expérience de la dernière édition et j’ai bien vu qu’à chaque fois qu’on amenait quelqu’un de frais ça amenait quelque chose. Je pense aussi que notre projet est plus compliqué que les autres car on est partis de très loin avec les Chinois. Ça fait un an qu’on n’a pas arrêté. On est usés je pense donc je veux garder de la fraicheur.

    Pourquoi avoir choisi Erwan Israël ?

    Erwan Israël était à bord de Groupama en tant qu’équipier de moins de 30 ans. C’est quelqu’un d’extrêmement brillant en qui j’ai une entière confiance. Pour moi, c’est la nouvelle génération. C’est le mix entre mes qualités et celles de Pascal. Il a mon côté cartésien et il a aussi la sensibilité de Pascal. Je suis sûr qu’il va réaliser un travail fantastique au sein de l’équipe.

    • C’est la dernière étape un peu tordue •

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  • Après sa troisième place sur la première étape et sa victoire à Abu Dhabi, Team Brunel termine 5ème à Sanya. Le groupe mené par l’expérimenté Bouwe Bekking (7ème Volvo Ocean Race) compte bien faire oublier rapidement cette mauvaise manche.
    Certains des équipiers du bateau hollandais sont partis se reposer en famille dans leur pays. Le Français du bord, Laurent Pagès, a quant à lui fait le choix de rester à Sanya pour recharger les batteries avant la quatrième étape. Il revient pour nous sur ce parcours entre Abu Dhabi et Sanya.

    Au sujet de la fatigue physique après ces 23 jours de mer :

    Ce sont des étapes longues. Pas tellement sur le plan de la distance puisque cela équivaut à peu près à deux transats en Atlantique Nord, mais c’est long car nous avons eu peu de vent. Sur un bateau, tu ne peux pas marcher. Dans les conditions que nous avons rencontrées, tu trépignes. Le corps humain n’est pas fait pour cela donc pour l’organisme, c’est un peu fatigant. En plus, c’était une étape chaude. Quand tu vas dormir, tu transpires énormément.Mais tout cela n’est pas insurmontable. Ca va, on récupère vite une fois à terre.

    Et sur le plan psychologique ?

    La fatigue est plutôt nerveuse en effet. C’est vrai pour tout le monde. Peut être un peu moins pour Dongfeng car ils sont assez vite partis par devant et ont eu des conditions plus favorables. Mais nous, derrière, nous avons été constamment au contact avec Team Alvimedica, Abu Dhabi Ocean Racing et MAPFRE. Dans ces conditions instables, l’attention doit être permanente. C’est assez usant. Psychologiquement, c’est difficile d’accepter que tu ne maitrises pas tout surtout quand tu es collé à la piste. Entre le Sri Lanka et Sumatra, on a mis huit ou neuf jours pour faire 1 100 ou 1 200 milles ! Là, tu ne contrôles pas ce qui se passe. Les fichiers sont souvent à la rue. En arrivant à terre, j’ai discuté avec Jean-Luc Nélias. Nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’à certains moments, c’est vraiment la grande loterie.

    A certains moments, c’est vraiment la grande loterie

    Comment expliquer cette 5ème place ?

    5ème. On peut aussi le dire autrement… Nous avons terminé avant-dernier (rires). Ce n’est pas un bon résultat sportif car nous avons un seul bateau derrière. Et puis aussi parce que nous terminons derniers du groupe des quatre. Il y a eu constamment des coups d’élastiques dans tous les sens. Tu passes de l’espoir, de la petite lumière au coup de bâton en permanence. Mentalement, cela demande beaucoup d’efforts pour une équipe pour ne pas lâcher. C’est très frustrant car nous savons que nous avons le potentiel en termes de vitesse et d’utilisation du bateau. J’ai le sentiment que rien n’est passé dans tout ce que nous avons tenté sur cette étape. C’est toujours difficile d’analyser les choses après coup. En tout cas, sur le plan stratégique, je ne peux rien dire. Car on fait avec les éléments que l’on a et puis, je ne suis pas derrière la table à cartes. Encore une fois dans les conditions rencontrées, les décisions ne sont pas toujours faciles à prendre. Mais peut être avons-nous été un peu trop agressifs à certains moments ? Je pense que nous avons fait certaines erreurs dans deux ou trois moments clés. On aurait certainement pu se mettre davantage à l’abri d’une mauvaise manche. Mais nous n’avons pas encore fait notre debriefing. On échangera nos points de vue et on verra quel regard chacun porte sur ce que nous avons fait.

    On aurait certainement pu se mettre davantage à l’abri d’une mauvaise manche.

    Et la suite ?

    Nous avons une aisance en vitesse de manière générale. Je suis persuadé que nous devons être au moins dans les trois systématiquement. Clairement, ce n’est pas un bon résultat et il y a des raisons qui l’expliquent. Ce sont des choses qu’il faut accepter. Quant on participe à un championnat, on sait que l’on va forcément rentrer une ou deux mauvaises manches. Il n’y a aucune inquiétude par rapport à cela, aucun drame. J’ai confiance dans notre potentiel. Nous nous sommes battus, l’équipe est très soudée. Ce ne sera pas une difficulté de repartir du bon pied. On peut regarder ce que l’on a fait depuis Alicante et regarder cette dernière étape. Il faut que l’on soit objectif, il faut aussi que l’on ait conscience de nos points forts. C’est une mauvaise manche. Don’t act. On va repartir super motivés.

    Quel regard portes-tu sur la victoire de Dongfeng ?

    Ils font une très belle course. Dans le détroit d’Ormuz, je ne sais pas trop ce qui s’est passé. J’ai quitté mon quart, nous étions tous alignés. Tous ensemble dans la pétole. Trois heures plus tard, Dongfeng avait disparu. Ils sont partis seuls dans un petit truc qu’ils ont su exploiter. Devant, ils ont toujours eu des conditions plus favorables dont ils ont parfaitement su tirer le meilleur. Et puis, les adversaires se sont faits un peu hara-kiri à certains moments en ne restant pas au contact.

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