Vincent Lauriot-Prévost
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  • Après avoir été secouru la nuit dernière par un navire de pêche, Armel Le Cléac’h est actuellement en route vers les côtes espagnoles qu’il devrait rejoindre d’ici vendredi. Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire qui a pu échanger avec le skipper nous livre ses premières informations suite à l’avarie qui a entraîné le chavirage du Maxi Banque Populaire IX.

    Comment va Armel Le Cléac’h ?

    Il va bien, il est à bord du chalutier espagnol qui a pu le récupérer hier, il se dirige vers les côtes espagnoles qu’il devrait toucher vendredi. Il est pressé de retrouver sa petite famille.

    Quelles étaient les conditions en mer au moment de la casse ?

    Au moment de la casse, on est à l’endroit où l’on souhaitait être avant même le départ de Saint Malo. C’était la stratégie que l’on avait. On s’était fixé des conditions de mer et de vent maximums que l’on n’a pas dépassé. Nous n’avons pas pris plus de risque parce que l’on avait fait une escale, en aucun cas.
    On était dans le tempo prévisionnel que l’on avait prévu. Il y avait 30/35 nœuds de vent, 5 mètres de mer, Armel maîtrisait parfaitement son sujet, il allait sortir de ce vent un peu costaud dans les 3 à 4 heures de course qui allait suivre, on l’avait eu peu de temps avant et tout allait bien à bord.

    Peux-tu nous raconter les circonstances du chavirage ?

    De ce que nous a expliqué Armel, au moment du chavirage, il était donc 3 ris J3, la plus petite voilure que l’on peut avoir sur le maxi trimaran. Il faisait donc attention de ne pas aller trop vite avec le bateau parce que la mer était d’une hauteur de 5 mètres et il ne voulait pas prendre de risque particulier. D’un coup, il a entendu un « crac », il a vu le flotteur qui partait et le bateau a chaviré après la perte de ce flotteur.

    Comment s’est déroulée l’opération de sauvetage ?

    Nous avons appris hier après-midi qu’un chalutier espagnol présent sur zone allait se dérouter pour récupérer Armel. Ce dernier est arrivé en soirée sur le trimaran et ils ont pris la décision avec Armel d’effectuer l’opération de sauvetage. Chose qui a été réalisée relativement rapidement. Armel a mis son radeau de survie à l’eau et il est monté dedans, le chalutier espagnol lui a lancé un cordage pour le ramener et l’a hissé à bord. C’est une opération qui a été rondement menée, Armel nous a appelé aux alentours de 22h00 pour nous dire que l’opération était terminée et que tout allait bien.

    Comment se déroule l’opération de récupération du bateau ?

    Après le sauvetage d’Armel qui était vraiment la priorité, nous nous consacrons maintenant à la récupération du bateau. Une équipe du Team Banque Populaire est parti aux Açores rejoindre une autre équipe affrétée par les assureurs du Maxi Banque Populaire IX. On espère pouvoir prendre la mer d’ici 24 heures pour rejoindre la position du bateau et pouvoir le tracter vers la côte.

    • Interview de Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire •

  • Parti samedi après-midi de Lorient, à bord du Maxi Banque Populaire IX et à quelques semaines du coup d’envoi de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Armel Le Cléac’h a bouclé au petit matin sa qualification de 1200 milles en deux jours et demi. Ce passage obligé est une première en solitaire depuis la mise à l’eau et représente un grand pas en avant pour le skipper et toute son équipe. Un test grandeur nature qui permet de reprendre confiance en la machine et de retrouver ses automatismes.

    Quel parcours as-tu effectué pour cette qualification ?

    Armel Le Cléac’h : Parti samedi après-midi de Lorient, je suis descendu plein sud dans le Golfe de Gascogne pour profiter du vent d’est qui était encore en place. J’ai effectué un long bord pour aller me rapprocher des côtes espagnoles. Ensuite, j’ai longé le nord de l’Espagne pour traverser une zone de vent faible avant l’arrivée d’un vent d’ouest / sud ouest que j’étais venu chercher au large du Cap Finistère là où le vent est entré comme prévu jusqu’à 30 nœuds. Ce vent provenait d’une belle dépression, un ancien cyclone qui s’appelle Hélène et qui passait au large. Une fois que j’ai été cherché assez de vent, j’ai pu faire demi-tour et revenir vers Lorient sur un long bord de portant avec du vent soutenu pour pouvoir finir ce parcours par des conditions plus musclés et des vitesses plus élevées. Je suis arrivé au petit matin à Lorient. Un bon test, un parcours assez complet, parce qu’il y a eu de tout, du petit temps, du vent médium et de la brise, un peu de près et beaucoup de portant. C’était un parcours de qualification très intéressant.

    En combien de temps ?

    Armel Le Cléac’h : 1200 milles en un peu plus de 2 jours et demi. Ce n’est pas une moyenne très élevée pour un bateau comme le nôtre mais c’est plutôt pas mal ! C’est surtout la deuxième partie de la qualification qui a été intéressante, elle a été réalisée en moins de 24 heures. Les conditions sont assez proches de ce que l’on aura sur la Route du Rhum notamment dans les Alizés, avec du vent portant, c’était important de tester le trimaran, d’aller chercher ce type de conditions que nous n’avons pas eu depuis la mise à l’eau.

    Depuis cette mise à l’eau fin Août, quelles sont les sensations à bord ?

    Armel Le Cléac’h : Jusque-là, avec le Team Banque Populaire, nous avons bien repris le bateau en main. Tout fonctionne parfaitement. Nous n’avons pas eu de mauvaise surprise. C’est important pour moi d’aller naviguer en solo, en configuration Route du Rhum. C’était la première fois que je le faisais depuis la mise à l’eau. De reprendre confiance, de gérer son sommeil, les manœuvres, d’analyser tous les systèmes qui ont été ajoutés depuis le chavirage. Tout ça, c’est rassurant. Aujourd’hui, nous avons franchi un grand pas vers la Route du Rhum. Ces deux jours en mer, c’est presque un tiers du parcours de la course et c’est primordial de s’entraîner dans des conditions réelles.

    La Route du Rhum approche, quel est le programme dans cette dernière ligne droite ?

    Armel Le Cléac’h :On passe de la mise au point à la performance. C’est pour cela que l’on va aller dès demain se confronter à nos adversaires directs (en class Ultim) à Port-la-Forêt pour un premier stage. Ce sera une navigation de 24 heures en faux-solo. Je vais faire l’ensemble des manœuvres et du parcours seul mais il y aura 4 membres du Team Banque Populaire à bord pour à la fois observer et regarder ce que font les autres bateaux. Puis on se retrouvera dans 15 jours, pour un deuxième et dernier stage avec un parcours de 36 heures. J’ai hâte, c’est la première fois que nous allons nous comparer à nos concurrents. Ça va être intéressant, nous allons pouvoir noter les plus et les moins du Maxi Banque Populaire IX, découvrir le potentiel des autres. De nous jauger dans notre préparation et dans notre niveau de performance. On continuera ensuite pendant 15 jours les entraînements à Lorient et ensuite nous quitterons notre port d’attache pour Saint-Malo.

    Après les difficultés des derniers mois, quel est ton état d’esprit aujourd’hui ?

    Armel Le Cléac’h : Je me sens bien, il y a eu plusieurs phases. Il y a eu le chavirage et l’après chavirage. Une course contre la montre. Très vite avec l’équipe, nous avons positivé pour remettre en route le Maxi Banque Populaire IX le plus vite possible. Maintenant la priorité, c’est reprendre à la fois confiance dans le bateau mais aussi dans ses sensations et puis finalement de retrouver du plaisir à naviguer. Et c’est le cas, à chaque fois, que ce soit en équipage ou en solitaire, je suis motivé parce que c’est toujours une satisfaction de le faire sur ce bateau. L’état d’esprit est positif. On a envie de bien faire avec le Team et on a tous cet objectif en tête. Les journées sont comptées, le travail est là. On s’y applique. Cette qualification, c’est déjà un grand pas en avant vers la Route du Rhum.

    • Armel Le Cléac’h qualifié pour la Route du Rhum •

  • Défi relevé : le Maxi Banque Populaire IX reprend son envol

    Ce mercredi 29 août à Lorient à 16h, le Maxi Banque Populaire IX a été remis à l’eau après quatre mois et demi de chantier intensifs. L’instant est précieux tant le défi à relever était de taille, mais c’est

    29 août 2018 • Classe Ultim 32/23, Course au Large, Records, Route du Rhum • Vues: 2480

  • Fin de la première étape du chantier du Maxi Banque Populaire

    Entré début mai au chantier Multiplast de Vannes pour réparer les dégâts structurels consécutifs au chavirage survenu au large du Maroc le 13 avril dernier, le Maxi Banque Populaire IX a été convoyé ce jeudi

    20 juillet 2018 • Classe Ultim 32/23, Course au Large, Records, Route du Rhum • Vues: 2277

  • Le Maxi Banque Populaire IX est arrivé à Lorient

    Alors qu’Armel Le Cléac’h a donné le coup d’envoi de la course Nice UltiMed à 13h02 ce jour, le Maxi Banque Populaire IX, chargé dimanche dernier à bord du cargo Philemon au port de commerce de Casablanca, est arrivé

    2 mai 2018 • Classe Ultim 32/23, Course au Large, Records, Route du Rhum • Vues: 2787

  • Remorqué depuis dimanche, le Maxi Banque Populaire a rejoint hier en fin de journée le port de Casablanca après avoir parcouru les 130 milles qui le séparaient de la côte. L’équipe technique a procédé ce matin à l’opération de retournement afin de pouvoir débuter un premier diagnostic du bateau et essaie de procéder au rapatriement du navire à Lorient le plus vite possible. Ronan Lucas, Directeur du Team Banque Populaire, dresse un premier constat.

    « Le remorquage a duré 48 heures car nous avons été extrêmement prudents pour ne pas prendre le risque d’endommager davantage le trimaran.

     

    Ce matin nous l’avons remis à l’endroit à l’aide d’une grue. C’est maintenant l’occasion de dresser un premier bilan des dommages, on constate que de nombreuses parties du pont de coque centrale autour du pied de mât sont endommagées, de même concernant le pont des flotteurs et les carénages de bras ; une partie de la casquettes a été emportée.

    Nous avons d’ores et déjà pris les devants afin d’organiser les réparations du trimaran, examiner les différentes solutions pour l’équiper d’un mât et d’une bôme. L’objectif clair est de remettre le bateau à l’eau avant la fin de l’été et de permettre à Armel de se préparer dans de bonnes conditions pour se présenter au départ de la Route du Rhum à Saint-Malo. »

    • Le Maxi Banque Populaire IX amarré à l’endroit •

  • Les membres de l’équipe technique du Team Banque Populaire, embarqués hier soir à bord d’un remorqueur, sont arrivés sur la zone du chavirage dans la matinée aujourd’hui. Après plusieurs heures d’opérations et de récupérations du matériel endommagé, le remorqueur a débuté le rapatriement du trimaran vers Casablanca.

    La localisation de l’emplacement du Maxi Banque Populaire IX ayant été facilitée par un bateau de l’armée marocaine qui patrouillait et assurait la sécurité de la zone de l’accident depuis hier, l’équipe technique du Team Banque Populaire a pu rapidement rejoindre les lieux dans la matinée pour débuter les opérations nécessaires au remorquage.

    Ronan Lucas, le Directeur du Team Banque Populaire nous explique le déroulé de l’intervention

    « Arrivés sur la zone du chavirage dans la matinée, 2 plongeurs professionnels et 3 membres de l’équipe technique du Team Banque Populaire ont accédé au bateau pour récupérer un maximum d’éléments risquant d’endommager le trimaran de manière plus importante lors du remorquage. Nous avons par exemple récupéré des morceaux de mât qui étaient coincés sous le bateau. Les conditions sur la zone étaient bonnes aujourd’hui, ce qui nous a permis de bien travailler.

     

    Le remorquage a pu débuter ensuite mais il va prendre du temps. L’équipage et les membres du Team présents essayent de préserver un maximum le trimaran jusqu’à Casablanca. Les conditions de vent sont relativement bonnes et maniables, mais nous sommes extrêmement prudents.

     

    Le Team Banque Populaire a su faire face, aux problèmes rencontrés avec calme et professionnalisme. Tout le monde s’est mis en ordre de marche très vite pour être le plus efficace possible et mettre en œuvre le sauvetage de l’équipage et le remorquage du bateau. A Casablanca ou ici à Lorient, chacun s’est consacré à cela depuis hier. Nous avons énormément apprécié la solidarité et l’aide des interlocuteurs français et marocains avec qui nous avons travaillé jusqu’à présent, nous les remercions chaleureusement. »

    Rappel des faits

    Suite au chavirage du Maxi Banque Populaire IX dans la nuit de vendredi à samedi au large du Maroc, l’équipage composé du skipper Armel Le Cléac’h, Pierre-Emmanuel Hérissé, directeur technique du Team Banque Populaire et d’un caméraman, a été hélitreuillé par l’armée marocaine. Les trois hommes sont arrivés à Casablanca dans la journée de samedi où ils ont été pris en charge par le Consulat de France.

    • Banque Populaire IX est en cours de remorquage vers Casablanca •

  • Suite au chavirage du Maxi Banque Populaire IX la nuit dernière au large du Maroc, l’équipage a été hélitreuillé par l’armée marocaine. Armel Le Cléac’h, Pierre Emmanuel Hérissé et le cameraman sont arrivés à Casablanca où ils ont été pris en charge par le Consulat de France. Armel, joint par son équipe à terre en fin d’après-midi, raconte son chavirage :
    Le déroulé du chavirage

    « Cette nuit on naviguait babôrd amure direction Cadix. Nous étions partis depuis mardi de Lorient, on avait fait un grand bord le long du Portugal. Pour s’entraîner, on est allé chercher un point de passage dans le nord ouest des Canaries. On faisait notre retour vers Cadix en vue d’aller chercher l’équipage pour la suite du programme.

     

    La mer était un peu formée parce que le vent avait été soutenu depuis pas mal de temps sur l’ouest du Portugal. En descendant vers les Canaries, nous avions eu du vent fort jusqu’à 40-45 nœuds. Nous étions sur un bord assez serré, du près débridé, un ris dans la grand-voile et le petit foc. J’avais fait les routages et au fil des heures le vent devait mollir. Les conditions étaient plutôt stables, j’avais vérifié et il n’y avait pas de grain ou d’orage possible devant nous. Pierre-Emmanuel Hérissé (le directeur technique du Team Banque Populaire) et notre média-man étaient à l’intérieur, moi j’étais dans ma cabane en veille aux manœuvres.

     

    J’ai été m’allonger cinq minutes sur la bannette pour commencer une sieste. Le bateau a commencé à se lever très vite suite à une survente de vent, je n’ai pas eu le temps de sortir. J’ai pu choquer la grand voile mais cela n’a pas suffit. Tout est allé très vite, le bateau a basculé sur le côté tribord. Je me suis retrouvé à l’envers dans l’eau qui avait inondé la cabane. Pierre-Emmanuel m’appelait pour savoir si j’étais là. Nous arrivions à nous entendre entre deux vagues, j’ai réussi à sortir de là et à me hisser ans la coque centrale en sécurité avec eux, à l’abri.

     

    On a tout de suite fait un point pour s‘assurer que personne ne soit blessé. J’ai très rapidement déclenché la balise de détresse pour alerter les autorités.

     

    On a réuni le matériel de sécurité et on a enfilé nos combinaisons de survie. J’ai contacté Ronan Lucas (le directeur du Team Banque Populaire) par Iridium l’ portable qui était dans le bidon de survie pour lui dire que nous étions tous à bord et surtout qu’il n’y avait pas de blessé.

     

    Deux heures après, un cargo est arrivé sur zone, on a échangé avec eux par VHF. Il faisait nuit, nous ne pouvions pas sortir du bateau immédiatement.

     

    Le jour s’est levé, un patrouilleur devait nous rejoindre en fin de journée mais finalement un hélicoptère de la Marine Nationale a pu décoller de Casablanca ce midi pour venir nous chercher. A son arrivée, les uns après les autres, nous sommes montés dans l’hélicoptère et nous avons atterri au port militaire de Casablanca sur une frégate à quai. Nous avons été très bien accueillis par la Marine Royale Marocaine, nous avons pu manger et faire quelques contrôles de santé, on les remercie pour tout ainsi que l’équipage de l’hélicoptère. Nous avons ensuite été pris en charge par le Consulat de France.»

    État d’esprit

    C’est vraiment dur à vivre, les conditions en mer étaient maniables, nous avons déjà navigué avant dans des conditions beaucoup plus fortes et engagées. Tout a basculé en quelques secondes. A mon avis, c’est lié à une survente de vent. Au moment où nous avons quitté le bateau, les trois coques et les bras étaient intacts, le mât quant à lui, est cassé en plusieurs morceaux. »

     

    Une course contre la montre est maintenant engagée pour récupérer le bateau dans les plus brefs délais et tout mettre en œuvre pour être au départ de la Route du Rhum en novembre prochain.

    • Premiers mots d’Armel Le Cléac’h suite au chavirage •

  • Banque Populaire IX a chaviré au large du Maroc, l’équipage est en sécurité

    Le Maxi Banque Populaire IX a chaviré cette nuit aux alentours de 3h du matin alors qu’il naviguait au large des côtes marocaines. L’équipage composé d’Armel Le Cléac’h et de Pierre-Emmanuel Hérissé accompagnés

    14 avril 2018 • Classe Ultim 32/23, Nice Ultimed, Records • Vues: 1979

  • Cap vers le sud pour le Maxi Banque Populaire IX

    Le Maxi Banque Populaire IX a quitté mardi après-midi son port d’attache de Lorient pour rejoindre la Méditerranée en prévision de la première course de la saison, la Nice UltiMed dont le coup d’envoi sera donné le 2

    11 avril 2018 • Classe Ultim 32/23, Nice Ultimed, Records • Vues: 2635