Saint-Philibert
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  • Ces choses utiles mais pas futiles en Ultim’

    Alors que les entraînements pour La Route du Rhum continuent pour Thomas Coville en Bretagne Sud, l’abécédaire fait de même. Le skipper solitaire de SODEBO ULTIM’ dévoile cette semaine quelques accessoires pas futiles

    20 septembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 4626

  • Objectifs remplis pour Thomas Coville

    Mal rasé, le teint buriné par vingt jours de mer, Thomas Coville a rallié mardi soir le port de La Trinité-sur-Mer, presque en vainqueur. A trois mois du départ de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, le skipper

    6 août 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2670

  • Première navigation au large, une nouvelle dimension.

    « On ne s’est pas encore tout dit mais on ambitionne beaucoup l’un pour l’autre, » résume Thomas Coville quand il évoque la découverte de son tout nouveau trimaran. Cinq petites semaines après la mise à l’eau à

    27 juin 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 3849

  • Dans des conditions idéales et plutôt ventées, Thomas Coville et son équipe partagent des heures grisantes à l’occasion des premières navigations à bord de Sodebo Ultim’ en baie de Quiberon. Pendant les mois où il a fallu dessiner puis construire ce trimaran unique en son genre, les équipes pensaient à ces moments ; imaginant comment les coques passeraient dans la mer, comment la largeur – équivalent de la cylindrée en voiture – se traduirait en puissance et comment ces centaines de mètres carrés de voilure seraient maniables en solitaire ?

    Aujourd’hui, nous avons navigué avec 25/30 nœuds et j’avoue qu’en partant, on ne faisait pas les malins, » racontait hier soir Thomas avec un sourire qui traduisait la satisfaction après une belle journée. « Il faut y aller avec humilité, nous n’en sommes qu’au début mais on sent tout de suite que l’on a changé de dimension et que Sodebo Ultim’ en a sous le capot. Le bateau va vite facilement, il est stable à la barre, semble léger, il n’est pas volage mais vivant, plutôt évolutif et vire bien. C’est déjà très satisfaisant de découvrir un bateau proche de celui que nous avions en tête. On sent toute l’équipe super enthousiaste même si on ne s’enflamme pas.

    Un gros bateau

    J’ai beaucoup appris des tests statiques, » enchaine le skipper faisant référence à ces journées particulièrement stressantes où l’équipe a travaillé à quai, mettant de fortes tensions dans le trimaran de 31 mètres pour vérifier la résistance de la structure. « Nous sommes allés jusqu’à 60 tonnes de compression dans le mât et 26 tonnes de traction dans l’étai structurel (le câble qui tient le mât sur l’avant) ce qui est beaucoup, en tout cas plus que sur l’ancien Sodebo. On simule ainsi des situations extrêmes que je peux rencontrer en mer. J’aurais aussi des capteurs en navigation qui m’informeront en temps réel. Avec cette taille de bateau, on ne peut plus se fier seulement à ce que l’on ressent, il faut mettre des chiffres.

    A taille humaine ?

    Début Novembre, sur La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, le skipper sera seul aux commandes. Sur l’unique colonne de winch utilisée pour manœuvrer et régler bateau, Thomas ne va pas chômer. « J’ai hissé la grand voile seul. C’est plus long que sur notre ancien bateau mais pas plus physique, » affirme-t-il. Avec jusqu’à 663 mètres carrés de toile, Sodebo Ultim’, comme les autres bateaux de la classe Ultime, pose la question des capacités musculaires du skipper. Ce dernier peut adapter la mécanique à l’échelle du bateau mais ne va pas, lui-même, se transformer en géant. Le team Sodebo a simplifié au maximum le chemin des cordages sur le trimaran afin de limiter les déperditions d’énergie, le résultat jusqu’ici semble concluant. Rouler et dérouler les voiles d’avant reste le point crucial. Sodebo Ultim’ navigue ce jeudi dans du vent médium et l’équipage comptait justement essayer le grand gennaker de 380 mètres carrés…la taille d’un bel appartement !

    Monter crescendo

    Pour coordonner la mise au point du bateau, Thomas a fait appel au marin et routeur Jean-Luc Nélias. « Après 14 mois de chantier, il fallait accompagner l’équipe dans la phase de mise au point pour insuffler une énergie nouvelle contribuant à optimiser le rendement de chaque navigation, Jean-Luc assure cette mission, » complète le chef d’équipe. « Après avoir validé que le matériel fonctionne, nous partirons au large en équipage. Je débuterai ensuite les navigations en solitaire, en poussant à chaque fois un peu plus loin et un peu plus longtemps. » Thomas et son équipe mesurent leur chance mais aussi l’enjeu car l’horloge tourne à six mois du Rhum.

    SODEBO ULTIM’

    • Numéro : 73 (En référence à la création de Sodebo par Simone et Joseph Bougro en 1973)
    • Architectes : cabinet Van Peteghem-Lauriot-Prévost
    • Structures : Hervé Devaux Structures (plateforme), Gsea Design (mât)
    • Réalisation plateforme : chantier Multiplast et team Sodebo
    • Longueur : 31m
    • Largeur : 21,20m
    • Constructeur mât : Lorima
    • Hauteur mât : 35m
    • Corde mât : 1,20m
    • Tirant d’air : 37m
    • Conception et fabrication voiles : North Sails
    • Surface Grand Voile : 283m2
    • Surface voiles max au près : 444m2
    • Surface voiles max au portant : 663m2
    • 3m2 d’espace de vie de plain-pied
    • Cockpit avec 1 colonne et 6 winchs
    • 400m2 de filets de dyneema
    • Pilotes automatiques : électrique et hydraulique
    • Décoration : Désigne.fr

    • Sodebo Ultim’ tire ses premiers bords. •

  • Sodebo Ultim’, l’aventure commence !

    C’est sous une pluie de confettis et avec une belle émotion partagée que le trimaran SODEBO ULTIM’ a été mis à l’eau ce lundi à 11h30 devant le chantier Multiplast de Vannes. En partant de Geronimo – le mythique

    20 mai 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 3728

  • Au Grand Air !

    La métamorphose a duré plus d’un an. Une chrysalide loin des regards pendant laquelle le trimaran Geronimo d’Olivier de Kersauson est devenu Sodebo Ultim’, la nouvelle arme du navigateur solitaire Thomas Coville. La fin

    7 mai 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2136

  • Derniére ligne droite pour Sodeb’O Ultim

    Le 2 novembre à Saint-Malo, le départ de la 10e Route du Rhum-Destination Guadeloupe s’annonce bluffant. L’édition 2010 a marqué les esprits avec le retour des multicoques aux dimensions inouïes. Ces engins emprunts de

    11 mars 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2822

  • Thomas Coville de retour à La Trinité-sur-Mer

    Avant de nous expliquer combien c’est agréable d’être maître de ses choix et quelques minutes après avoir amarré le maxi trimaran, la poussée d’émotion a submergé Thomas Coville et tous ceux qui sont venus

    17 février 2014 • Records, Tour du Monde en Solitaire • Vues: 2819

  • Par l’équipe de routage du maxi-trimaran Sodebo

    Thierry Briend, membre de la cellule routage du team Sodebo, revient en détails sur les analyses météorologiques qui ont poussé Thomas Coville à renoncer, jeudi après-midi, à la tentative de record autour du monde en solitaire en multicoque. Pour mémoire, le skipper de Sodebo a franchi la ligne de départ au large de Ouessant le 17 janvier dernier, soit il y a exactement deux semaines. Lorsque Thomas a choisi hier de faire demi-tour, il descendait l’Atlantique sud après avoir parcouru près de 6000 milles soit environ un quart du parcours.

    Une décision difficile mais raisonnable au regard des données tangibles entre les mains de Jean-Luc Nélias, Thierry Douillard, Thierry Briend et Richard Silvani. Rappelons que cette équipe travaille ensemble au quotidien depuis plusieurs mois et s’appuie sur de multiples sources d’informations, notamment sur les statistiques de Great Circle, les prévisions de Météo France ainsi que sur les images satellites de CLS Argos qui relèvent la présence et les mouvements des glaces.

    Facteur 1 : Le retard au Cap de Bonne Espérance

    Après plus de 72 heures de bataille dans les vents instables et faibles de l’anticyclone de Sainte-Hélène, Thomas entrevoyait enfin sa sortie. Jeudi matin, le retard sur Francis Joyon était de 1050 milles environ. Thomas naviguait dans le Nord d’une dépression (que l’on voit ici dans son Sud-Est) qui avançait vers l’Est à 35 nœuds. Malheureusement, juste derrière une nouvelle cellule anticyclonique prenait place.

    Thomas aurait dû virer de bord dans la soirée de jeudi, afin de contourner cette haute pression vendredi et gagner vers le Sud dans des vents inférieurs à 10 nœuds. Il aurait alors fallu naviguer proche de son centre afin d’en réduire son contournement, avec tous les risques que cela comporte.
    Par rapport à Francis (Joyon), l’écart aurait alors considérablement augmenté. Mais Thomas n’avait d’autre choix que de faire ce bord Sud afin de plonger vers les Quarantièmes Rugissants pour aller chercher une dépression qui l’aurait conduit jusqu’au Cap de Bonne Espérance. Un premier cap qu’il aurait franchi le mardi 4 février dans la matinée avec un retard que nous estimons à 1 600 milles soit quasiment trois jours de mer. Rappelons que lors des dernières tentatives, Thomas y était passé avec respectivement 1 jour 16 heures (en 2008) et 1 jour 22 heures de retard (en 2011). 

    Ce qu’en disait Thomas hier :

    Même si la fenêtre était loin d’être idéale, je me suis régalé à descendre jusqu’ici. J’étais bien dans mes basques et je me suis accompli dans cette descente qui était loin d’être acquise.

    Facteur 2 : Conditions défavorables dans l’Océan Indien

    Après le passage de Bonne Espérance, la dépression qui nous y avait amenés, devait nous passer dessus car elle était tout simplement plus rapide que nous. Ensuite, nous observions un nouvel anticyclone au niveau des îles Kerguelen. Deux solutions se présentaient à nous : soit passer au Nord, en naviguant face au vent sur une route plus lente et plus longue ce qui signifiait perdre encore du temps sur le chrono de référence, soit de passer au Sud, une trajectoire certes plus rapide et plus courte mais qui nous obligeait à s’aventurer dans une zone de glaces très dangereuse où les icebergs étaient bien présents. Concernant, l’observation des glaces nous travaillons avec CLS qui a délimité avec nous une zone « interdite » (en pointillé rose sur la carte).

    Ce que Thomas rappelait hier à ce sujet :

    Dans un record, il n’y a pas d’organisateur qui t’impose des limites de glaces, c’est à toi de travailler en fonction des observations. On a travaillé avec CLS Argos sur l’optimisation des zones dangereuses. Aujourd’hui, un anticyclone vient se mettre sur le Nord du plateau des Kerguelen qui nous oblige à descendre sous l’archipel et donc de rentrer bien au-delà de la zone des glaces que l’on s’était interdite jusqu’à présent.

    En conclusion, si nous voulions limiter la perte sur Francis Joyon, il n’y avait pas d’autre choix, au regard des données que nous avions, de naviguer au Sud de notre limite des glaces. C’était une grosse prise de risques qui nous aurait permis de limiter la perte de temps mais pas forcément d’en gagner !

    La décision a donc été prise, jeudi, en accord avec Thomas et son partenaire Sodebo, de renoncer à cette tentative et de faire demi-tour vers La Trinité-sur-Mer.

    Et Thomas de conclure :

    Le parcours était joli, la trace osée et atypique. J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec les gens qui m’entourent et qui font bloc autour de moi. Je me sens bien dans ce projet. Le plus dur, c’est de prendre la décision. Une fois qu’elle est prise, elle est prise. On va regarder devant.

    • Le pourquoi du comment ! •

  • La situation météo à venir, le retard accumulé et des routages qui le font descendre sous les Kerguelen dans les glaces à quelques 300 milles de l’Antarctique amènent le compétiteur Thomas Coville, en accord avec son partenaire Sodebo, à renoncer à sa tentative de record du tour du monde en solitaire en multicoque. Le maxi-trimaran rentre à son port d’attache de La Trinité-sur-Mer.

    Parti de Ouessant le 17 janvier à 7h42 (HF), le skipper avait franchi l’équateur en 6 jours 20 heures, un temps dans ses objectifs. « De la fenêtre de la dernière chance, on est descendu jusqu’à l’équateur de façon loin d’être ridicule. Je savais que la clé allait être Sainte Hélène. » expliquait ce soir le skipper.

    Depuis qu’il navigue dans l’hémisphère sud, la météo n’a pas été propice à la vitesse. Aux prisex depuis lundi avec un anticyclone de Sainte-Hélène particulièrement étendu entre l’Amérique du Sud et l’Afrique, Thomas accuse depuis ce matin un retard de plus de 1000 milles sur le détenteur Francis Joyon.

    Cet après-midi, alors qu’il naviguait au près dans 15 nœuds de vent à 2 000 milles du Cap de Bonne Espérance, un nouveau coup de frein s’annonçait dans les 36 prochaines heures avec le contournement d’une zone de calmes impliquant de rallonger considérablement la route. A la lecture des derniers routages, le retard de Sodebo à son entrée dans l’Océan Indien serait de 1 600 milles, soit environ trois jours de mer.

    L’équipe à terre qui analyse la météo pour Thomas à partir de fichiers de Météo France et CLS, observe une nouvelle zone de vents faibles et la présence de glaces dans l’Indien. La route théorique proposée ferait descendre Thomas par 60 degrés Sud, soit à 300 milles au Nord de l’Antarctique.

    Les risques encourus, tant en terme de performances sportives qu’en terme de sécurité, vont à l’encontre de ce que recherchent le skipper et son partenaire.

    Citations de Thomas Coville joint au téléphone ce soir par son équipe à terre :

    J’ai un super bateau, je me sens parfaitement en phase avec lui. Aujourd’hui, les fichiers nous confirment que, même en descendant très Sud dans l’océan Indien, et c’est ce que nous proposent les routages, on est moins rapide que Francis (Joyon).

    Mise à part le retard à Bonne Espérance puis celui que l’on aurait pu prendre dans l’Indien, nous aurions été au-delà des limites que nous nous étions fixées en terme de sécurité. Les routages m’imposaient d’aller slalomer entre les glaces au sud des iles Kerguelen avec le risque de me mettre en danger mais d’impliquer aussi d’autres personnes en cas de pépin.

    Je ne suis pas une tête brulée. Il faut savoir composer avec la performance, le professionnalisme et la sécurité. Je n’ai pas envie de m’entêter par orgueil.

    Je représente une entreprise, Sodebo. Je me dois d’être honnête et responsable pour ceux qui me font confiance. Le plus difficile est de prendre la décision.

    En tant que compétiteur, ce soir, je suis forcément affecté.

    J’ai pris un immense plaisir à venir jusqu’ici. J’ai ce bateau dans la peau. Je me sens bien. Je me suis régalé à faire tout ce que j’ai fait.

    • Game Over ! •