Arnaud Boissières
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Avec une belle 9e place à l’arrivée de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Arnaud Boissières peut être satisfait de la fiabilité de son Imoca La Mie Câline – Artipôle et des travaux effectués l’hiver dernier. Arrivé de son convoyage aux Sables d’Olonne le 12 décembre dernier, le skipper veut désormais se tourner vers la saison 2019, dans un réel objectif de performance en vue du Vendée Globe 2020. Au programme des prochains jours, la sortie de l’eau du bateau pour une remise à niveau lors du premier trimestre 2019. Présent à Paris vendredi dernier pour la remise des prix de la Route du Rhum, Arnaud a fait le point.
A postériori que retires-tu de cette Route du Rhum 2018 ?
Arnaud Boissières : « Le bilan est très positif à plusieurs niveaux. Au niveau comptable d’abord parce que je m’étais fixé l’objectif de terminer dans les 10 premiers et je fais 9e. Mais surtout avec cette Route du Rhum je suis qualifié pour le Vendée Globe 2020, je suis donc très content. Cette transatlantique a vraiment été riche d’enseignements, le bateau marche bien, il est fiable, donc il va maintenant falloir se tourner davantage sur la préparation physique et les entraînements. J’ai pris confiance avec le bateau à toutes les allures, ce projet démarrait avec la Route du Rhum avec l’objectif de faire un résultat sur le Vendée Globe 2020. Cette place de 9e sert donc de base de travail pour la suite.
Je vois également que cela fait 4 fois que je me fais avoir à Madère lors de transats, c’est un symbole certes mais ça doit me forcer à plus travailler la météo avec Jean Yves Bernot par exemple ou encore à m’entraîner plus souvent avec le bateau comme ce que j’ai fait en septembre dernier. La saison prochaine je vais commencer les entraînements plus tôt en saison car le bateau sera prêt plus tôt ; nous avons un chantier d’hiver à effectuer mais il ne sera pas aussi conséquent que celui de l’année dernière. »Tu as voulu terminer le convoyage de La Mie Câline-Artipôle entre les Açores et Les Sables d’Olonne, pour quelles raisons ?
Arnaud Boissières :« Mon objectif était double. D’abord je voulais naviguer dans le froid, toujours une logique d’entrainement en vue du Vendée. Nous avons eu de la brume et de la pluie jusqu’en France avec un bon 30 nœuds de vent, ça m’a bien mis dans le bain ! Je voulais également voir ce que je pouvais améliorer concernant le confort à bord, car cela joue vraiment dans la performance. »
Quel va être le programme du chantier d’hiver ?
Arnaud Boissières :« Nous allons démâter cette semaine et sortir le bateau de l’eau avant Noël. Nous avons quelques petits travaux à effectuer pour que le bateau ait la même configuration mais avec quelques améliorations un peu partout. Donc le programme ce sera démontage, révision, expertise composite pendant environ 4 mois. L’objectif c’est de le remettre à l’eau mi-avril pour naviguer pour le Grand Prix Guyader en mai. »
Programme 2019 de la Classe Imoca
- 3 au 6 mai : Grand Prix Guyader
- 30 mai au 2 juin : Ar Men Race Uship
- Juillet : Valencia Globe Series
- 3 août : départ de la Rolex Fastnet Race
- 18 au 22 septembre : Défi Azimut
- 27 octobre : départ de la Transat Jacques Vabre
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Arnaud Boissières participait le week-end dernier au Défi Azimut, sa première épreuve avec le nouveau La Mie Câline-Artipôle. Quelque peu déçu par le résultat de sa course en solitaire (12e), le skipper retire néanmoins beaucoup de satisfaction de cette première confrontation avec ses futurs concurrents. Son Imoca 60, qui a connu une profonde restructuration depuis son acquisition et qui est toujours en phase d’optimisation, tient d’ores et déjà toutes ses promesses ; et à 40 jours du départ de la Route du Rhum, donné le 4 novembre prochain de St Malo, Arnaud Boissières compte bien enchaîner les entrainements et continuer à prendre en main sa machine.
Arnaud, comment s’est passée cette première épreuve avec ton nouvel Imoca et cette première confrontation avec tes concurrents ?
« Je suis forcément déçu de mon parcours en solitaire. Je n’ai pas pris un super départ car j’ai eu quelques soucis techniques avant de quitter le ponton. Cela génère un peu de stress en plus mais cela permet aussi de se préparer à la Route du Rhum, ces courses préparatoires servent aussi à ça. Je vois surtout beaucoup de choses encourageantes. Le bateau est facile, en termes de réglages mais aussi physiquement. J’ai réussi à doubler La Fabrique et Newrest Art et Fenêtres dans la nuit, d’autres bateaux munis de foils, et j’ai rapidement trouvé les manettes. La navigation dans la brise m’a permis de me rassurer suite aux modifications que l’on a apportées sur le bateau et surtout sur son potentiel par rapport à nos concurrents directs. Je ne veux pas m’arrêter au résultat. »
Que retires-tu de ce Défi Azimut ?
« Je me suis super bien senti à bord du bateau, il est plutôt confortable. Il y a encore quelques aménagements à effectuer pour améliorer la vie à bord mais niveau performance pure, je pense que l’on est bien. C’est plutôt la bagarre sur l’eau qui me manque, être au contact, se jauger. Nous allons donc nous baser à Lorient du 8 au 16 octobre pour naviguer face à d’autres concurrents lors de runs à la journée pour travailler les départs, la vitesse, les manœuvres, les essais de voiles… Je suis vraiment dans une logique de progression, pour le bateau comme pour le bonhomme ; finir ma préparation de la Route du Rhum à Lorient me permettra d’effectuer des entraînements plus intenses et d’être près des fournisseurs qui travaillent sur La Mie Câline-Artipôle. Je souhaite mieux appréhender le bateau et surtout me mesurer davantage à la concurrence. »
Le niveau du plateau semble très élevé, quel est ton objectif pour cette Route du Rhum ?
« Ils ne m’ont pas attendu pour progresser c’est clair ! Le niveau des bateaux et des skippers est en effet très élevé. Si je dois me donner un objectif sur le Rhum c’est de figurer dans le top 10 à l’arrivée à Pointe à Pitre. Mais encore une fois je me suis pour l’instant très peu jaugé par rapport à la concurrence. Et il faut quand même être conscient que l’on ne joue pas tous dans la même cour : entre les bateaux neufs, les bateaux revus, ceux qui naviguent sur leur bateau depuis deux ans… on ne part pas tous avec les mêmes cartes. Je sais que j’ai un déficit de connaissance de mon bateau par rapport à mes rivaux directs. Néanmoins cela reste une transatlantique, et le terrain de jeu devrait être assez ouvert. On verra sans doute des options différentes en fonction des bateaux et de leurs classements. La Route du Rhum est un véritable objectif pour moi mais il faut garder la tête sur les épaules car c’est un beau plateau au départ. »
Tu es pressé d’y être ?
« C’est sûr que cette confrontation de samedi rend encore plus impatient d’être au Rhum ! J’ai eu le plaisir du foiler lors du long bord que l’on a fait : le bateau déjauge, se met sur le foil, se couche, se cabre, ça donne envie de naviguer plusieurs jours comme ça ! J’ai eu des sensations de vitesse que je n’avais pas connues auparavant avec mes anciens bateaux, pas tant en vitesse de pointe mais plutôt en vitesse moyenne. La Mie Câline-Artipôle reste à 20 nœuds tout le temps, ça donne envie de traverser l’Atlantique avec un bateau comme ça ! Après il faut rester humble et prendre la mesure du bateau. Pour l’instant je pense plutôt au chemin qui va m’amener au Rhum : pour faire progresser le bateau, me faire progresser et donc progresser ensemble. Il y a peu de temps mais j’ai l’énergie et la motivation pour y arriver ! »
Focus : qui est Arnaud Boissières ?
La passion d’Arnaud Boissières pour la course au large est sans doute née en 1989 lorsque son père l’emmène sur les pontons des Sables d’Olonne voir les aventuriers du Vendée Globe. Très vite il convoie des catamarans sur l’Atlantique, puis viennent les années Mini. Après un démâtage en 1999, il enchaîne sur un prototype dernier cri et signe un joli podium en 2001. Il se fait ensuite la main sur Aquitaine Innovations, le 60 pieds d’Yves Parlier, et multiplie les expériences aux côtés d’Olivier de Kersauzon et de Catherine Chabaud. En 2008 il boucle son premier Vendée Globe en 7e position et sort véritablement de sa coquille, trouvant toujours les bons mots pour partager son bonheur d’être en mer et démocratiser un sport dont l’aspect mécanique reste toujours mystérieux pour le grand public.
En 2020 Arnaud Boissières s’attaquera à son 4e Vendée Globe, soutenu par La Mie Câline, Artipôle et un ensemble d’une trentaine de partenaires. En juillet 2017 il a fait l’acquisition de l’ex-Kilcullen Voyager, construit à l’époque pour Mike Golding, puis passé entre les mains de l’Irlandais Enda O’Coineen en 2016. Après un intense chantier pour en faire un foiler performant, La Mie Câline-Artipôle est prêt à affronter ses concurrents grâce à un refit intégral : safrans, mât, cloisonnement des ballasts, intégration de foils, tout a été pensé pour être à la hauteur des ambitions du skipper. -
Une 8e édition mémorable
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No Limit (Yann Marilley), vainqueur de l’Armen Race Uship 2018 en temps réel
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Départ le 10 mai
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La Mie Câline – Artipôle baptisé par Tessa Worley & Thomas Voeckler
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Entre émotion et ambition
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L’Armen Race Uship, c’est la grande fête des marins professionnels et amateurs, un rendez-vous qu’ils ne rateraient pour rien au monde. Plus de mille coureurs au départ, c’est autant d’histoires à l’arrivée. En attendant que les derniers bateaux passent la ligne d’arrivée cette nuit, laissons la parole à ceux qui parlent le mieux de cette course qui fait déjà partie des classiques de la course au large.
Thomas Coville – Sodebo – Ultim:
» L’Armen Race, c’est une course qui se passe dans mon jardin car la Trinité-sur-Mer est le port d’attache de Sodebo. En plus, elle se court avec les gens avec qui je vis, comme les plaisanciers d’ici ou d’ailleurs. La SNT organise des évènements qui mélangent les professionnels et les amateurs, c’est extra car nous avons besoin de ça dans notre sport. »
Valérie Savoy – Good Planet Belgium – IRC 3 :
» Je suis super contente, c’est ma première longue course en mer. Je suis marin d’eau douce, je navigue habituellement sur des lacs en Suisse. C’est le paradis! »
Eric Flageul – Hey Joe – IRC2:
» L’organisation est au top, que ce soit le départ ou l’accueil à l’arrivée. C’est formidable de longer nos côtes bretonnes, le parcours est extra. L’Armen Race, c’est un beau moment de partage. »
Paul Meilhat et Gwénolé Gahinet – SMA – IMOCA:
» C’est une très belle course, un bon format de régate. Ça donne envie de revenir! Merci à l’organisation, c’était top! »
Vincent de Kerviler – Delnic – IRC Double:
» C’était court, mais bon! Nous avons fait une superbe navigation sous les étoiles mais tout s’est arrêté, on m’a enlevé le bateau sous les pieds! J’ai pris un bain forcé pendant un empannage, mais je n’ai pas paniqué et j’ai pu être récupéré par Anavel au bout de 15 minutes grâce à ma balise AIS personnelle. Malgré cette mésaventure, c’était super ! « .
Yves le Blevec – Actual – Ultim :
» Les pontons sont magnifiques, ça fait plaisir de voir autant de bateaux, c’est un succès énorme! Je suis ravi que la course au large soit présente à la Trinité-sur-Mer et d’en faire partie. Bravo à toute l’équipe de la SNT pour cette initiative qui devient une grande classique incontournable d’années en années. »
Thierry Bujon de l’Estang – Lou Wan – Pogo 8.50 :
» J’avais un équipage génial: mes enfants et mon futur gendre! Il y a eu une belle bagarre entre les Pogo 8.50 et nous sommes contents car nous progressons! Nous sommes vraiment ravis d’avoir couru pour la 2e fois l’Armen Race et on reviendra!!! »
Christian Rupp – Mitscherlich Patent – IRC Double:
» L’Armen Race est une des plus belles course offshore d’Europe. La flotte est énorme et internationale, le niveau est relevé mais le parcours reste accessible à tous. C’est vraiment formidable de naviguer aux côtés des pros, je suis ravi d’être là! J’invite tous les bateaux de tous les pays à venir, l’accueil est sympathique et c’est une fête époustouflante! «
Remise des prix dimanche à 11h00.