Vincent Riou
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  • 1 heure du matin. La nouvelle est tombée comme un cauchemar. MACIF a démâté. En tête depuis le 17 novembre dernier, François Gabart et Michel Desjoyeaux ont annoncé à la direction de course la perte de leur mât. L’équipage va bien et a sécurisé le bateau en libérant le gréement. Il fait donc actuellement route vers Salvador de Bahia situé à 140 milles. Pendant ce temps-là, à moins de 500 milles d’Itajaí, FenêtréA Cardinal contrôle plus que jamais son adversaire Actual. Epuisés, les marins en Multi 50 vivent à fond leurs dernières heures de course.

    « Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, ce que je sais c’est qu’on tire dur sur les bateaux.

    Ça fait partie des sports mécaniques. Depuis le début de la course, on essaye tous de préserver les bateaux. Mais il faut bien avouer que les derniers jours sont encore assez durs » avouait Vincent Riou, skipper de PRB, joint cette nuit. Les IMOCA, malgré une course de vitesse sans jeu tactique, naviguent par un alizé de Sud-Est soutenu. Les uns derrière les autres, tous poussent au maximum leur machine pour tenter de creuser l’écart ou reprendre des milles sur le plus proche rival. MACIF qui avait mené la course ces derniers jours a donc perdu son mât cette nuit. Les autres concurrents ont été rapidement prévenus par la direction de course, notamment PRB situé à seulement 11 milles dans son tableau arrière. La nouvelle marque les esprits des équipages encore en course. Comme une épée de Damoclès, tous se sentent plus que jamais concernés.

    Multi 50 : Match racing à 24 heures de l’arrivée

    Erwan Le Roux, skipper de FenêtréA Cardinal l’avouait cette nuit : « On a fait des décalages tactiques entre Actual et la ligne d’arrivée, c’est le meilleur moyen pour rester devant lui. On a fait cette option tactique pour éviter qu’il prenne le large.
    On tire un peu sur les machines. C’est la régate, donc on est fatigué c’est sûr, mais ce n’est pas fini, il peut se passer encore plein de choses, il faut tenir le rythme ! ». Autant dire qu’après 5000 milles sous les coques et dans les bottes, les deux équipages en tête de course naviguent le mors entre les dents. A près de 25 nœuds de vitesse, les Multi 50 sont en approche d’Itajaí. Une période de transition les attend, le suspense reste entier. Une régate à suivre demain toute la journée ! A 18 nœuds au compteur, Rennes Métropole/Saint-Malo Agglomération pointe ses étraves vers Recife, tandis que Vers un monde sans Sida est en passe de traverser l’équateur à quelques milles d’Initiatives Cœur.

    Class40 : Dans le Pot au Noir

    « Les images satellite voient le Pot au Noir très épais jusqu’à l’équateur » racontait cette nuit Fabien Delahaye à bord de GDF SUEZ. Les premiers Class40 vivent en ce moment des heures difficiles dans la zone de convergence inter tropicale, avec un œil dans le rétroviseur. Car les poursuivants (Tales Santander 2014, Vaquita, Watt & Sea – Région Poitou Charente, SNCF-Geodis) ne sont pas loin. Le Pot au Noir semble en effet bien plus actif et étalé que pour leurs prédécesseurs.

    Ils ont dit :

    Jérémie Beyou, skipper de Maître CoQ (IMOCA) :

    Ça ne se passe pas super parce que depuis 2 jours, les conditions ne sont pas faciles. Safran revient sur nous. Nous nous sommes fait prendre dans des gros grains. Ces dernières heures ont été assez difficiles. On a vu Safran débouler à 17 nœuds au dessus de nous, c’est vraiment frustrant.

    Marc Guillemot, skipper de Safran (IMOCA) :

    Je suis vraiment très triste pour l’équipage de MACIF, ils ont fait un super parcours. Le principal, c’est qu’ils puissent ramener le bateau. Il faut toujours être prudent comme on peut l’être en course, être vigilant à l’accastillage et à comment l’utiliser. Mais, il ne faut pas être parano non plus. Les conditions ne sont pas évidentes en ce moment. Il y a une heure, on est parti dans un grain à 24-25 nœuds. De travers avec beaucoup de toile, tu peux partir en vrac, et un choc violent pour le gréement, ce n’est pas génial.
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    Vincent Riou, skipper de PRB (IMOCA) :

    Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, ce que je sais c’est qu’on tire dur sur les bateaux. Après est-ce qu’il y a eu erreur de manip’ ou pas ? C’est un risque qui fait partie des sports mécaniques. Depuis le début de la course on a des conditions difficiles qui nous obligent à constamment faire attention. Et les derniers jours avant l’arrivée vont être encore assez durs pour les bateaux.
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    Erwan Le Roux, skipper de FenétrêA Cardinal (Multi 50) :

    On a 25 nœuds de vent et on est encore au portant, on va empanner dans 2h pour faire route sur Itajaí. Le bateau est à 25 nœuds, c’est un peu la guerre !
    On a fait des décalages tactiques entre Actual et Itajaí, c’est le meilleur moyen pour rester devant lui. On a fait cette option tactique pour éviter qu’il prenne le large.
    On tire un peu sur le bateau et sur les bonhommes. C’est la régate donc on est fatigué c’est sûr, mais ce n’est pas fini, il se passe encore plein de choses et il faut tenir le rythme.
    On a encore une situation météo compliquée à gérer. Il faut rester concentré et éviter de faire des bêtises. ETA à Itajaí dans 24h, au petit matin vendredi.
    Ça va être compliqué mais avec l’autre qui nous colle aux fesses c’est compliqué tous les jours ! Donc on va s’adapter…
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    Fabien Delahaye, co-skipper de GDF SUEZ (Class40) :

    On est rentré dans le Pot au Noir dans l’après midi hier. On s’est pris 5 ou 6 grains successifs. Après on a eu un petit brin de ciel bleu et on est rentré dans la nuit, il y a quelques petits grains. Il fait nuit noire, on ne sait jamais à combien ça peut monter dans les grains donc on reste prudent. On file entre 8 et 9 nœuds depuis notre entrée dans le Pot. On prend ce qu’on a, on essaye de se reposer quand même. C’est dur de dire quand on va en sortir, mais les images satellite le voient très épais jusqu’à l’équateur.
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    Positions du 20/11 à 23h00

    CLASS40

    1 – GDF SUEZ à 2307,75 milles de l’arrivée
    2 – Mare à 28,3 milles du premier
    3 – Tales Santander 2014 à 48,55 milles du premier

    MULTI 50

    1 – FenêtréA Cardinal à 481,89 milles de l’arrivée
    2 – Actual à 32,52 milles du premier
    3 – Rennes Métropole / Saint-Malo agglomération à 1054,54 milles du premier

    IMOCA

    1 – MACIF à 1137,99 milles de l’arrivée
    2 – PRB à 11,45 milles du premier
    3 – Maitre CoQ à 79,88 milles du premier

    MOD70

    1 – Edmond de Rothschild arrivé le 18/11/13 à 18h03mn 54s HF
    2 – Oman Air-Musandam arrivé le 18/11/13 à 23h 04mn 09s HF

    • A bout de souffle •

  • Un passage orageux

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  • PRB est arrivé ce matin au Havre après 24 heures de convoyage. Partis jeudi à 9 heures de Port-La-Forêt, Vincent et son équipe technique sont arrivés à bon port. La navigation n’a pourtant pas été de tout repos, le vent atteignant les 30 nœuds au large de Ouessant. Le monocoque orange a ainsi rejoint la flotte au complet des IMOCA (Class 40 et Multi 50 également) dans le bassin Paul Vatine. A partir d’aujourd’hui, il ne restera que dix jours à passer à terre avant le départ de la Transat Jacques Vabre. En pleine forme, le skipper du 60’ est déterminé à profiter de son temps parmi les terriens pour partager sa passion avec le grand public toujours nombreux au Havre et avec les invités de PRB qui se relayeront toute la semaine pour l’encourager ainsi que Jean Le Cam. Avant de prendre le large, Vincent (qui a vu évoluer la ville normande depuis sa participation sur la première édition en 1993) et Jean nous expliquent cette période particulière d’avant course.

    Qu’est ce que représente le Havre pour vous ?

    Vincent Riou :

    Le Havre a beaucoup changé en 20 ans. En 1993 (ndlr première édition de la TJV et première participation de Vincent), les bateaux étaient amarrés dans le bassin Vauban. La zone qui regroupe les Docks et le bassin Paul Vatine où sont actuellement accueillis les bateaux, était à l’époque une vieille friche portuaire. Depuis sa réhabilitation (ndlr en 1999), ce stade nautique est un très bel atout pour montrer nos bateaux. C’est très agréable d’être reçu au Havre. J’y passe un court séjour tous les deux ans en moyenne. On s’attache à cette ville, aux gens qui y vivent et à chaque édition j’y passe un bon moment. Et puis, si la Transat Jacques Vabre fonctionne toujours aussi bien, c’est sans doute que la ville de départ s’y prête bien.

    Jean Le Cam :

    Il y a eu d’énormes évolutions au Havre. Les bassins ont été réaménagés dont Paul Vatine. Avant c’étaient des docks, des hangars abandonnés. Le Havre, pour moi, c’est la Jacques Vabre. C’est clair. Avant, en Figaro on s’y arrêtait. Maintenant, je n’y viens que pour la Transat.

    A dix jours du départ, comment appréhende-t-on la dernière semaine passée terre ?

    Vincent Riou :

    C’est une semaine obligatoire et nécessaire pour nous. Quelque part, c’est un peu le seul moment où l’on peut montrer nos bateaux au public. C’est plutôt agréable car les gens sont vraiment sympas. Ces dix jours sont également nécessaires car ils nous permettent d’être proches du sponsor, de réaliser des opérations ensemble. Et puis, n’oublions pas que nous sommes là pour performer sur l’eau ! Alors cette dernière semaine nous permet de faire les derniers petits ajustements. Même si PRB est prêt – le départ pourrait être donné demain, je serai serein sur la conduite du bateau – il y a toujours quelque chose à faire à bord d’un bateau de course. Globalement sur ces derniers jours, je suis très occupé. Mais à un moment donné, il faut y aller (rires) !

    Jean Le Cam :

    Il y a pas mal de choses à faire à terre comme les rendez-vous avec les médias et avec PRB. Je ne vis pas cette dernière semaine comme une corvée, ça c’est sûr ! Cela fait partie du boulot et c’est plutôt sympa.

    Quel est ton état d’esprit en ce moment ?

    Vincent Riou :

    Je suis en pleine forme même si un peu fatigué parce que j’ai très peu dormi pendant le convoyage entre Port-La-Forêt et Le Havre cette nuit. Je vais profiter de ces derniers jours pour faire de grosses nuits. Neuf heures de sommeil seraient idéal. Je ne vais pas découper mes nuits précédant le départ. D’ailleurs, nous allons profiter de cette semaine pour répartir nos quarts entre Jean et moi une fois en mer.

    Jean Le Cam :

    Le bateau est prêt et je suis en forme, comme avant le départ d’une course en fait. On s’entraîne depuis le mois d’août alors on vise le podium, d’abord, et plus si affinités ! La concurrence est rude !

    • J-10 pour PRB avant la Transat Jacques Vabre •