Erwan Le Roux
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C’est désormais dans moins de trois jours que sera donné le départ de la 10e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe. D’ores et déjà en « mode course », Erwan Le Roux, le skipper du Multi50 FenêtréA-Cardinal, ne cache pas son impatience d’en découdre mais il prend le temps, ce jeudi, de parler du départ, de la météo, des derniers moments passés à terre ou encore du mal de mer.
Le « mode course »
Je suis rentré chez moi, dans le Morbihan, pendant trois jours, après la présentation officielle des skippers de la course au grand public, samedi soir. J’ai fait mes petits footings dans la forêt, je suis allé chercher mon pain à la boulangerie… bref, j’ai fait des choses normales et j’ai profité de ma petite famille tranquillement avant de revenir à Saint-Malo hier, en milieu d’après-midi. Je suis donc maintenant pleinement en « mode course » mais, pour l’instant, je reste cool. J’ai encore quelques petits trucs à faire, charger l’avitaillement notamment. Pour ça, j’attends le dernier moment. Huit, neuf, dix, onze ou douze jours de nourriture… je ne sais pas encore combien de sacs je vais embarquer mais ce dont je suis sûr, c’est que je vais prendre juste ce qu’il faut. Je vais donc déjà charger dix sacs et j’ajouterai ou déchargerai ce que je juge nécessaire au tout dernier moment.
La météo
Ce qui nous attend, si ça se confirme, est plutôt intéressant. Un petit régime dépressionnaire commence à arriver et il va se renforcer d’ici à la fin de la semaine. Entre samedi et dimanche, plusieurs fronts sont prévus de passer. Après, nous aurons un peu d’ouest puis du sud-ouest… On ne sait pas trop comment la situation va évoluer car il est encore un peu tôt. On ne sait pas non plus quelle sera l’intensité du vent que l’on va avoir, en revanche, il y a une certitude, c’est que ça va être compliqué et qu’il va y avoir beaucoup de mer pour sortir de la Manche. Ce n’est d’ailleurs pas génial comme entrée en matière car les organismes vont être mis à rude épreuve d’entrée de jeu. En clair, les 40-48 premières heures de course vont être mouvementés. Nous allons avoir un premier front à passer, sûrement un virement de bord à effectuer puis un petit bord à 90° du vent un peu dantesque à réaliser. Ce dernier risque de faire mal au bateau et il faudra être vigilant pour ne pas se mettre sur le toit. Après, ça déroulera bien et ça devrait être sympa jusqu’au bout.
Le mal de mer
Comme beaucoup d’autres coureurs au large, je suis sensible au mal de mer… Dès que je ne navigue pas pendant une semaine, c’est radical. Je vais prendre un anti-vomitif car les médicaments contre le mal de mer donnent des insomnies ou, à l’inverse, font dormir. Etre malade, ça ne me dérange pas car ça ne m’empêche pas de bosser. Ce que je veux, c’est ne pas perdre ce que j’aurais mangé pour garder de l’énergie. Je vais donc prendre un comprimé une heure avant le départ. Ensuite, j’en avalerai deux par tranche de 24 heures jusqu’à ce que ça aille bien.
Les derniers moments à terre
Je ne sais pas dire si je vais bien dormir ou pas dans la nuit de samedi à dimanche. En tous les cas, il ne faudra pas que je rate le créneau, sans doute vers 22 heures. En fait, il faudra que je file au lit dès que sentirai les premiers signes de la fatigue. Après, je risque bien d’être réveillé vers 5 heures, comme pratiquement à chaque départ de course. Pour le petit déjeuner, je ferai comme d’habitude : je mangerai des céréales avec un yaourt nature et des fruits frais, un petit sandwich au jambon-beurre puis je terminerai par deux cafés et roule ma poule ! Vers 10h-10h30, je me rendrai au bateau avec Antoine Carpentier et Daniel Souben en zodiac. Nous retrouverons alors Simon Vasseur et Adam Currier qui auront passé la nuit à bord, au mouillage, devant Dinard.
Le départ
Nous allons partir en fin de matinée et je vais confier le bateau et la nav’ à mon équipe pour me mettre dans la bannette et faire une petite sieste jusqu’à la zone de départ. J’avais déjà fait ça lors de la dernière édition, en 2010, et cela m’avait fait un bien fou. Une fois à la pointe du Grouin, on décidera de la toile à envoyer. Depuis la veille, le bateau sera matossé afin d’avoir le moins de manip’ possible à faire. Tout sera bien carré et ainsi, à mon réveil, je n’aurai qu’une petite collation à prendre et les essais de timing de passage de ligne. Après, ce sera « En avant ! ». Les gars, équipés en combinaisons sèches, sauteront à l’eau ou débarqueront avec le zodiac. Entre 20 et 30 minutes avant le coup de canon. Tout dépendra la météo et du contexte. Quoi qu’il en soit, j’espère prendre le meilleur départ possible.
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Parti mercredi, aux alentours de 18 heures, Erwan Le Roux a rejoint Saint-Malo, hier, à la mi-journée. Après avoir patienté au mouillage durant près de quatre heures pour passer le sas de l’écluse du port de la cité Corsaire, il a ensuite amarré son Multi50 FenêtréA-Cardinal où lui et ses concurrents vont maintenant rester jusqu’au départ de la 10e édition Route du Rhum – Destination Guadeloupe, programmé le dimanche 2 novembre prochain, à 14 heures. Le compte à rebours est désormais lancé !
C’est donc en un peu moins de 18 heures qu’Erwan Le Roux, accompagné de Daniel Souben, a avalé les 300 milles séparant La Trinité-sur-Mer, son port d’attache, et Saint-Malo. « Nous sommes partis avec un flux de secteur ouest de 15 nœuds qui a petit à petit molli avant de tourner au sud et de s’établir entre 5 et 10 nœuds. Du coup, ça a été un peu dur entre Belle Ile et Les Glénan mais ensuite, après un empannage dans le raz de Sein, ça a été du tout droit sous gennak et ça a été hyper vite. La preuve, nous nous sommes retrouvés au large des sept îles hier matin, vers 7 heures. Reste que nous avons mis la pédale douce car nous savions que nous ne pourrions pas rentrer dans le sas avant le milieu d’après-midi. Malgré tout, sur la fin, lorsque le vent est monté jusqu’à 20 nœuds, nous avons quand même effectué des petites pointes à 25 nœuds histoire de nous faire un peu plaisir. Ca fait toujours du bien ! », a expliqué le skipper de FenêtréA-Cardinal, qui va, à présent, enchainer différentes opérations de relations publiques et de nombreux rendez-vous médias avant de s’accorder deux jours et demi en famille, chez lui, dans le Morbihan, pour revenir dans la cité Corsaire, mercredi.
« Je vais avoir des journées relativement chargées d’ici au coup d’envoi de la course. Néanmoins, je vais essayer de mettre dans un certain rythme : le matin, je vais aller faire un footing avant le petit déjeuner, prendre la météo, et me rendre au bateau vers 10 heures. Ensuite, en début d’après-midi, je vais faire une petite sieste puis répondre aux attentes des journalistes, des partenaires et des organisateurs », déclare Erwan qui affiche une vraie sérénité à moins de dix jours du grand départ. « Etonnement, je ne ressens pas de pression pour l’instant. J’ai d’ores et déjà hâte de mettre le cap sur la Guadeloupe mais bizarrement, je n’ai pas l’impression d’être si près du jour J. Je ne réalise pas encore que c’est déjà le départ de la Route du Rhum même si, je dois l’avouer, je suis assez surpris de voir déjà autant de monde sur les quais Malouins. C’est même hallucinant. Ca promet ! ».
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