Class 40
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  • Les leaders font le break

    A la latitude des Canaries, sur une route en forme d’arc de cercle autour de l’anticyclone des Açores, le Maxi Solo Banque Populaire VII ouvre la voie de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. La navigation en lisière de

    5 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 1952

  • Scission alizéenne

    Si presque tous les concurrents de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe sont encore sous l’influence d’un régime de Nord toujours puissant, la situation va radicalement changer pour ce troisième jour de mer entre les

    5 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 1990

  • Dans des mondes différents

    Entre les leaders bientôt à Madère et les lanternes rouges, toujours en Manche, la flotte s’étire sur 900 milles. Les 75 concurrents de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ne naviguent plus dans le même système

    4 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 1991

  • Loïck Peyron, Ultime, Maxi Solo Banque Populaire VII : 

    On a enfin du très joli soleil, la température se réchauffe la mer s’aplati. Je viens de larguer un petit ris. On ne pourrait pas imaginer meilleur monde pour l’instant. Ça secoue encore pas mal, on a encore une trentaine de nœuds mais c’est nettement mieux que les 48 dernières heures. Je me porte bien. Il y a plus malheureux que moi dans la flotte je pense notamment à Thomas. Je suis un peu fatigué mais c’est normal. J’ai enfin réussi à dormir quelques minutes ce matin. Nous avons fait un joli travail avec Marcel Van Triest et Armel Le Cléac’h (ses routeurs). Parce que sur l’eau, c’était un peu dantesque ! Dès le départ on a tout eu, des mauvaises surprises, des gros coups de stress mais avec une bonne gestion et une bonne anticipation et une vision maximum sur le chemin et les manœuvres à faire. Je me suis un peu blessé une côte en tombant. Il y avait des mouvements vraiment extrêmes, une mer atroce, pas drôle du tout. Maintenant, on est en train de faire le début de la grande louche, la grande chistera anticyclonique. On va passer à côté de Madère. Tout doucement, le vent va tourner à droite en mollissant. Ce sera alors le choix de l’accélération vers le moins de vent ou la politique de descendre un peu plus bas. Ce sera aussi des choix de voiles : gennaker ou voiles pour naviguer plus lofé, plus rapide. Il va y avoir encore du boulot dans les têtes et dans les bras. Avec une petite guerre d’empannage dans les jours qui viennent.

    Pierre Antoine, Multi50, Olmix 

    En fait, la foudre a touché le haut du mât, j’ai d’ailleurs retrouvé l’ampoule de tête de mât après parterre. Elle est passée par le mât, elle est arrivée en bas du mât. Le bateau est en bois, donc elle a fait son trou, dans le bois, dans les câbles électriques qui se sont mis à brûler. Je pensais que ce n’était que du feu. J’étais parti pour éteindre avec des extincteurs, je ne pensais pas qu’il avait un trou. Je suis descendu dans le bateau, il y avait déjà 50 cm d’eau, il commençait à plonger du nez. Après, l’eau montait, montait. J’ai retrouvé des bouts de bois qui se baladaient. Ce genre de choses, ça n’arrive jamais. C’est délirant ! Heureusement que je n’étais pas dans le bateau, vu que ça a brulé de partout. J’aurais été en face de l’ordinateur, je n’ose pas imaginer… Les écrans ont explosé, tout est parti en poussière…

    François Gabart, Imoca, Macif : 

    Ça va bien mais c’est loin d’être simple. Il y a beaucoup de vent depuis le départ : entre 30 et 35 nœuds et aussi pas mal de vagues. J’ai été assez surpris par l’état de la mer. Il faut se tenir dans le bateau pour ne pas voler. C’est assez sportif et cela devrait se renforcer encore dans les heures qui viennent après le passage du cap Finisterre. C’est un début de course difficile mais je me régale, je suis content d’être devant… mais je suis navré pour Vincent (Riou). Je pensais qu’on allait se tirer la bourre jusqu’au bout. Hier, j’ai eu hier un problème assez important, la galette (le petit tambour pour rouler les voiles d’avant) de J3 a explosé, ça ne m’était jamais arrivé. J’ai fait de gros vols planés sur le pont. Vers 22 heures, j’ai réussi à remettre une galette de J3 et c’est à ce moment que Jérémie (Beyou) est un peu revenu.

    Vincent Riou, Imoca, PRB, sur son abandon : 

    Il y a un gros gros chantier pour remettre PRB en état de route. Je pense qu’on va s’arrêter là avec beaucoup de regrets. Hier, en me déroutant à 160 milles d’ici, je savais que la Route du Rhum, pour y faire ce que je voulais, c’était terminé. Ce n’est pas raisonnable de penser repartir. On va rester ici pour le réparer, ce sera plus raisonnable. Le bateau n’aurait pas pu résister longtemps avec la cloison arrière de barre d’écoute complètement décollée. Cela aurait amené des dégâts beaucoup plus lourds rapidement. Le choix que j’ai fait hier après-midi s’avère être le bon.

    Kito de Pavant, Class40, Otio – Bastide Médical : 

    Les conditions sont difficiles, musclées avec une première nuit particulièrement difficile à 40 nœuds. La mer est très forte. On est un peu plus au portant à 90 degrés du vent et avec un vent moyen à 30 nœuds. Ca va vite et c’est très humide. En ce moment, cela n’est pas très confortable mais on espère que ce sera mieux demain.

    Juliette Petres, Class40, Eau et Patrimoine : 

    Les conditions restent très ventées en début de Golfe. La première nuit a vraiment été très, très dure. J’ai fini épuisée sous 3 ris trinquette. Le front a été très actif et on a subi derrière des averses de grêle avec du gros vent. Ma trinquette (voile d’avant triangulaire) est déchirée mais je pense pouvoir la réparer très vite. Le bateau tient bien, j’ai pu faire un petit somme mais je reste prudente. Je suis maintenant avec 2 ris direction le sud. Vivement la rotation au nord-ouest. J’ai appris pour les abandons et j’en suis très triste. Courage à toutes les équipes.

    Andrea Mura, Classe Rhum, Vento di Sardegna : 

    Il y a beaucoup de houle encore et je suis sensible au mal de mer… Je n’ai pas mangé grand-chose et j’ai une petite forme. Le vent était très fort, ces derniers temps ! La brise est de secteur Ouest-Sud Ouest avec 20-25 nœuds et les vagues se calment progressivement. J’ai vu que les prévisions indiquaient une rotation au Sud-Ouest prochainement, alors je préfère être dans le sillage des IMOCA, sur la trajectoire directe vers les Antilles. Nous allons donc refaire du près, contre le vent, mais je n’ai pas connu de problème technique sur le bateau.

    • Paroles de Solitaires – Jour 02 •

  • Une nuit plus tranquille

    La deuxième nuit de course a été plus facile à gérer pour les solitaires de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, même si les conditions météorologiques sont toujours aussi toniques, de la pointe bretonne au large du

    4 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2622

  • Une course par élimination : 29 avaries – 11 abandons

    « Avant de gagner, il faut pouvoir finir ». Cette sentence qu’aiment à répéter les marins prend aujourd’hui tout son sens. La Route du Rhum-Destination Guadeloupe est une épreuve par élimination. Après 24 heures de

    3 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2331

  • Je vois ce mur noir passer devant moi…

    3 novembre 2014 • Course au Large, Divers, Multimedia, Route du Rhum, Vidéo • Vues: 2577

  • Peyron s’échappe, Coville se s’aborde

    La première nuit de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe a été marquée par plusieurs avaries qui ont touché presque toutes les classes : Thomas Coville (Ultime) s’est fait abordé par un cargo, Loïc Fequet (Multi50) a

    3 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2942

  • Vers une première nuit sélective

    A 14h00, dans un vent de sud-sud-ouest d’une quinzaine de nœuds et sous un ciel très contrasté, les 91 concurrents de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, étalés sur une ligne de départ longue de 4 km, se sont

    2 novembre 2014 • Course au Large, Route du Rhum • Vues: 2528

  • Un tiers de la flotte (Multi50, Ultime et Classe Rhum) a quitté les bassins de Saint-Malo en début d’après-midi sous les tonnerres d’applaudissement d’une foule massée sur les quais, les remparts et autour de l’écluse. Demain à l’aube, ce sera au tour des IMOCA, des derniers monocoques Rhum et des Class40 de prendre le large. Le changement de décor sera radical pour le départ à 14 h de la 10e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe : pluie et brise de secteur Sud-Ouest 15-18 nœuds avec rafales sous grains ! Les trois premiers jours de course s’annoncent toniques pour les 91 solitaires.

    « C’est le dernier moment de partage » avouait Thomas Coville au moment de larguer les amarres de Sodebo Ultim’. « Les écluses font partie de la magie du Rhum » confiait le skipper d’Arkema Région Aquitaine, Lalou Roucayrol. 34 des 91 solitaires ont pu vivre cet après-midi la ferveur populaire au moment de s’engager dans le sas du Naye. Un dernier moment fort avant la solitude en mer durant 3 542 milles. Avant un début de course qui s’annonce plutôt viril. Il fallait bien qu’un jour ou l’autre, le régime anticyclonique qui a caractérisé ces dernières semaines d’octobre fasse place à une configuration automnale avec des dépressions atlantiques actives. C’est donc ce dimanche 2 novembre à 14h00 que la situation météorologique se dégrade progressivement sur les côtes bretonnes et il faut s’attendre à ce que la pluie soit aussi au rendez-vous juste après le coup de canon libérateur…

    En milieu de nuit…

    Météo Consult prévoit en effet le passage d’un front modérément actif en début d’après-midi dimanche avec un vent de secteur Sud-Sud Ouest de 15 à 18 nœuds avec des rafales jusqu’à 30-35 nœuds. Et la brise va basculer progressivement au Sud-Ouest puis à l’Ouest derrière cette barrière nuageuse en mollissant légèrement, mais toujours avec des grains : la dépression apporte en effet un flux d’air froid (T° = 13° à 16°C) et surtout instable ce qui se traduit par de grosses variations de vent. Au passage de la bouée du cap Fréhel, les leaders de la Classe Ultime pourraient la contourner à la bordée mais il n’en sera probablement pas de même pour le reste de la flotte car le vent va tourner défavorablement après le coup de canon.

    Une fois cette marque de parcours parée, les solitaires auront plus de champ pour sortir de la Manche, essentiellement sur un long bord bâbord amures contre une brise de Sud-Ouest à Ouest moins soutenue et moins irrégulière. Mais sur les coups de minuit, un nouveau front plutôt actif va renforcer la brise de Sud-Ouest à 30 nœuds avec rafales à 40-45 nœuds sur une mer devenue chaotique… C’est l’un des moments forts de cette 10e Route du Rhum-Destination Guadeloupe car il faudra manœuvrer, réduire la toile, rester vigilant avec le trafic maritime de la pointe bretonne, barrer pour bien passer dans les vagues, et surtout ne rien casser !

    Les plus grands multicoques devraient ensuite, dans la journée de lundi, retrouver un flux de Nord-Ouest pour une descente très rapide vers Madère qu’ils devraient atteindre mardi soir. Pour les IMOCA et les Multi50, les douze premières heures de lundi s’annoncent particulièrement intenses au passage de ce front musclé et il ne sera pas facile de trouver le bon tempo pour traverser le golfe de Gascogne dans cette mer très désordonnée : passage du cap Finisterre vers mardi matin.

    Nettement moins véloces, les Class40 et la Classe Rhum vont aussi devoir faire le gros dos en ce lendemain de départ pour sortir de la Manche puis pour glisser vers le cap Finisterre qu’ils ne devraient déborder que mardi soir… Car la configuration météorologique est telle qu’il n’y a réellement qu’une seule route possible en ce début de course : traverser le front à la sortie de la Manche, puis foncer le plus rapidement possible vers Madère afin d’accrocher les alizés jusqu’aux Antilles. Un début de course qui privilégie la vitesse pure !

    Ils ont dit

    Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des Sports

    Je suis à Saint-Malo pour saluer une course qui fait partie du patrimoine sportif français. C’est une épreuve formidable et on me dit que le record devrait être battu avec une arrivée en moins de 7 jours. Derrière tout cela, il y a aussi l’économie du sport, puisque beaucoup de bateaux qui excellent sont de fabrication française. Que 91 bateaux soient au départ dans un contexte de crise, c’est déjà une très belle victoire. Bon vent à toutes – elles ne sont que quatre, c’est là mon seul petit regret – et à tous !

    Jean-Pierre Champion, président de la Fédération Française de Voile :

    La Route du Rhum – Destination Guadeloupe est cette année encore un événement réussi. J’ai pu, une nouvelle fois, constater le dynamisme de tous les skippers, de leurs équipes et celui de l’organisation. En des temps économiquement difficiles, réunir 91 bateaux est un véritable succès et la preuve qu’avec du travail et de la détermination, il est possible de réussir de belles choses dans notre pays. Le partage de nos valeurs avec le grand public est un des points de réussite de cette épreuve, tout comme le professionnalisme des différents acteurs. Cet aspect transparaît aussi bien dans la mise au point et le développement des bateaux, dans la préparation des skippers, mais également au niveau de l’organisation à terre et sur l’eau. A tous, je leur souhaite une belle course qui, je ne doute pas, sera passionnante.

    Yann Guichard (Ultime) : SPINDRIFT 2

    On sait que les phases de départ sont critiques. Je sais que si je dois virer en catastrophe, ça ne se fera pas en deux minutes. Les 12 premières heures seront compliquées. On risque de devoir faire deux virements. La course ne va pas se gagner là, mais elle peut se perdre là. Après le virement en mer d’Iroise, ce sera tout sur un bord tribord pendant au moins deux jours et ça va accélérer. C’est l’état de la mer, du bateau et du bonhomme qui dicteront si on peut vraiment accélérer, mais c’est clair que ça va aller vite jusqu’au sud du Portugal. On marchera à 25/30 nœuds, voire plus, dès que la mer sera plus ordonnée. Ce sont finalement des conditions sympas avec cette route sud qui se profile. Ça aurait pu être bien pire ! Et c’est de bon augure pour les gros Ultimes.

    Loïck Peyron (Ultime) : MAXI SOLO BANQUE POPULAIRE VII

    Les départs, ce n’est jamais simple pour personne. En plus là, ce sera violent. Il y aura du vent, beaucoup de pluie : un vrai temps de marin ! Ça va dramatiser un peu les choses, on va rentrer dans le dur. Je serai content mercredi, quand le vent se sera calmé, quand on sera au soleil et que j’aurai fini les grosses manœuvres. Je pense que ce sera la première journée où on pourra se reposer un peu. Parce que les trois premiers jours seront musclés… enfin, plus musclés que moi, c’est sûr !

    Jérémie Beyou (IMOCA) : MAÎTRE COQ

    En IMOCA, ce sont des conditions normales, mais il y aura quand même de bonnes rafales. Ce qui est compliqué, c’est le choix de voile. Il ne faut pas se tromper car la manœuvre est lourde… Sur la ligne, je ferai attention à faire les bonnes manœuvres au bon moment. Après, tu ne maîtrises pas tout : dans les autres classes, les bateaux ne réagissent pas de la même façon. Personne n’est à l’abri d’un marin qui regarde dans le fond de son bateau et pas le plan d’eau, le temps de quelques secondes. Mais je suis serein et j’ai hâte de rentrer dans le vif du sujet.

    Lalou Roucayrol (Multi50) : ARKEMA REGION AQUITAINE

    L’incontournable passage des écluses de la Route du Rhum, c’est magique ! Cette nuit, on laisse deux équipiers à bord, les bateaux seront au mouillage en face de Dinard. Du point de vue météo, c’est un vrai Rhum, un Rhum viril. Nous serons au près jusqu’au virage de Ouessant, ensuite la descente sera rapide avec un flux de nord, même si lundi sera une journée compliquée de transition. Après, ce sera un grand toboggan, mais avec des grains qu’il faudra gérer. On restera prudent au moins jusqu’à mercredi. Je suis ultra motivé, c’est mon troisième Rhum et c’est la première fois que je suis dans des conditions sereines au départ.

    Louis Duc (Class40) : ADVANCED ENERGIES CARAC

    Je m’apprête à rentrer dans le dur d’entrée de jeu, avec beaucoup de vent et beaucoup de mer. Il faudra faire gaffe à ne pas casser du matériel. On fera les premiers comptes lundi matin, mais j’espère très sincèrement que la flotte ne déplorera pas trop d’avaries à la sortie de la Manche. On partira sans doute sous deux ris-trinquette, mais on aura beaucoup de manœuvres et de changements de voiles à faire. Ces premières 24 heures seront très actives.

    Juliette Pétres (Class40) : EAU & PATRIMOINE

    A l’approche du départ, j’ai des hauts et des bas, des petites montées de stress que j’essaye d’évacuer du mieux possible. Mais ces quelques jours à Saint-Malo sont surtout très riches en émotions que je partage avec ma famille et six amis qui se plient en quatre pour moi. Ils s’occupent de mon avitaillement, de ma musique… Ils m’ont écrit des petits mots que je vais trouver chaque matin avec mon petit déjeuner. Je sais que les premières heures de course vont être dures, que je vais être malade, que je vais en baver, mais je vais tout faire pour vite attraper une porte de sommeil et engranger du repos dès le début.

    Christophe Souchaud (Classe Rhum) : RHUM SOLITAIRE-RHUM SOLIDAIRE

    Je suis le Petit Poucet de la Classe Rhum, avec un bateau de série de douze mètres (First 40.7). Je vais y aller tranquille ! Car la Route du Rhum n’est qu’une petite phase de ce projet, ce qui est le plus intéressant, c’est ce qu’il s’est passé avant et ce qui se passera après : je suis évidemment super content de participer à cette course, mais faire naviguer des personnes à mobilité réduite sur ce bateau, c’est génial ! On a fait des qualifications avec Handisport parce qu’il y avait énormément de demandes : une vingtaine de personnes est très motivée. C’est une belle histoire…

    • Des aurevoirs ensoleillés avant une entame musclée… •